Bunia : la journée internationale des casques bleus placée sous le signe de la lutte contre la désinformation

Partenaire du gouvernement congolais, la MONUSCO, à travers ses casques bleus civils, policiers et militaires, se bat au quotidien et aux côtés des FARDC et de la police congolaise pour le retour d’une paix durable dans le pays et en Ituri. Photos MONUSCO / Jean-Tobie Okala et Martial Kiza Byamungu

30 mai 2022

Bunia : la journée internationale des casques bleus placée sous le signe de la lutte contre la désinformation

Jean-Tobie Okala

Une trentaine d’élèves (16 filles et 16 garçons), une mini-expo-photos, une brève parade militaire et des hommages rendus aux presque 4 200 Casques bleus qui ont perdu la vie en servant sous le drapeau des Nations Unies depuis 1948, dont 135 hommes et femmes l’année dernière : tel a été le menu de la célébration de cette 20e édition de la journée internationale des casques bleus à Bunia en Ituri. Une province en proie à une insécurité presque chronique depuis le début des années 2000. Même s’il y a eu une petite accalmie durant une dizaine d’années, depuis 2017, la province a renoué avec les vieux démons des conflits armés. On y compte une douzaine de groupes armés locaux auxquels se sont joints les ADF depuis bientôt deux ans. Pillage des biens de la population, incendie de maisons et de véhicules, enlèvements et tueries de civils, destruction des infrastructures sociales… : le quotidien des populations de cette province où on dénombre environ 2 millions de personnes déplacées reste préoccupant.

Partenaire du gouvernement congolais, la MONUSCO, à travers ses casques bleus civils, policiers et militaires, se bat au quotidien et aux côtés des FARDC et de la police congolaise pour le retour d’une paix durable dans le pays et en Ituri. Un rôle méconnu, parfois minoré, ignoré voire savamment occulté par certains qui préfèrent véhiculer de fausses informations sur le travail de ces hommes et femmes qui ont sacrifié leur vie au profit de la paix.

Aussi, dans leurs allocutions respectives, le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, Josiah Obat, et le commandant de la Force onusienne dans le Secteur Nord, le général Mushin Alam, ont-ils rappelé les nombreux sacrifices consentis par ces casques bleus des Nations Unies qui, au péril de leur vie, se sont engagés à servir la noble cause de la paix. Le général Mushin Alam a ainsi déclaré : « Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à œuvrer sans relâche pour la protection des civils en RDC. En ce jour, nous rendons hommage au personnel civil, policier et militaire pour sa contribution inestimable aux efforts de l’ONU et donc à nos hommes et femmes qui se sacrifient au quotidien pour accomplir cette tâche ». Une « tâche collective, qui nécessite l’apport de tous : Nations Unies, FARDC, police congolaise, jeunesse, société civile, médias, etc., si l’on veut atteindre l’objectif du rétablissement de la paix en Ituri et au Congo », a rappelé de son côté le chef de bureau de la MONUSCO, Josiah Obat.

L’autre temps fort de cette Journée a été la mini-exposition de photos pour faire découvrir aux enfants quelques-unes des nombreuses facettes du travail des casques bleus de la MONUSCO qui, jour après jour :

  • Organisent des patrouilles de sécurisation à travers la province, à pied, par hélicoptères ou véhicules
  • Lancent (avec ou sans les FARDC) des opérations de démantèlement des bases de groupes armés
  • Sauvent des vies à travers l’évacuation de soldats congolais blessés au front
  • Réhabilitent des écoles, ponts et routes pour faciliter le déplacement des forces de sécurité et des troupes de la MONUSCO lors des interventions dans le cadre de la protection des civils
  • Construisent et équipent des bâtiments destinés à abriter des services de l’Etat dans le cadre de l’appui à la stabilisation et à la restauration de l’autorité de l‘Etat
  • Organisent des escortes de véhicules privés et de marchandises le long de certains axes routiers en province considérés comme dangereux (du fait de la présence de miliciens) mais vitaux
  • Fournissent des renseignements militaires et d’autres moyens logistiques aux FARDC pour la planification d’opérations contre les groupes armés
  • Mettent en place des mécanismes d’alerte précoce au sein des communautés afin de vite et mieux faire remonter les alertes sécuritaires pour des interventions rapides et efficaces pour la protection des civils
  • Appuient l’administration pénitentiaire pour plus d’humanisation en milieu carcéral
  • Organisent des dialogues intra et intercommunautaires pour la prévention et la résolution pacifique des conflits
  • Forment, recyclent et aident à la professionnalisation de la Police nationale congolaise
  • Appuient la justice (civile ou militaire) pour le bon fonctionnement de la chaîne pénale
  • Et bien d’autres actions que ces enfants ont découvertes ce dimanche à travers cette mini-exposition et avec étonnement. Mais aussi la franche volonté de « ne plus écouter ceux qui disent que la MONUSCO ne fait rien ou qu’elle donne des armes aux groupes armés », comme certains s’y sont engagés.

« En venant ici ce matin, je ne savais pas ce que la MONUSCO faisait ; grâce aux explications que nous venons de recevoir, j’ai compris ce que la MONUSCO fait. Je ne peux plus continuer à dire encore que les MONUSCO ment. Ceux qui disent que la MONUSCO donne des armes aux miliciens, ce sont des menteurs. Moi aussi, je vais aller dire à mes amis et à la maison que tout ce que les gens disent à propos de la MONUSCO, c’est du mensonge. La MONUSCO nous aide beaucoup, je viens de voir en images ce qu’ils font, je ne le savais pas », ont déclaré Jeannette Buga Bwenda Kojo, 13 ans et élève de 6e année A, et Ibembo Isenda, 15 ans de la 6e annee B, toutes deux de l’école Andisoma à Bunia.