Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire
Le Conseil de sécurité continue de suivre attentivement la situation en RDC. Hier mardi 27 novembre, il a reçu un briefing de la part de Mme Susana Malcora qui était l'Emissaire spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, à la dernière réunion de Kampala et de M. Hervé Ladsous, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Chef des Opérations de maintien de paix.
Le weekend dernier, du 24 au 25 novembre, la MONUSCO a envoyé à Bukavu et Goma, une délégation conduite par le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Général par intérim, chargé de l'Etat de droit, Abdallah Wafy. La délégation est revenue avec 22 magistrats qui avaient quitté Goma, après l'entrée du M23 pour des raisons de sécurité. A la date du 26 novembre, 180 Congolais avait été aussi extraits de Goma pour les mêmes raisons.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
PNUD :
La République démocratique du Congo (RDC) est l'un des premiers pays au monde à être doté d'une Stratégie nationale Cadre pour la Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+).
La présentation officielle de cette stratégie a eu lieu hier à Kinshasa en présence du Vice-Premier Ministre en charge du Budget, du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies, des partenaires au développement ainsi que des représentants de la Société civile et des opérateurs économiques.
La REDD+ a pour objectif de récompenser financièrement les pays qui réduisent la déforestation et la dégradation de leurs forêts et, qui augmentent les stocks de carbone forestier, contribuant ainsi à l'atténuation du changement climatique.
Soutenue par le Programme ONU-REDD, notamment par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale, la RDC se prépare depuis 2009 à ce futur mécanisme financier international afin de placer ses 145 millions d'hectares de forêts tropicales au cœur du projet de développement durable du pays.
Un fonds, qui sera géré dans un premier temps par le PNUD, a été créé afin de mettre en œuvre la stratégie REDD+.
La stratégie et le fonds seront présentés dans les prochains jours à la Conférence des parties (COP) de la Convention, Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) qui se tient actuellement à Doha (Qatar).
ONUSIDA :
Le nouveau Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le Sida intitulé « Résultats du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) » montre qu'une accélération sans précédent de la riposte au sida génère des résultats au profit des personnes.
Lancé chaque année en marge de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, célébrée le 1er décembre, ce rapport indique que le nombre de nouvelles infections au VIH a été réduit de plus de 50 % dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire – dont plus de la moitié sont en Afrique subsaharienne, région la plus durement touchée par le virus.
L'Afrique subsaharienne a également réduit d'un tiers le nombre des décès liés au sida sur les six dernières années et augmenté de 59 % le nombre de personnes sous traitement antirétroviral sur les deux dernières années seulement.
Le lancement de ce Rapport mondial est pour la RDC l'occasion de faire le point sur la réponse nationale au VIH. L'ONUSIDA vous convie ainsi à prendre part à une conférence de presse qu'elle organise ce vendredi 30 novembre à 15 heures, dans les locaux de l'ONUSIDA, situés Avenue du Livre, à la commune de la Gombe.
Humanitaire
PAM :
Contrairement à certaines rumeurs, le PAM n'a évacué aucun des membres de son personnel. Tous les employés, même à Bunia et Goma, sont restés mobilisés, dans des conditions parfois très difficiles, pour assurer la continuité de l'assistance humanitaire.
Le PAM a même renforcé ses équipes pour faire face à la crise qui secoue la région.
Depuis vendredi dernier, le PAM distribue des rations alimentaires à plus de 81.000 déplacés, répartis dans 12 sites au centre et autour de Goma. Les distributions se sont également poursuivies dans le Sud Kivu.
Une nouvelle fois le PAM rappelle son attachement aux principes de neutralité et d'impartialité et appelle toutes les parties au conflit à ne pas entraver les opérations humanitaires.
Situation militaire
L'environnement sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo a été jugé globalement calme la semaine dernière.
En Province Orientale, l'environnement sécuritaire est demeuré instable depuis le 19 novembre à cause des manifestations menées par les populations de Bunia contre le personnel des Nations Unies pour exprimer leur mécontentement suite à l'occupation de la ville de Goma par le M23. Plusieurs résidences ont en effet été pillées, et des biens de valeur emportés.
Toutefois le calme est revenu dans la ville grâce à la médiation de la MONUSCO et des autorités provinciales, et les populations locales vaquent normalement à leurs occupations quotidiennes.
A cause de la prise de la ville de Goma le 19 novembre 2012 par les éléments du M23, la situation sécuritaire est demeurée tendue et volatile au Nord-Kivu durant la semaine écoulée.
Le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO déployé à l'aéroport de Goma continue de renforcer ses positions défensives autour de l'emprise aéroportuaire, par le déploiement de plusieurs véhicules blindés qui conduisent sans relâche des patrouilles de jour comme de nuit ; dans le but de dissuader toute attaque du M23.
Les violents combats ayant opposé les troupes gouvernementales aux rebelles du M23 le 22 novembre 2012 dans la localité de Sake et ses environs ont provoqué le mouvement des populations locales parmi lesquelles (300) personnes déplacées, quatre (04) représentants du HCR, et dix-sept (17) représentants des Organisations Non Gouvernementales (ONG), qui ont trouvé refuge au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de cette localité.
Huit (08) individus blessés au cours de ces affrontements ont reçu les soins de première urgence à l'hôpital de niveau 1 du poste opérationnel de la MONUSCO de Sake.
Durant la même période, le poste opérationnel de la MONUSCO de Buniyampuli a également, accordé refuge et protection, à quarante-sept (47) personnes et neuf (09) véhicules appartenant à trois (03) ONG œuvrant dans sa zone de responsabilité.
Les éléments du M23 ont traversé Mubambiro et se sont déployés vers Sake. Ils occupent présentement les collines de cette localité et celles avoisinantes, afin de dominer la région ainsi que l'axe routier vers Mushake et Minova.
Le 21 novembre 2012, des éléments du M23 positionnés sur les collines de Goma ont arraisonné un bateau civil qui voulait accoster sur une jetée privée ; l'obligeant ainsi à se rendre au quai du port de Goma, conformément aux instructions données par la direction de la rébellion.
A la même date, deux (02) mutins du M23 se sont rendus au poste opérationnel de la MONUSCO de Himbi, et remis à la Section DDR/RR pour leur prise en compte.
Le 23 novembre 2012, le poste opérationnel de la MONUSCO de Nyanzale a prodigué des soins à un (01) policier, une (01) femme et un (01) garçon, blessés pendant l'attaque menée par des éléments armés contre le poste de police de Kihondo, situé à environ 1 kilomètre de Nyanzale.
Le 24 novembre 2012, la rébellion du M23 a tiré à partir des collines de Goma, trois (03) obus sur un bateau qui naviguait sur le lac Kivu pour l'obliger à se conformer à leurs injonctions adressées à tous les navires. Les projectiles sont tombés dans le lac sans causer de dommages.
Le 25 novembre 2012, une patrouille du 3ème bataillon Indien de la MONUSCO déployée à Mugunga, a rapporté avoir observé les éléments du M23 percevoir des taxes de 30 et 5 dollars, respectivement auprès des camions et des véhicules légers, à une barrière de sécurité établie dans la localité.
Le 25 novembre 2012, deux (02) éléments armés ont été tués lors d'accrochages avec les FARDC dans la zone du complexe administratif de Masisi. Cinq (05) autres civils ont également été tués, et cinq cents (500) personnes déplacées, se sont réfugiées au poste opérationnel de la MONUSCO de cette localité ; pour leur protection.
A la même date, la Force de la MONUSCO a renforcé le Plan de Sécurité Interne de Goma, par le déploiement de patrouilles intensives autour des sites importants et dans les centres urbains, dans le but de dissuader toute action des forces négatives, et protéger les populations civiles.
Le 1er bataillon Indien a par ailleurs renforcé dans les quartiers Ndosho et Kyeshero, la protection du personnel et des installations des ONG, CTO et CAJED, travaillant pour la réhabilitation d'enfants soldats sortis des rangs des groupes armés.
Dans la perspective d'une attaque probable des éléments du M23 contre Minova, Bukavu et l'aéroport de Kavumu, l'environnement sécuritaire est resté très tendu au Sud-Kivu.
Dans le but de soutenir l'opération conjointe « Jenga usalama » (Consolider la paix), et d'assurer la protection des populations civiles contre les représailles des groupes armés, le 2ème et le 3ème bataillon Pakistanais ont établi au total deux (02) Postes de Commandement Conjoint, sept (07) Postes de commandement avancés et quarante-cinq (45) postes opérationnels.
En outre, le poste opérationnel déployé le 2 novembre 2012 par les Forces Spéciales Egyptiennes de la Force de la MONUSCO à Numbi, situé à 18 kilomètres au Sud-ouest de Minova, continue de soutenir sans répit les opérations héliportées dans la région, et de protéger les populations civiles, en menant des patrouilles intensives dans le cadre de cette opération.
L'opération conjointe MONUSCO-FARDC « Tahazari » (Alerte), se poursuit normalement.
Le 20 novembre 2012, la promptitude de la réaction d'une patrouille d'intervention rapide du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Walungu a empêché le pillage d'un véhicule civil par deux (02) bandits armés non identifiés au village Karundu, situé à 4 kilomètres au Sud de Walungu. Le commandant des troupes FARDC positionnées à Walungu a vivement apprécié les efforts de la MONUSCO pour contrer ce pillage.
Le 21 novembre 2012, la Brigade du Sud-Kivu de la Force de la MONUSCO a conclu au centre de formation de Luberizi, la session de renforcement des capacités au profit de deux cents trente-neuf (239) officiers des FARDC.
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Le même jour, un (01) élément des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) s'est rendu sans arme au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Lulimba, et remis pour sa prise en compte, à la Section DDR/RR d'Uvira.
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 2012, le Colonel Kahasha, alias ''Fuka Mike'', ancien du M23, s'est évadé de la maison de détention des FARDC, après des négociations non concluantes sur la reddition des éléments de son groupe armé.
Le 23 novembre 2012, lors d'une réunion avec la MONUSCO, les autorités administratives et militaires du Sud-Kivu, le Gouverneur de cette province et le Général Masunzu, commandant de la 10ème Région Militaire des FARDC, ont exprimé à la Brigade du Sud-Kivu de la MONUSCO, leur satisfaction pour tout le soutien logistique apporté aux FARDC, et également pour la protection des populations civiles dans la province.
Le 24 novembre 2012, la compagnie Uruguayenne de Patrouille Navale de la MONUSCO (URPAC), a mené des patrouilles intensives sur toutes les voies d'eau principales menant vers la province, afin de dissuader toute activité des groupes armés, de rassurer et protéger les populations riveraines.
Au Katanga, la situation sécuritaire est demeurée relativement calme. Elle reste cependant volatile dans le territoire de Mitwaba à cause d'accrochages qui ont récemment eu lieu dans cette région entre les FARDC et les éléments Mayi-Mayi Gédéon.
Le 21 novembre 2012, la Section de la Protection de l'Enfant de Kalemie de la MONUSCO a rapporté le recrutement d'enfants de moins de quinze (15) ans par les miliciens Gédéon, Luwawa et Osée Mutanga dans le territoire de Manono.
Dans le Secteur 2 le calme est revenu à Kisangani suite aux manifestations initiées contre la MONUSCO le 20 novembre, par environ mille (1000) étudiants.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1141 patrouilles armées, dont 545 nocturnes et fourni 37 escortes, pendant que 314 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.