CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 7 DECEMBRE 2011

7 déc 2011

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 7 DECEMBRE 2011

Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des responsables de la MONUSCO
- Activités des composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-pays
- Situation militaire

Activités des responsables de la MONUSCO
Hier 6 novembre, à la demande du Comité national de médiation, Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et chef de la MONUSCO, Roger Meece accompagné de son adjoint Fidèle Sarassoro, a rencontré les membres de cette institution d'appui à la démocratie.
Deux jours auparavant, le 4 décembre 2011, Roger Meece, en compagnie l'ambassadeur du Gabon, doyen du Corps diplomatique en RDC et de l'ambassadeur de Russie en RDC dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, a rencontré successivement le Président Joseph Kabila et le leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi. Le but de cette rencontre était de demander à ces deux leaders que les résultats du moment place en tête du scrutin présidentiel de s'engager à respecter les résultats des urnes et de lancer un appel à leurs militants respectifs de faire de même et de ne pas troubler l'ordre public.
Le 6 décembre, M.Meece et les membres du Corps diplomatique ainsi que d'autres officiels congolais ont participé à la réunion de la Commission de pilotage de sécurité sur les élections. Cette réunion était présidée par le Vice-Premier Ministre, Adolphe Lumanu.
Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme :
Alors que toute la RDC attend les résultats des élections présidentielles et législatives qui ont eu lieu le 28 novembre dernier, le BCNUDH réitère l'appel lancé par la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme dans sa déclaration publique le 1er décembre 2011 dans laquelle elle a mis en garde contre les violences post-électorales et a appelé à la retenue et à la redevabilité.
Le BCNUDH annonce aussi l'ouverture, le 6 novembre, devant la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, du procès des présumés auteurs des viols massifs et autres violations des droits de l'homme perpétrés à Walikale, sur l'axe Kibua-Mpofi, territoire de Walikale, Nord-Kivu, en 2010. En juillet 2011, le BCNUDH avait publié le rapport final des missions d'enquête de ce bureau sur ces viols massifs et autres violations des droits de l'homme dans lequel il avait conclu qu'au moins 387 civils avaient été victimes de viol par une coalition de combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des Mayi Mayi Cheka, ainsi que par des éléments résiduels du Lieutenant-colonel Emmanuel Nsengiyumva.
Célébration de la Journée des droits de l'Homme
Comme chaque année, le monde va célébrer ce 10 décembre la Journée des droits de l'Homme. Dans son message de circonstance, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon dit : «Les droits de l'homme appartiennent à chacun de nous sans exception. Mais à moins que nous les connaissions, que nous exigions qu'ils soient respectés et que nous défendions notre droit – et le droit des autres – de les exercer, ils ne seront rien de plus que des mots consignés dans un document vieux de plusieurs décennies.
Partout dans le monde, des gens se sont mobilisés pour réclamer la justice, la dignité, l'égalité et la participation, c'est-à-dire les droits consacrés dans la Déclaration universelle.
Bon nombre de ces manifestants pacifiques ont persévéré face à la violence et à l'intensification de la répression. Dans certains pays, la lutte se poursuit; dans d'autres, la volonté des populations a triomphé, ce qui leur a permis d'arracher d'importantes concessions ou de renverser des dictateurs ». (Texte complet disponible).
Situation militaire
A l'Ouest de la République Démocratique du Congo, aucune activité des groupes armés n'a été rapportée pendant la période sous examen. Toutefois, la tension observée pendant le processus électoral au niveau de certaines localités pourrait menacer la situation sécuritaire, surtout à l'approche du jour de la publication des résultats.
A cet effet, la Force de la MONUSCO a mis sur pied une cellule de crise spéciale qui demeure opérationnelle sans interruption, et surveille de très près la situation sécuritaire dans sa globalité à partir de Kinshasa.
En Province Orientale, la situation sécuritaire est restée stable la semaine dernière, mais demeure sous la surveillance de la Force onusienne et des Forces de sécurité Congolaises à Bangadi, Ngilima et Duru, dans le but d'y interdire toute activité de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) et d'assurer la protection des populations civiles.
En Ituri, la situation sécuritaire demeure imprévisible dans la région de Gety et d'Aveba.
Dans le cadre du soutien au processus électoral, le 29 novembre 2011, six postes opérationnels de la Force onusienne ont escorté et transporté le matériel électoral vers les centres de compilation.
Le 2 décembre 2011, une patrouille du bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO a été prise à partie près de Nombe par des miliciens qui avaient érigé des barricades pour piller environ vingt motocyclistes ; à 9 kilomètres au Sud de Bogoro. En apercevant la patrouille, ils ont ouvert le feu et blessé un Casque bleu, qui a été immédiatement évacué vers Bunia où des soins appropriés lui sont prodigués à l'hôpital de niveau 2 de la MONUSCO. Son état est stable.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée stable mais reste imprévisible suite aux mouvements des éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO) et de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) observés à Ntoto, Bukumewara, Lubero, au Nord-ouest du lac Edouard et à Masisi. Par ailleurs, la récente évasion massive des détenus de la prison de Beni constitue une source de préoccupation à la situation sécuritaire dans la province.
Le 28 novembre 2011, suite à la mort du commandant FDLR Sadiki, des accrochages ont eu lieu entre les éléments FDLR et Mayi-Mayi près d'Omate, provoquant le déplacement des populations civiles vers Mubi et Kilambo.
Le même jour, l'établissement de trois positions autour du village Kimua par les forces d'autodéfense a occasionné le déplacement d'environ huit cents personnes vers le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de la même localité.
A la même date, les éléments Mayi-Mayi ont mené une attaque sur la prison de Beni et facilité l'évasion d'environ cinq cents prisonniers.
Le 29 novembre 2011, des affrontements ont opposé les éléments de l'Alliance des Forces Démocratiques (ADF) aux FARDC dans la région de Mukoko, située approximativement à 16 kilomètres au Sud d'Erengeti, et causé la mort d'un FARDC et d'un civil.
Le 1er décembre 2011, l'officier de renseignement du ''Colonel'' Cheka basé à Mayuwano a été arrêté par les FARDC à Mubi.
Le 4 décembre 2011, la promptitude de la réaction d'une patrouille motorisée du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Katale a fait avorter le pillage d'un camion et provoqué la fuite des bandits armés.
Le 6 décembre 2011, des éléments supposés appartenir aux Mayi-Mayi PARECO ont attaqué la prison Kangbayi de Beni et la Cour de Justice Militaire, avant d'être repoussés par les gardiens. Deux assaillants ont été tués et deux autres ont été arrêtés. Deux soldats FARDC ont également été blessés.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est restée sous contrôle mais demeure tendue dans la région de Fizi et d'Uvira. Les éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, Yakutumba et FDLR continuent d'exercer leur menace autour de Shabunda, Fizi, dans la péninsule d'Ubwari et dans le territoire de Kalehe.
Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2011, les FDLR ont pillé les villages Makibila, Tubongo et kidnappé seize personnes.
Par ailleurs, des conflits entre les tribus Banyamulenge et Babembe persistent et des affrontements suivis des déplacements des populations ont été signalés les 30 et 1er décembre 2011 à Kaseke, Abala (15 kilomètres à l'Est de Minembwe), et Kipupu (65 kilomètres au Sud-ouest de Minembwe).
Le 30 novembre 2011, le déploiement rapide de trois patrouilles et de troupes de la Force de la MONUSCO à Walungu et autour du centre de compilation de la CENI de la même localité, a fait échouer la tentative de mise à feu de ce centre par une foule composée de nombreuses personnes surexcitées.
En outre, la Force de la MONUSCO a lancé conjointement avec les FARDC l'opération « Bright Future » (Futur radieux) sur le lac Tanganyika dans le but de mener des patrouilles intensives par l'unité « Riverine » de la Force onusienne et la Force Navale des FARDC. L'objectif poursuivi par cette opération est d'interdire toute activité des Mayi-Mayi Yakutumba susceptible de menacer les populations civiles et de perturber le déroulement normal du processus électoral.
Au Katanga, la situation sécuritaire est demeurée relativement calme la semaine dernière, mais reste imprévisible.
Le 2 décembre 2011, quatre détenus se sont évadés du cachot de la police de Tumbwe.
Dans le Secteur 2, la situation sécuritaire est revenue à la normale. C'est ainsi que le 2 décembre 2011, il a été observé un retour progressif des déplacés de Salamabila suite au renforcement des troupes FARDC dans la région.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 2001 patrouilles armées, dont 557 patrouilles nocturnes, et fourni 86 escortes, pendant que 335 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.