Bukavu célèbre la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats

Bukavu célèbre la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats
12 fév 2016

Bukavu célèbre la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats

Bukavu, le 12 février 216 - La Journée Internationale contre l’utilisation d’enfants soldats, célébrée le 12 février de chaque année, a été commémorée à Bukavu, sous la Présidence de Mme Gisèle Nabozi Balegamire, ministre provinciale de la Justice, des Droits Humains, de la Fonction Publique et des Relations avec la Société Civile.

C’est au siège du Bureau pour le Volontariat au service de l'Enfance et de la Santé(BVES) que  le monde de la protection de l’enfance de Bukavu a célébré cette journée dite aussi « journée des mains rouges. » « Non au recrutement des enfants par les forces et groupes armés » pouvait-on lire sur le calicot affiché pour la circonstance par différents acteurs du domaine. Parmi eux figurent War Child Holland, la Fondation Solidarité des Hommes (FSH), l’UEPNDDR, Transcultural Psychosocial Organization (TPO), l’Association des Volontaires pour la Récupération des Enfants Orphelins Abandonnés Malnutris (AVREO), etc.

Le message repris sur le calicot a été davantage martelé par une saynète exécutée par des enfants sortis des groupes armés et qui sont actuellement sous l’encadrement du BVES pour leur réinsertion socio-économique. Ces enfants ont prié au gouvernement provincial de « prendre des mesures urgentes pour que tous les enfants filles et garçons qui continuent à être utilisés actuellement par les groupes armés dans les territoires de Fizi, Shabunda, Mwenga, Uvira (…) soient libérés et protégés. »

Pour sa part, la ministre provinciale de la Justice, des Droits Humains, de la Fonction Publique et des Relations avec la Société Civile a rassuré que le recrutement et la présence des enfants n’est plus une réalité au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Pour y arriver, le gouvernement de la RDC et les Nations Unies avaient signé le 4 octobre 2012 le plan d’action pour la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que d’autres violations graves des droits de l’enfant par les forces armées et les services de sécurité en RDC.

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, reconnaît que «les gouvernements du monde ont progressé pour reconnaître qu'il n'y a pas de place pour les enfants dans leurs armées. » Toutefois, ajoute-elle, « le recrutement d'enfants soldats reste un énorme problème, en particulier au sein des groupes armés. »  L’UNICEF indique en effet que « des dizaines de milliers de garçons et de filles sont associés aux forces et groupes armés dans des conflits qui déchirent une vingtaine de pays à travers le monde. » Yoka Brandt, la Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), soutient par ailleurs qu’«investir dans les moyens de garder les enfants loin de la ligne de front, notamment par l'éducation et un soutien à l'économie, est absolument essentiel à leur avenir et à l'avenir de leurs sociétés ».

Cette journée rappelle à tous ceux qui détiennent encore des mineurs au sein de leurs mouvements armés de les libérer sans délai. Elle a été instaurée par l'Assemblée générale de l’ONU en 2012, suite à l'entrée en vigueur le 12 février du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant. Ce protocole déjà ratifié par 159 Etats membres, concerne l'implication d'enfants dans les conflits armés. 

Alain Likota