« La guerre peut arriver, mais alors il faut la faire sans enfants ! », plaide la MONUSCO

« La guerre peut arriver, mais alors il faut la faire sans enfants ! », plaide la MONUSCO. Photo MONUSCO/Alain LIKOTA

23 juil 2018

« La guerre peut arriver, mais alors il faut la faire sans enfants ! », plaide la MONUSCO

Alain LIKOTA

 

Ziralo, le 19 juillet 2018 – Au Sud-Kivu, une équipe de la Section Protection de l’Enfant (CPS) et de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration (DDRRR) s’est rendue dans le groupement de Ziralo en territoire de Kalehe le jeudi 19 juillet 2018, où 38 enfants associés aux groupes armés locaux devaient en sortir.

 

C’est justement pour vérifier la présence des enfants associés aux groupes armés et qui devaient en sortir que cette mission multidisciplinaire s’est rendue à Ziralo, dans le territoire de Kalehe frontalier avec la province du Nord-Kivu. Depuis plusieurs années, cette zone a été occupée par des groupes armés qui, pour la plupart, ont utilisé des mineurs à différents niveaux. Parmi les groupes majeurs ayant opéré dans cette partie de la province, l’on peut citer le Mai Mai Kirikicho, le Mai Mai Nyatura et le Raia Mutomboki Ngubito.

 

Dans le cadre de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain en juin dernier, la Section Protection de l’Enfant MONUSCO a appuyé à Ziralo une activité de sensibilisation sur le plan d’action ONU-RDC pour lutter contre l’utilisation des enfants et les violences sexuelles sur les enfants. Ce fut l’occasion pour M. Raymond Ngubito et la vingtaine de ses officiers de prendre connaissance des obligations à observer quant à la protection de l’enfant. Depuis, le RM Ngubito, connu également sous la dénomination « Alliance des Forces des Patriotes Résistants », a manifestement exprimé le vœu pour la MONUSCO d’aider à sortir et s’occuper de tous les enfants concernés qu’il avait repérés à Ziralo, devenu depuis quelques années son fief après qu’il en ait chassé les autres groupes armés.

 

Venant de Goma au Nord-Kivu, la cheffe de la section Protection de l’Enfant à la MONUSCO Dee Brillenburg Wurth a fait partie de l’équipe descendue le 19 juillet à Ziralo. Elle y a clairement expliqué que le recrutement et l’utilisation des enfants dans des conflits armés est un crime. « La guerre peut arriver, mais alors il faut la faire sans enfants ! » a-t-elle indiqué lors de différentes séances d’échange à l’endroit des éléments du groupe armé RM Ngubito avec qui elle a eu discuté sur la protection de l’enfant. A l’issue de ces échanges avec la MONUSCO, M. Raymond Ngubito a signé la lettre d’engagement pour lutter contre le recrutement/l’utilisation des enfants par son groupe armé. Déjà, sur place, après vérification par la Mission onusienne, 38 enfants sur les 44 réunis par M. Ngubito sont éligibles pour le programme de réinsertion communautaire et sociale pilotée par la Section Protection de l’Enfant.

 

Par ailleurs, M. Ngubito lui-même est également favorable au désarmement et à la démobilisation avec ses éléments. Son souci, dit-il, est que l’armée régulière puisse regagner le contrôle de toute la zone et sécuriser la population, y compris en évitant que les enfants ne soient utilisés dans les conflits armés.

 

En fin de compte, comme l’a dit le chef de poste d’encadrement de Ziralo M. Nsengo Witanene après ces rencontres, il reste de voir M. Ngubito mettre en application tous les engagements pris.