A Uvira, la Monusco clôture le “Mois de la Femme” avec les étudiants

4 avr 2016

A Uvira, la Monusco clôture le “Mois de la Femme” avec les étudiants

Jean-Tobie Okala

Uvira, le 4 avril 2016 - C’est par une conférence-débat sur le thème : « Les formes de discrimination que connait la femme pour son émancipation » que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo, Monusco-Uvira, a mis un point final aux activités organisées tout au long du mois de mars communément appelé au Congo « Mois de la Femme ».

 Lancées le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits de la Femme, plus connue sous le nom de Journée Internationale de la Femme, ces activités se sont déroulées à travers le Territoire d’Uvira, notamment à Mutarule et dans la Cité d’Uvira. A chaque fois, la Monusco et ses différents partenaires, dont le Service Genre du Territoire d’Uvira, les Associations féminines ou les Comités d’étudiants ont sensibilisé les participants sur la nécessité d’intégrer la problématique du Genre dans toutes les politiques et actions à mener ; ils ont également suscité une prise de conscience chez certaines de ces femmes et jeunes filles qui, à cause des coutumes et des traditions, de la culture, de la société…, ont fini par admettre qu’elles étaient sinon des êtres à part, du moins différentes des hommes…

Ainsi, lors du Forum des femmes organisé à Uvira le 23 mars devant plus de 150 femmes d’Uvira et des environs, la Monusco invitait ces femmes à se secouer, à se battre pour récupérer leur place dans la société. De même, lors de la conférence-débat de ce samedi 2 avril marquant la clôture des festivités du « Mois de la femme », la Monusco a une fois de plus, insisté sur la nécessaire éducation de la jeune fille. Car c’est aussi et surtout par l’école que la femme va obtenir son indépendance vis-à-vis de l’homme. Il est clair que l’émancipation de la femme passe inéluctablement par la liberté (surtout économique).
 

L’éducation des femmes reste donc capitale. Comme le déclarait Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds Monétaire International, « l’éducation est à la fois un ascenseur et un marchepied. Elle permet aux gens de s’élever dans la société et d’abattre les barrières qui les divisent ». Qu’on le veuille donc ou pas, l’éducation reste la voie la plus sure pour l’avancement social et l’atteinte de la liberté, qu’elle soit économique, politique, sociale, familiale, etc. Rappelant les propos du Secrétaire général des Nations Unies prononcés en septembre 2015 lors d’une réunion de haut niveau sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, en marge du Sommet sur le développement durable, le responsable de l’Information publique de la Monusco-Uvira a déclaré que malheureusement, « beaucoup trop de femmes et de filles continuent de faire l’objet de discriminations, d’être soumises à des violences, de se voir dénier une égalité de chances en matière d’éducation et d’emploi et d’être exclues de postes de commandement et de décision ».

Aux quelque 128 participants (dont 78 hommes et 50 femmes) à la conférence-débat de samedi dernier, il a été demandé de dénoncer les discriminations et violences dont les femmes sont victimes : « ne restons pas silencieux et indifférents. Lorsque vous êtes témoin de violence à l'égard d’une femme ou d’une jeune fille, dénoncez l’auteur de cette violence, agissez" ; de changer de mentalités et de perception par rapport à la question du Genre et de l’égalité des sexes.

Tout en reconnaissant le rôle que les citoyens doivent et peuvent jouer pour inverser la tendance, l’orateur a néanmoins rappelé la lourde responsabilité des Gouvernements qui doivent faire preuve de « volonté politique » dans l’émancipation de la femme. Car comme Ban Ki-Moon le suggérait toujours lors de cette réunion de haut niveau de 2015, c’est aux Etats que revient « le pouvoir et la responsabilité d’assurer que l’égalité des sexes soit – et demeure – une priorité nationale ». Pour cela, ils devront « créer et mettre énergiquement en œuvre des politiques cohérentes en faveur de l’égalité des sexes », accorder « un financement adéquat » à cette cause et « superviser les progrès afin que tous les Gouvernements se responsabilisent eux-mêmes et mutuellement ».

Le Directeur Général de l’Institut Supérieur de Commerce ISC-d’Uvira,  Cephas Masumboko Ndabaga a, au nom de son Institut et des participants, remercié la Monusco pour son appui à l’organisation de cette activité. Il a saisi cette occasion pour interpeller les étudiantes à qui il a demandé de privilégier l’éducation. « Battez-vous, imposez-vous, prenez des initiatives pour éliminer les barrières et les discriminations dont vous êtes l’objet », leur a-t-il lancé, au moment de clôturer cette Journée qui s’est terminée par des réjouissances culturelles et festives. 

Jean-Tobie Okala