Bukumu (Nord-Kivu) : le comité local de sécurité outillé pour une approche participative dans la gestion de la sécurité

Cette session de formation était conjointement organisée par la MONUSCO en collaboration avec le gouvernement congolais. Photos MONUSCO / Alain Wandimoyi

31 oct 2023

Bukumu (Nord-Kivu) : le comité local de sécurité outillé pour une approche participative dans la gestion de la sécurité

Alain Wandimoyi

Pendant cinq jours fin octobre 2023, une quarantaine de personnes membres de comités locaux de sécurité de proximité (CLSP), dont des acteurs de la société civile et opérateurs économiques, ont participé à une formation de renforcement des capacités organisée par la section Affaires civiles de la MONUSCO. Ceci dans le but d’intégrer l’approche participative dans la gestion de la sécurité locale en territoire de Nyiragongo dans la chefferie de Bukumu au Nord-Kivu. Cette session de formation était conjointement organisée par la MONUSCO en collaboration avec le gouvernement.

Au Nord-Kivu, plusieurs localités sont en proie à l’insécurité causée par l’activisme des groupes armés avec, comme conséquence, des déplacements massifs de population. Dans ce cadre, la Mission a organisé cette formation à l’intention des acteurs du comité local de sécurité de proximité en y associant la thématique de la gouvernance de la sécurité et l'appui au conseil de l’élaboration du budget du territoire de Nyiragongo et la chefferie de Bukumu.

Au total, 43 personnes dont 12 femmes y ont activement participé. Parmi elles, les chefs coutumiers des groupements de Munigi, Mudja, Rusayu, Kibati et Buvira, des acteurs de la société civile et autres cadres administratifs de la chefferie de Bukumu, dont des opérateurs économiques. 

Désormais, ces acteurs ont les idées claires sur le rôle que leur comité devrait jouer surtout lorsqu'on parle de la gouvernance sécuritaire, notamment la participation active des citoyens à la gestion de la sécurité et la redevabilité des autorités étatiques à l'égard de leurs administrés.

Le président de la société civile du territoire de Nyiragongo, Jean-Claude Mambo Kawaya, se sent rassuré et s’estime suffisamment outillé pour faire face aux défis qui l’attendent : « Aujourd’hui, au moins, nous savons comment nous devons faire des plaidoyers auprès des autorités ; nous savons comment nous réunir autour d’un sujet, car nous avons plusieurs problèmes notamment les jeunes patriotes dits Wazalendo, les crépitements de balles sans motif, le dossier des 40 voleurs… ».

Toujours d’un ton rassuré, il poursuit sa réflexion : « Pour nous, population, il est temps de voir quels sujets nous devons apporter en priorité auprès des autorités et qui peuvent être discutés dans des réunions de sécurité. C’est vraiment très important pour nous ».

Tous engagés pour la paix

Plusieurs couches de la population ont été mises à contribution. Entre autres, des opérateurs économiques. Ils ont ainsi été encouragés par l’approche de l’intégration participative dans la gestion des finances publiques et la sécurité locale dans le territoire de Nyiragongo. 

Tantine Maniraguha est opérateur économique. Elle était aussi de la partie. Elle témoigne : « J’ai retenu que nous sommes tous impliqués dans la recherche de la paix. Avant cette formation, on pensait que la sécurité était seulement l’affaire des FARDC, de la police, de la DGM et de l’ANR ».

S’agissant du budget, Mme Maniraguha affirme avoir appris qu’un bon citoyen est celui qui paye les taxes et les redevances pour donner à l’Etat les moyens de sa politique. « On nous a montrés comment canaliser ces impôts et redevances pour contribuer au développement de la communauté ».

Cette formation était un besoin exprimé par l’autorité provinciale. Pour le délégué de l’autorité provinciale, Jerris Kajibwami, la tenue de ces assises avait pour but de fédérer tous les efforts pour la paix dans cette zone, la paix et la sécurité n’étant pas que l’apanage des seuls gouvernants : « Nous nous sommes dit qu’il fallait renforcer les capacités des acteurs du comité local pour la sécurité de proximité de la chefferie de Bukumu. Il s’agissait d’aider ces acteurs à se préparer à participer activement dans les différentes réunions qu’ils organisent avec les acteurs étatiques tels que les membres de la société civile et leur dire qu’ils ont quelque chose à apporter dans la recherche de la paix pour leurs milieux respectifs ».