«Je suis un tiers congolais» - Lt-Général Dos Santos Cruz

16 nov 2015

«Je suis un tiers congolais» - Lt-Général Dos Santos Cruz


Goma, 13 novembre 2015 -

C’est le sentiment du Commandant de la Force de la MONUSCO à la veille de son départ de RDC et de Goma, où il a établi l’Etat-major de la Force à son arrivée en juin 2013. Les deux autres tiers étant le Brésil, sa patrie, et Haïti, où il commanda la force de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), de janvier 2007 à avril 2009.

Humanisme et simplicité

La formule du général ne semble pas seulement d’usage tant les qualités personnelles de l’homme font l’unanimité dans son entourage, chez les hommes sous son commandement, ses collègues civils de la Mission, ses pairs militaires congolais et onusiens, ou les Gomatraciens qui le croisent chaque matin lors de son jogging dans les rues de la ville.

Ainsi, ce 12 novembre, Carlos Alberto Dos Santos Cruz, 63 ans, et plus de 40 ans d’expérience militaire, a été décoré par un simple soldat tanzanien, revenu blessé de Beni - un fait assez singulier dans l’histoire de DPKO pour être souligné - en même temps que 56 autres officiers et sous-officiers de la Force en fin de mission.

« En deux ans et demi, sa contribution a été énorme pour rendre la Force et la Brigade d’Intervention, également placée sous son autorité, plus efficaces; son engagement constant pour développer la confiance entre la MONUSCO et les FARDC, ce qui constitue à coup sûr un legs pour les prochaines victoires contre les forces négatives » reconnaissent ses hommes.

Ils mettent aussi l’accent sur sa profonde empathie pour les Congolais: « Ces populations que nous sommes appelés à servir ont besoin de notre assistance et nous devons le faire avec respect, désintérêt, abnégation et sincérité », aimait-il à rappeler.

Sur son bilan opérationnel, le général laisse une marque autant indélébile.

Pour la postérité, le général Dos Santos Cruz restera l’homme qui appuya de manière décisive l’armée congolaise - feu le général Lucien Bahuma, chef d'état-major au Nord-Kivu, et le Colonel Mamadou Ndala, son commandant des opérations - lors de la campagne d’octobre-novembre 2013 contre le mouvement rebelle M23.

Il prit alors la décision d’utiliser l’artillerie lourde pour défaire le groupe, ce qui les bouta hors des régions de Nyiragongo et de Rutshuru et les réduisit en une entité quasi négligeable aujourd’hui.

Cela permit par ailleurs la construction de la route Sake-Pinga et, en soutien aux FARDC, d’autoriser le retour de près de 100.000 personnes dans les régions situées sur l'axe Mbau-Kamango, malgré la présence des forces négatives de l’ADF.

Enfin, le fantastique essor de Goma, une ville « destinée au développement, ainsi que le Congo, appelé à devenir grand et puissant. Le destin peut être retardé, mais rien ni personne ne va arrêter ce pays » confiait le général à l’heure du départ, où il a souhaité bonne chance à tous les partenaires de la paix en RDC et appelé son successeur à faire davantage encore pour les plus vulnérables qui étaient sa « seule motivation d'être ici ».

Le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz rentre chez lui au Brésil, il est marié, père de trois enfants et grand-père de trois petits-enfants.

Fathya Waberi