CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 06 JUIN 2012

6 juin 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 06 JUIN 2012

Amadou Ba: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des Composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-Pays
- Situation militaire

Activités des Composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme :
Le 30 mai 2012, à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, la cour militaire siégeant en audience foraine a condamné 13 des 18 officiers des FARDC accusés en avril pour participation à un mouvement insurrectionnel. Le Bureau des Nations Unies aux Droits de l'Homme(BCNUDH) a suivi le procès de très près et a travaillé étroitement avec d'autres sections civiles de la MONUSCO ainsi que la force de la MONUSCO afin d'assurer le transfert des prisonniers et des magistrats. Le 31 mai 2012, à Walungu, dans la province du Sud-Kivu, une deuxième cour militaire siégeant en audience foraine a condamné 13 personnes dont 7 soldats et un policier pour violences sexuelles et meurtre. Le BCNUDH se félicite de la volonté des autorités judiciaires congolaises de lutter contre l'impunité au sein de ses forces de sécurité et de défense. Le BCNUDH appelle le gouvernement congolais à soutenir davantage les cours civiles et militaires afin notamment de faciliter l'accès à la justice pour les victimes de violations des droits de l'homme, pour lesquelles les auteurs présumés n'ont pas encore été jugés, et d'assurer aux victimes une protection adéquate.
Les 30 et 31 mai 2012, le BCNUDH a organisé dans la ville de Kinshasa une session de formation sur les techniques d'enquête et de monitoring des droits de l'homme à l'attention de 30 membres d'ONG nationales des droits de l'homme. Cette formation, qui a alterné sessions théoriques et ateliers pratiques, avait pour objectif de renforcer les capacités des acteurs non-gouvernementaux à documenter et rapporter les violations des droits de l'homme.
Affaires civiles :
Dans le but de consolider la paix dans les villages de Kanangila et de Lulamba (environ 135 km au sud de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental) suite à un conflit foncier qui déclencha un affrontement sanglant entre ces deux villages en 2011, occasionnant la mort de 2 personnes et environ 4500 personnes déplacées, la section des Affaires civiles avait, au mois de mars 2012, accompagné les experts locaux en résolution de conflit à rapprocher les deux communautés à travers des séances de formation en résolution des conflits et la mise sur pied d'un comité locale de conciliation. La mission conjointe composée de l'autorité locale (gouvernement provincial) et des experts en résolution de conflit de la société civile conduite par les Affaires civiles dans les deux villages, du 31 Mai au 04 Juin 2012, avait pour objectif d'appuyer le Comité local de conciliation dans leur responsabilité de négociation entre les deux communautés pour l'obtention et la signature de l'accord de paix. Après les différents entretiens avec le Comité local de conciliation, les membres composés de deux villages sont arrivés à un planning de programme d'action commune, dont la première réunion aura lieu le dimanche 24 juin 2012 avec comme thème du jour « Identifier les problèmes qui entravent la cohabitation pacifique de leur deux communautés : Kanangila et Lulamba ». Le bureau des Affaires civiles/Mbuji-Mayi apportera son soutien à la réalisation de cette rencontre qui est vraisemblablement la recherche des solutions durables aux conflits identifiés par les communautés eux-mêmes.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
Journée mondiale de l'environnement :
3 000 écoliers de la zone de Limete (Kinshasa) en République démocratique du Congo (RDC) ont planté un arbre hier à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement dont le thème de cette année était « Économie verte : en faites-vous partie ? ». Planter des arbres, introduire un module « environnement » dans les programmes d'établissements pilotes, ce sont quelques unes des actions lancées dans le cadre de l'initiative « Save tomorrow », fruit d'un partenariat entre le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Ministère de l'environnement, conservation de la nature et tourisme et l'ONG culturelle Washiba. 100 leaders de jeunes âgés de 18 à 35 ans ont également participé la semaine dernière à Kinshasa à un forum dont l'objectif était de sensibiliser les jeunes congolais aux enjeux du réchauffement climatique, à la réduction des effets liés à la déforestation et dégradation des forêts et aux perspectives de développement durable de la RDC dans un contexte international. Un cahier des charges a été élaboré et une feuille de route produite afin de poursuivre la réflexion et d'engager des actions.
La journée de l'environnement est célébrée cette année deux semaines avant la conférence des Nations Unies pour le développement durable, RIO+20, au cours de laquelle les chefs d'états, membres des gouvernements, représentants du secteur privé et des ONG vont discuter comment le développement durable peut devenir une réalité pour les sept milliards d'habitants du monde d'aujourd'hui et pour les neuf milliards prévus en 2050.
La RDC, avec le soutien des Nations Unies, est engagée dans cette voie du développement vert. La thématique de l'environnement et du changement climatique est l'un des quatre piliers du Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (DSCRP 2) élaboré en 2011, un axe qui est également prioritaire dans le futur Cadre des Nations Unies pour le Développement (UNDAF) 2013-2017 pour la RDC.
Et ce vendredi, ce sont les océans qui seront célébrés à l'occasion de leur journée mondiale dont le thème est « notre planète terre est d'abord une planète bleue ». Des communiqués de presse sur ces différents événements sont disponibles.
ONUDI :
Poursuivant son partenariat avec le Centre d'Information et de Vulgarisation Agroalimentaire de Kimpese (CIVAK) et grâce à une nouvelle contribution financière du Gouvernement du Japon, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), entame la deuxième phase du projet « Création d'un centre technique agroalimentaire pour le Bas-Congo », un projet d'un montant total de 2,6 millions de dollars américains.
Le Centre a pour objectif de contribuer, grâce au développement d'activités de transformation agroalimentaire, à la relance de l'agriculture, secteur économique majeur et source d'activités génératrices de revenu importantes pour les groupes vulnérables (femmes et jeunes). Il s'agit de leur permettre d'acquérir les compétences professionnelles en vue d'améliorer leurs conditions de vie et assurer une meilleure sécurité alimentaire.
Les activités de la première phase ont porté sur la formation, l'extension des infrastructures d'accueil et l'installation d'un laboratoire moderne. Plus de 700 villageois, des femmes et des jeunes pour la plupart, ont ainsi reçu une formation technique à la transformation du manioc et des fruits ainsi qu'aux bonnes pratiques d'hygiène alimentaire et de transformation.
Au cours de la deuxième phase, les formations techniques et en gestion seront poursuivies – 500 personnes supplémentaires sont concernées – et les services fournis par le centre seront élargis aux aspects logistiques et techniques de commercialisation. Un communiqué de presse est disponible.
ONU FEMMES :
Renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes dans les pays francophones, tel est l'un des objectifs d'un accord-cadre de coopération qui vient d'être signé entre ONU Femmes, l'entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et l'Organisation internationale de la Francophonie.
La participation des femmes à la prise de décision politique, le plaidoyer en faveur de l'égalité femmes-hommes, l'intégration de l'égalité des genres dans le développement durable figurent parmi les autres domaines de coopération prévus dans le cadre de cet accord. Plus d'informations dans le communiqué de presse qui vous sera remis à la fin de cette conférence.
FAO :
C'est en 2002 que la FAO a introduit en RDC le Champ Ecole Paysan (CEP) afin de répondre aux problèmes de baisse de production du manioc. Cette approche s'est ensuite étendue à l'ensemble des provinces et plus de 500 CEP ont déjà été mis en œuvre au bénéfice de plus de 125 000 paysans et plusieurs organisations paysannes. C'est dans ce cadre qu'un atelier national a été organisé la semaine dernière afin de discuter de la qualité et de la durabilité des CEP. Reconnaissant leur impact visible sur la vie des membres et des communautés, les participants ont émis plusieurs recommandations vis-à-vis du gouvernement : il s'agit notamment d'institutionnaliser cette approche, d'intégrer le module de formation CEP dans les institutions nationales d'enseignement agricole et de développement rural et surtout d'appuyer financièrement les actions de CEP totalement financées jusqu'à présent par les bailleurs extérieurs. La Société civile est encouragée à utiliser le CEP comme approche de vulgarisation agricole alors qu'il est suggéré aux bailleurs d'intégrer l'approche CEP dans les programmes prioritaires de réduction de la pauvreté et demandé à la FAO de continuer à assurer la promotion de l'approche et de faciliter la conduite d'une étude d'impact.
Afin d'aider la RDC à contrôler la rage, la FAO met actuellement en œuvre une stratégie de contrôle qui inclut la surveillance, les mécanismes de rapportage, le renforcement des capacités en diagnostic de laboratoire, la vaccination des chiens et chats, l'information au public et la participation active à la célébration de la journée mondiale de la rage le 28 septembre 2012. C'est dans ce cadre que viennent de se tenir à Kinshasa deux ateliers de formation, organisés grâce au soutien de l'Agence américaine pour le Développement International (USAID).
La rage est une maladie qui affecte les animaux sauvages, domestiques et les humains dans plus de 150 pays au monde. L'OMS estime, entre 55 et 60 000, le nombre de décès humains dus à la rage chaque année. Plus de 40 % des personnes mordues sont des enfants de moins de 15 ans. A Kinshasa, la maladie a de l'ampleur pendant la saison sèche.
Humanitaire
Près de 20 000 personnes déplacées à Erengeti, dans la province du Nord-Kivu, ont reçu cette semaine des rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire mondial. 287 tonnes ont été distribuées ce mardi, soit l'équivalent d'un mois de ration. Ces personnes ont fuit les exactions du groupe armé ADF/NALU qui sévit dans le Nord-Kivu. Actuellement le Programme Alimentaire Mondial apporte une assistance alimentaire à plus de 240.000 nouveaux déplacés dans les provinces du Sud et Nord Kivu, et à 55.000 personnes dans la région de Mitwaba au Katanga.
Situation militaire
(La Partie militaire de cette conférence a été animée parle Lieutenant-colonel Thibaut de Lacoste,Porte-parole militaire a.i).
La semaine dernière, la situation sécuritaire est restée calme à l'Ouest de la République Démocratique du Congo, même si les phénomènes de conflits fonciers ou de banditisme persistent.
Par ailleurs, des incidents tels que la pénurie d'eau potable à Gbadolite ou la poussée de choléra dans la région de Gemena deviennent d'importants sujets de préoccupation.
Le 29 mai 2012, la MONUSCO a célébré la « Journée des Casques bleus » à Kinshasa comme ailleurs dans le pays.
Le 30 mai 2012, la Force de la MONUSCO a apporté son concours aux forces de sécurité gouvernementales pour le transfert vers Kinshasa de onze (11) officiers mutins des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) condamnés à l'issue du procès tenu à Uvira, au Sud-Kivu.
Le 2 juin 2012, dans le cadre du soutien au programme d'assistance humanitaire face à l'épidémie de choléra, la Force de la MONUSCO a conduit une reconnaissance aérienne à Pimu-Lendo, près de Mbandaka, afin d'y préparer une livraison de médicaments.
En Province Orientale, où la situation sécuritaire est restée stable, les opérations conjointes en cours se sont poursuivies, de même que les patrouilles régulières dans toute la région.
Le 30 mai 2012, des éléments armés non identifiés ont attaqué le village d'Andula, à 18 kilomètres au Nord de Ngilima, kidnappant quatre (04) personnes qui sont parvenues à s'échapper.
Le 31 mai 2012, des éléments armés supposés appartenir à l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont attaqué le village de Zande, à 4 kilomètres au Nord de Niangara, tuant une fille, blessant une autre fille et un nourrisson.
L'opération « Bienvenue à la Paix » se poursuit dans le Haut-Uélé pour encourager et faciliter la reddition de combattants de la LRA.
Dans le cadre de l'opération « Iron Fist » (Poing d'Acier) destinée à lutter contre la LRA, l'entraînement conjoint d'unités de la MONUSCO et des FARDC se prolonge à Dungu, et plusieurs reconnaissances aériennes ont été menées dans la région.
En Ituri, la situation sécuritaire a peu évolué au cours de la semaine écoulée, et reste particulièrement imprévisible dans le Sud-Irumu, où le Front de Résistance Patriotique d'Ituri (FRPI) continue d'occuper bon nombre de localités.
Le 31 mai 2012, un incident de pillage et de viol a été rapporté sur la route de Bogoro vers Kasenyi, sans qu'on en connaisse les auteurs. Une (01) fille aurait été violée et une trentaine de motocyclistes dépouillés. Le 3 juin 2012, un autre incident a causé la mort d'un (01) motocycliste près de Marabo.
Dans le même temps le FRPI consolidait ses positions entre Nombe et Kagaba au Sud-ouest de Bogoro.
Dans le cadre de l'Opération « Eagle Claw » (Les Serres de l'Aigle), la Force de la MONUSCO a intensifié sa campagne de sensibilisation des populations et des miliciens du FRPI en même temps que ses patrouilles de sécurisation, et elle a poursuivi son soutien au redéploiement des unités des FARDC vers Lakpa, Bavi et Nyamavi.
De plus, la Force de la MONUSCO a fourni plusieurs escortes au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) à l'occasion des ses missions à Tshabi (30 kilomètres au Sud-ouest de Bukiringi) et Luna (70 kilomètres au Sud de Komanda).
Enfin, elle a mené une nouvelle compagne d'aide médicale gratuite le 2 juin 2012 dans la région de Mahagi.
Le 4 juin 2012, une 4ème reconnaissance aérienne a été conduite autour d'Itembo dans la région de Mambasa, afin de préparer le prochain déploiement d'une mission conjointe de protection.
Au Nord-Kivu, les principaux foyers de tension déjà évoqués les semaines passées persistent, et mobilisent toujours autant l'ensemble des unités de la Force de la MONUSCO déployées dans cette province.
Les opérations des FARDC contre le M23 autour de Mbuzi, Tshanzu et Runyoni ont connu une accalmie jusqu'au 4 juin 2012. Les bombardements ont alors repris contre la position de Mbuzi, et une tentative d'assaut contre Tshanzu a finalement été repoussée.
Dans cette région, la Force de la MONUSCO maintient son opération « Strong Flank » (Flanc renforcé) dont le but consiste avant tout à protéger les principales zones habitées, avec un effort marqué à Bunagana. En plus des trois (03) bases permanentes maintenues en alerte et d'où les patrouilles ont été considérablement intensifiées, elle y a déployé quatre (04) postes opérationnels supplémentaires (à Rumangabo, Rubare, Bunagana et Belgian Hill), une réserve mobile de deux (02) pelotons blindés, un (01) poste de commandement avancé et une (01) cellule de coordination conjointe (à Bunagana) avec les FARDC.
Dans le Sud-Walikale, la logique de représailles se poursuit entre les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Rahiya Mutomboki, ainsi que leurs alliés. Le 24 mai, plusieurs combattants FDLR ont été tués à Rewanga (10 kilomètres au Sud de Ntoto), puis le 27 mai 2012, des combattants FDLR ont tué plusieurs civils près de Kilungu (environ 80 kilomètres plus au Sud).
Des combattants Rahiya Mutomboki ont été aperçus à l'Ouest de Walikale jusqu'à Obaye où ils ont désarmé quelques militaires et policiers le 29 mai 2012.
L'opération de la MONUSCO « Southern Push » (Pression du Sud) se poursuit dans ce secteur, où deux bases opérationnelles supplémentaires sont toujours déployées à Katoyi et Remeka.
Entre le Walikale et le Masisi, le long de l'axe Niyabyondo – Kibua - Mpofi, la menace des Mayi-Mayi Cheka persiste, tandis que les opérations des FARDC ont repris vers le 26 mai 2012 contre l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) dans la région de Burora.
Le 1er juin 2012, les FARDC ont repris le contrôle de Nyabiondo, puis de Kibua le 2 juin 2012.
L'opération de la MONUSCO « Strong Presence » (Présence renforcée) a permis d'intensifier et d'étendre le rayonnement des patrouilles dans cette zone ainsi que plus à l'Ouest autour de Buniyampuli.
Le 2 juin 2012 à MPOFI, une patrouille a ainsi empêché un affrontement violent entre civils.
Le Sud du territoire de Lubero reste affecté par les activités de divers groupes Mayi-Mayi et des FDLR. Le 27 mai 2012, un cas de viol commis par des Mayi-Mayi a été rapporté à Kasangiri (23 kilomètres au Nord-ouest de Kirumba). Le 30 mai 2012, plusieurs civils ont été enlevés par les FDLR à Kyala (22 kilomètres au Nord de Nyanzale). Le 5 juin 2012, un camp des FARDC a été attaqué par un groupe armé à Kaseghe. Dix-sept (17) soldats, deux (02) dépendants et six (06) Mayi-Mayi auraient été tués.
L'opération de la MONUSCO « Instill Confidence » (Insuffler la confiance) a aussi permis d'intensifier et d'étendre le rayonnement des patrouilles, et de protéger plusieurs camps de déplacés de la région, notamment grâce au poste opérationnel déployé à Voseekee.
Le 31 mai, une campagne de soins gratuits à été conduite à Luofu au profit de la population.
La situation sécuritaire est restée sous contrôle au Sud-Kivu, bien que les menaces de groupes armés persistent, surtout dans le territoire de Kalehe entre les FDLR et les Rahiya Mutomboki.