Nord-Kivu : des responsables de la société civile formés pour lutter contre la désinformation et les discours de haine
Vingt-six responsables issus des organisations de la société civile de la partie nord de la province du Nord-Kivu ont été formés mercredi et jeudi 24 avril à Beni à la lutte contre la désinformation et les discours de haine. Une initiative de la section des Affaires civiles de la MONUSCO qui fait suite à la feuille de route adoptée à l’issue d’un atelier qui avait réuni la MONUSCO et les quatre coordinations de la société civile de cette partie de la province en novembre 2024.
Les participants viennent de Beni, Butembo et Lubero. Une fois formés, ils formeront, à leur tour, d’autres membres de la société civile. Pour Pépin Kavota, coordonnateur provincial de la société civile du Nord-Kivu, la désinformation, la mésinformation, les rumeurs et les discours de haine sont des « sources du délabrement du tissu social ». Il estime qu’il est impérieux que la société civile comprenne ces notions et les contextes qui les favorisent afin de mieux orienter la population d’une région où, plus d’une fois, de fausses informations ont occasionné des mouvements de panique. Les médias rapportent régulièrement des cas d’annonce de pseudo-attaques armées qui font déplacer de nombreuses familles dans des villages de Beni ou de Lubero.
« J’avoue que la paix et la cohésion sociale sont des piliers essentiels pour le développement de notre province. Cependant, ces éléments sont constamment menacés par la propagation de fausses informations, de rumeurs et de discours de haine. Il est donc impératif que nous, acteurs et artisans de paix, prenions une position proactive et efficace pour lutter contre ces menaces », a déclaré le maire la ville, commissaire supérieur Jacob Nyofondo, à l’ouverture de la formation de deux jours. Pour ce dernier, cette formation doit être « une occasion d’examiner les causes profondes de la désinformation, des fausses informations, des rumeurs et discours de haine, ainsi que leur impact néfaste sur la promotion de la paix et de la cohésion sociale dans le Grand Nord-Kivu, notre milieu de vie ».
« Cet atelier tombe à point nommé parce que, pendant deux jours, il s’agira de renforcer les capacités des quatre coordinations de la société civile - forces vives - et des autres coordinations de la société civile, des jeunes et des femmes sur la désinformation, la mésinformation et les discours de haine et de soutenir leurs efforts respectifs de sensibilisation à cette problématique», a fait savoir, pour sa part, Adam Salami Obatoki, coordonnateur de la section des Affaires civiles du sous-bureau de la MONUSCO à Beni.
Pendant la formation, la question de l’utilisation des réseaux sociaux a également été abordée. En effet, ces plateformes sont souvent le canal de propagation de rumeurs et de manipulations au sein de l’opinion. Face à cet état de choses, le maire de Beni en appelle à l’éducation : « C’est de cette façon que nous serons capables de mettre en place de meilleures pratiques pour sensibiliser et éduquer la population en mettant l’accent sur la nécessité de la vérification des faits et la promotion de la pensée critique. Je tiens à souligner l’importance d’explorer les différentes méthodes et outils disponibles pour détecter et lutter contre la désinformation, les fausses informations, les rumeurs et discours de haine devenus monnaie courante dans notre société et, ce, depuis l’avènement des réseaux sociaux ».
