Territoire de Djugu : une base militaire mobile de la MONUSCO à Lodha-Ala renforce la protection des civils

L'installation d'une base militaire temporaire de la MONUSCO dans la localité de Lodha fait suite au plaidoyer de l'administrateur du territoire de Djugu qui en avait la recommandation.

11 avr 2025

Territoire de Djugu : une base militaire mobile de la MONUSCO à Lodha-Ala renforce la protection des civils

Jean-Tobie Okala

Les Casques bleus népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) ont établi, du 7 au 9 avril 2025, une base militaire temporaire dans la localité de Lodha, située à une centaine de kilomètres de Bunia, en territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Cette initiative visait à créer un environnement protecteur grâce à une présence militaire dissuasive, afin de sécuriser la zone, garantir la liberté de mouvement des populations civiles, et prévenir les attaques des groupes armés.

Cette décision fait suite au plaidoyer du colonel Ruphin Mapela, administrateur du territoire de Djugu, qui avait recommandé en mars dernier l’installation de bases mobiles de la MONUSCO dans plusieurs zones menacées dans sa juridiction : « Compte tenu de la situation sécuritaire marquée par des attaques de miliciens, nous demandons l’installation de bases mobiles pour déjouer les offensives des groupes armés contre la population », avait-il déclaré lors d’une mission d’évaluation sécuritaire menée par la MONUSCO, peu après les tueries de Djaiba, où plus de soixante civils avaient été massacrés par des assaillants de la milice CODECO.

Depuis, la MONUSCO a installé plusieurs bases mobiles dans la région en fonction des besoins et de l’évolution de la situation sécuritaire. Ces bases ont pour objectif principal de prévenir les attaques envers les civils, notamment les personnes déplacées.

Il y a quelques semaines, une autre base temporaire avait été installée à l’hôpital général de référence de Fataki, toujours en territoire de Djugu, afin de sécuriser les infrastructures sanitaires en l'absence du personnel soignant, contraint de fuir la zone à la suite des violences de la milice CODECO et d’affrontements entre celle-ci et l’armée ougandaise. Ces violences avaient entraîné le déplacement massif des habitants des villages environnants.

La base militaire mobile de Lodha a permis, sinon de mettre fin complètement aux attaques, du moins de réduire considérablement les menaces pesant sur les populations civiles. « Sans la MONUSCO, beaucoup d’entre nous seraient morts. Nos vies étaient en danger. Voir les casques bleus patrouiller à pied et en véhicule nous a beaucoup rassurés. Pendant les deux jours de leur présence, nous avons pu dormir en paix. Il n’y a eu aucune attaque », témoigne un déplacé, qui exprime le souhait que ces bases mobiles deviennent permanentes.

Pour répondre à cette attente, la MONUSCO poursuit des patrouilles de sécurisation quotidiennes, matin, midi et soir, dans les zones sensibles afin de maintenir la pression sur les groupes armés qui profitent souvent du vide sécuritaire pour s’en prendre aux civils. La présence de la base mobile vise également à encourager le retour des populations déplacées dans leurs villages.  À ce titre, le 9 avril 2025, profitant de l’accalmie relative observée dans la région, la MONUSCO a facilité le retour par hélicoptère de deux prêtres et d’un médecin de Bunia vers Fataki. Tous trois avaient quitté la zone pour des raisons de sécurité.

« L’installation de cette base a été très bénéfique. Nous demandons aux Casques bleus de rester avec nous car la menace reste présente. Grâce à cette présence, la situation sécuritaire s’est améliorée. On compte déjà entre 40 et 45% de personnes déplacées revenues, ce qui n’aurait pas été possible sans cette base. Nous apprécions cette protection de proximité », a déclaré Christom Safari Malo, président du site des déplacés de Lodha. Ladite région de Lodha abrite actuellement plusieurs milliers de personnes déplacées internes, fuyant les violences persistantes dans la région.