Uvira : Des Officiers militaires des FARDC et de la Police Congolaise sensibilisés sur la sécurité et la protection des femmes.

Uvira : Des Officiers militaires des FARDC et de la Police Congolaise sensibilisés sur la sécurité et la protection des femmes.
28 avr 2017

Uvira : Des Officiers militaires des FARDC et de la Police Congolaise sensibilisés sur la sécurité et la protection des femmes.

Uvira, le 27 avril 2017 – Trente-cinq Officiers de la Police nationale congolaise (PNC), de l’armée régulière (FARDC) et de la Justice militaire congolaise ont pris part ce jeudi 27 avril 2017 à une Journée de réflexion sur la sécurité et la protection des femmes à Uvira. Organisée  par la Section Genre de la Monusco Sud-Kivu, l'activité a bénéficié de l'appui de la Ligue ​intellectuelle pour les Droits humains et du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme de la Monusco-Uvira. Le sujet, selon les organisateurs, mérite une attention particulière, au vu de la situation jugée alarmante. Partout à travers le monde et en RDC, les filles et les femmes restent sujettes à des violences basées sur le Genre. Malgré les (nombreux) textes de lois qui affirment l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, elles continuent à faire l’objet de discriminations et violences de toutes sortes. Les violences sexuelles et basées sur le Genre persistantes compromettent le relèvement et la reconstruction de la RDC. De plus, on estime que les us et coutumes ancrées dans les mentalités perpétuent un environnement où les femmes et filles sont régulièrement victimes des actes de violences physiques, morales et psychologiques. Par ailleurs, les femmes, en majorité ignorent leurs droits les plus élémentaires du fait de leur analphabétisme, du manque de moyens financiers pour intenter des actions en justice et de la peur de représailles ou du rejet social.

Si les organisateurs ont ciblé les Officiers FARDC et de la PNC, les Magistrats militaire et, dans une certaine mesure les autorités administratives pour cette Journée de réflexion, c’est parce que « ces catégories de participants sont au centre du dispositif de lutte contre les violences dont sont victimes les femmes », note Alain Rubenga Kusimwa de la Section Genre de la Monusco-Bukavu qui ajoute : « Il est donc indispensable de les impliquer dans cette lutte afin d’assurer aux femmes et aux filles de la RDC la protection de leurs droits ».

Cette Journée de réflexion avait donc pour buts d’amener la PNC, les FARDC et les autorités politico-administratives à intérioriser et à mettre en pratique les notions de protection ; mais également de les amener à comprendre leurs rôles dans la protection des femmes. Dans le fond, il s’agissait de sensibiliser les participants sur le phénomène des violences sexuelles en vue d’une prise de conscience des droits des femmes, leur sécurité et protection, et de s’impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau par une répression des auteurs conformément aux lois en vigueur.

L’activité a été saluée par les participants qui parlent d’un plus apporté à leurs connaissances ainsi qu’à la batterie de mesures préventives existantes contre les violences sexuelles et basées sur le Genre. Le Colonel des FARDC Alain Tshot, chargé des Opérations et Instructions au sein du Secteur opérationnel Sokola II Sud, du Sud-Kivu : « nous remercions d’abord infiniment la Monusco, notre partenaire habituel. Ensuite et de manière générale, cette formation est une bonne initiative que nous aimerions voir répliquée dans tous les Territoires. Vous savez que l’image de notre pays a été ternie par ce phénomène des violences sexuelles contre les femmes. C’est grâce à ce genre d’initiatives que nous allons renverser la tendance. D’ailleurs, nous observons depuis quelques années déjà une certaine amélioration et avons de moins en moins de cas de violences sexuelles. Maintenant, nous, officiers, devons nous engager à faire passer les messages reçus ce jour jusqu’au niveau des militaires les bas de nos Unités ».

Quelques recommandations ont été formulées au terme de cette Journée de réflexion. Entre autres, détendre ce genre de formations à toutes les Provinces et à tous les officiers de la Police et des Fardc ; de sensibiliser les populations et les Forces de l’ordre contre les mariages précoces ; les participants  ont aussi sollicité un appui institutionnel surtout dans les zones inaccessibles en vue d’une meilleure répression des auteurs des violences sexuelles…

Une autre recommandation de cette formation est la mise en place des points focaux « Protection des Femmes » dans chaque structure (Pnc, Fardc, Justice militaire et Administration publique) afin de pérenniser les bénéfices dudit séminaire. Ces points focaux seront chargés de veiller à ce que les dispositions discriminatoires qui entravent la protection et la sécurité des femmes ne puissent plus être appliquées par les agents à leur charge à travers un rappel constant des objectifs poursuivis.

Jean-Tobie Okala

Photos: Fiston Ngoma