Bunia : rencontre entre la MONUSCO et des jeunes leaders de l'Ituri pour un engagement contre la désinformation

Les jeunes leaders et les journalistes se sont engagés à renforcer la sensibilisation au sein de leurs communautés et à promouvoir une culture d’information fiable.

5 mar 2025

Bunia : rencontre entre la MONUSCO et des jeunes leaders de l'Ituri pour un engagement contre la désinformation

Didier Vignon Dossou-Gbakon

La désinformation représente aujourd’hui un défi majeur pour la paix et la stabilité en Ituri. Consciente de cette menace, la MONUSCO a organisé, mardi 4 mars 2025, une rencontre d’échanges au camp militaire Ndoromo, à trois kilomètres du centre-ville de Bunia, avec une soixantaine de jeunes de la ville dont 15jeunes femmes. Parmi les participants étaient des étudiants, des leaders de la société civile, des administrateurs de groupes WhatsApp, des membres du parlement des jeunes et des journalistes locaux.

L’objectif principal était de mobiliser la jeunesse dans la lutte contre la désinformation et d’instaurer un dialogue sur les préoccupations des populations locales à l’égard des actions de la Mission onusienne. Les échanges ont permis d’éclaircir plusieurs zones d’ombre concernant le travail de la MONUSCO et d’outiller les jeunes afin de mieux contrer la propagation des fausses informations.

Après avoir rappelé que la protection des civils constitue le pilier fondamental du mandat de la Mission, le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, Josiah Obat, a souligné que la désinformation est un véritable frein à la paix, car elle alimente la méfiance et exacerbe les tensions : « La paix est un travail qui implique tout le monde. Elle se construit avec les efforts communs des forces de sécurité, des autorités locales, du gouvernement, mais aussi des communautés. La désinformation est une menace majeure qui entrave ces efforts et nous devons la combattre ensemble. », a-t-il indiqué.

De son côté, le responsable de la division de la Communication stratégique et de l'Information publique de la MONUSCO en Ituri, Jean-Tobie Okala, a exhorté les jeunes à développer leur esprit critique face à la manipulation de l’information : « La désinformation est omniprésente, notamment sur les réseaux sociaux. Avant de relayer une information, il est essentiel d’en vérifier la source et de s’assurer qu’elle provient d’un organe de presse reconnu ».

Protection des civils : au cœur de l’engagement de la MONUSCO

Plusieurs participants ont exprimé leurs interrogations sur le rôle de la MONUSCO face aux groupes armés, en particulier sur sa posture défensive. L’un d’eux a demandé : « J’ai été témoin des interventions de la MONUSCO contre les groupes armés ici en Ituri, mais pourquoi la Mission ne mène-t-elle que des actions de protection au lieu d’attaquer ? »

En réponse, le chef de bureau a clarifié que la MONUSCO n’est pas une force offensive, son mandat étant axé sur la stabilisation et la protection des civils. Il a précisé que cette mission s’articule autour de plusieurs actions, notamment la sécurisation des populations par les Casques bleus, l’appui au désarmement des groupes armés, ainsi que les opérations conjointes et les formations renforçant les capacités des Forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise.

Le responsable de l’Information publique a illustré l’engagement de la MONUSCO par des exemples concrets, citant l’évacuation récente de civils blessés de Tchomia vers Bunia, l’organisation de patrouilles de sécurisation et de combat, ainsi que la protection continue, de jour comme de nuit, des milliers de déplacés en Ituri.

Appel à la vigilance et à la poursuite du dialogue

À l’issue de la rencontre, les participants ont exprimé leur satisfaction et ont plaidé pour la pérennisation de ces échanges : « La MONUSCO veille à la protection des civils, et nous, en tant que population, devons veiller à ce qu’elle puisse mener à bien cette mission. De nombreux déplacés ne survivent aujourd’hui que grâce à son soutien. Nous reconnaissons ces efforts, mais nous continuerons à formuler des recommandations pour les améliorer », a dit Xavier Assani, coordonnateur Jeunesse Na Biso Asbl.

Concernant la lutte contre la désinformation, il a ajouté : « Vérifier les informations est une responsabilité que nous devons assumer en tant que leaders. À chaque nouvelle information, nous devons nous référer aux sources officielles avant de la diffuser. »

Les jeunes leaders et les journalistes présents se sont engagés à renforcer la sensibilisation au sein de leurs communautés et à promouvoir une culture d’information fiable, essentielle à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Ituri.