Mise à jour sur la situation des droits de l’homme dans les territoires de Masisi et de Lubero, province du Nord-Kivu, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2021

12 nov 2021

Mise à jour sur la situation des droits de l’homme dans les territoires de Masisi et de Lubero, province du Nord-Kivu, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2021

BCNUDH/MONUSCO

Le present rapport met à jour les informations sur la situation des droits de l’homme et de la protection des civils dans les territoires de Masisi et Lubero, province du Nord-Kivu, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2021. Le BCNUDH note que la situation s’est détériorée, les groupes armés ont maintenu leur présence sur des parties importantes de ces deux territoires. Les violations et atteintes aux droits de l’homme enregistrées pendant la période en revue ont été à la hausse de l’ordre de 2% dans le territoire de Lubero et 47% dans le territoire de Masisi, correspondant à la tendance observée depuis 2015.

Au cours de la période en revue, les groupes armés ont été responsables d’au moins 2.045 atteintes aux droits de l’homme dans ces deux territoires, 1.362 dans le Masisi et 683 dans le Lubero. Au moins 455 personnes civiles ont été victimes d’exécutions sommaires (315 hommes, 92 femmes et 48 enfants). Les forces de défense et de sécurité ont été responsables quant à elles d’au moins 793 violations des droits de l’homme, dont 218 dans le Masisi et 575 dans le Lubero. Au moins 95 personnes civiles ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires (72 hommes, 12 femmes et 11 enfants).

Ces violations et atteintes prennent leur source dans les conflits intercommunautaires liés au foncier, à l’exploitation des ressources naturelles et à la faiblesse, voire absence des services étatiques dans ces régions. En dépit de la formation d’unités mobiles et réactives à même de répondre aux menaces contre la population civile, la fermeture des bases de la MONUSCO à Kirumba et Luofu dans le territoire de Lubero n’a pas été suppléé par un déploiement conséquent des forces de défense et de sécurité. Les opérations militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo n’ont pas été suivies par la mise en place d’une administration soutenue par les services de sécurité dont le déploiement de policiers.

Les groupes armés ont continué leurs activités sur de grandes zones, notamment des attaques contre des villages et commettant ainsi de nombreuses atteintes aux droits de l’homme. Le rapport formule des recommandations en vue d’améliorer la situation des droits de l’homme et la protection des populations civiles dans ces deux territoires, relatives au rétablissement de l’autorité de l’Etat, la résolution des sources profondes des conflits entre communautés, la mise en œuvre rapide des mécanismes de désarmement, démobilisation et de réinsertion communautaire et les mécanismes de justice transitionnelle.

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