Nord-Kivu : la MONUSCO soutient la réinsertion socio-économique avec une formation en réparation de téléphones

Après plus de deux mois d’apprentissage théorique en réparation de téléphones, 80 personnes à risque ont entamé la phase pratique de leur formation soutenue par la MONUSCO.

17 sep 2024

Nord-Kivu : la MONUSCO soutient la réinsertion socio-économique avec une formation en réparation de téléphones

Alain Wandimoyi

Après plus de deux mois d’apprentissage théorique en réparation de téléphones, 80 personnes à risque, dont 35 femmes, ont entamé la phase pratique de leur formation, soutenue par la MONUSCO. Ce programme de réinsertion socio-économique s’inscrit dans un projet visant à offrir des opportunités de développement personnel et économique aux jeunes à risque et aux communautés affectées par les conflits dans la province du Nord-Kivu.

Alex Safari, coordonnateur de l’association Nokia Asbl et formateur dans le projet, se réjouit des progrès réalisés par les participants. « Au début, les apprenants étaient désespérés, mais après un mois, comme vous pouvez le voir, ils ont de l’espoir et n’ont plus l’idée d’aller déambuler, de traîner dans les bars ou de rejoindre un gang. En tout cas, ils sont concentrés sur leur futur et cela nous réjouit de pouvoir apporter quelque chose à la société », explique-t-il.

Le programme, qui couvre la ville de Goma et les six territoires de la province du Nord-Kivu, a été mis en place pour une durée de six mois. Il comprend la formation théorique, la phase pratique, le suivi et l'accompagnement des bénéficiaires. Financé par le Fonds de Réduction des Violences Communautaires (CVR) de la MONUSCO, ce projet inclut également la distribution d’équipements nécessaires à la réparation de téléphones.

En plus de l’aspect technique de la formation, le projet vise à sensibiliser les bénéficiaires aux objectifs de la MONUSCO, notamment en matière de citoyenneté responsable, de leadership, et de non-violence active. Ces valeurs sont essentielles pour promouvoir un changement de mentalité et favoriser la cohésion sociale.

Gloriette Zihalirwa, 23 ans, habite le quartier Himbi à Goma. Elle voit dans ce projet une opportunité pour acquérir une certaine autonomie financière. « Grâce à la MONUSCO, note-t-elle, j’ai appris à démonter un téléphone, détecter une panne et utiliser le matériel de réparation. Cette formation est la base de ma future autonomie financière. Cette formation m’éloigne de l’oisiveté et des dangers qui en découlent. Après cette formation, je compte transmettre mes connaissances à d’autres jeunes de ma communauté, pour les aider à s’auto-prendre en charge économiquement ».

Ce projet de formation s’inscrit dans le cadre du programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, et Réhabilitation Communautaire (P-DDRCS). Il vise à renforcer la résilience des communautés locales face aux conflits et à réduire les violences en proposant des alternatives viables aux jeunes à risque, ex-combattants et aux femmes vulnérables souvent recrutés par des groupes armés.

Le coût total du projet s’élève à près de 98 000 dollars américains. En plus de cette initiative, la section DDR-S de la MONUSCO gère deux autres projets CVR dans la ville de Goma, à savoir la formation en conduite et en réparation de motos ainsi que des activités génératrices de revenus, formations accompagnées d’un soutien psycho-social à l’endroit des communautés affectées par les ex-combattants.