Après 18 mois, un enfant soldat retrouve sa famille

15 fév 2012

Après 18 mois, un enfant soldat retrouve sa famille

Goma, 9 février 2012 - Après deux années de vie aux mains des Mayi Mayi Cheka, un des nombreux groupes rebelles armés de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), un jeune adolescent est réuni avec sa mère. C'est le fruit d'une coordination d'efforts entre la section Protection de l'Enfant de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et les Forces armées de la RDC (FARDC) dans la Province Orientale et au Nord Kivu. Enlevé en septembre 2010, l'enfant retrouve finalement sa famille le 10 février 2012 à Goma.

L'histoire commence en juillet 2010. Antoinette Kiyari envoie son enfant à Mutongo, dans le territoire de Walikale, chez ses grands parents pour les vacances scolaires. En septembre, le village est attaqué par un groupe rebelle et l'enfant est enlevé. Deux mois de recherche ne produisent aucun résultat. L'enfant est même déclaré mort. Un an plus tard, en décembre 2011, un proche de la famille informe la mère que son fils aurait été vu à Walikale avec des éléments Mayi Mayi Cheka qui s'étaient rendus au 84ème Secteur des FARDC. Selon la source, le groupe serait sur le point de rejoindre le centre d'intégration FARDC de Lukusa à Kisangani, la capitale de la Province Orientale. Alertée, la section Protection de l'enfant entame un plaidoyer auprès de la 7ème Région militaire, en vue de récupérer l'enfant. Après vérification, l'enfant qui a aujourd'hui 15 ans, est formellement identifié et séparé du groupe des combattants.

Les retrouvailles ont lieu le 10 février 2010 à l'aéroport de Goma. Antoinette Kiyari, la mère de l'enfant est là, accompagnée de plusieurs membres de sa famille. « C'est une joie indescriptible, j'ai encore du mal à y croire », lance-t-elle à bout d'émotions. Elle serre son enfant dans ses bras. Celui-ci sourit timidement, mais semble ailleurs. On devine facilement que les deux ans passés au sein de ce groupe armé sont toujours présents. Peut être que lui aussi a du mal à réaliser qu'il vient de retrouver les siens.

Antoinette peut enfin sécher ses larmes. Et son amour ne sera pas de trop pour faciliter la réintégration de son fils au sein de la famille et au sein de la communauté.

Clara Padovan/ MONUSCO