Goma : la Journée internationale de la jeune fille célébrée sous le signe de la paix, des droits et du leadership

Cette journée fut l’occasion de renforcer la conscience des jeunes filles sur leurs droits, leur potentiel et leur place dans la construction d’un avenir meilleur dans leur région.

16 oct 2025

Goma : la Journée internationale de la jeune fille célébrée sous le signe de la paix, des droits et du leadership

Marylène Seguy

La Journée internationale de la jeune fille a été commémorée lundi 13 octobre à Goma par la Fondation BI-ESTHER avec l’appui de la section Genre de la MONUSCO. Une cinquantaine de jeunes filles venues de différentes organisations locales ont pris part à un atelier de sensibilisation axé sur leurs droits, leur rôle dans la paix et la lutte contre les violences basées sur le genre.

Dans cette province meurtrie par des années de conflits armés, les filles sont parmi les premières victimes des violences. La directrice générale de la Fondation BI-ESTHER, Mignonne Zaina, n’a pas manqué de brosser un tableau malheureusement sombre de leur situation : « Par rapport à la jeune fille du Nord-Kivu, elle a subi de nombreuses blessures pendant ce contexte de guerre. Il y a beaucoup de filles qui ont été violées, d'autres qui sont manipulées, d'autres qui sont toujours portées disparues à l’heure où je vous parle ».

Elle a rappelé l’objectif fondamental de cette journée : « Il fut question de rappeler à la jeune fille qu'elle a d'abord une journée dédiée à elle, qu’elle est censée travailler sur ses droits. Elle est censée lutter surtout contre les abus d’exploitation sexuelle commis envers elle ».

Sensibilisation à la paix et à l’autonomisation

À travers cet atelier, les organisateurs ont encouragé les filles à s’impliquer activement dans le processus de paix et à devenir des actrices de changement au sein de leurs communautés : « Nous avons réuni des jeunes filles de différents domaines et différentes associations pour parler de paix dans les zones en conflit, de leur participation active à la résolution du conflit et au processus de paix. Il est temps que la jeune fille prenne cette question en main et dise non à tout ce qui va à son encontre », a souligné Mignonne Zaina.

La MONUSCO, à travers sa section Genre et celle de la Protection de l’enfant, a profité de l’occasion pour sensibiliser les participantes aux résolutions 1325 et 2250 du Conseil de sécurité des Nations Unies. La première appelle à une participation accrue des femmes à la paix et la sécurité, et la seconde met en avant le rôle de la jeunesse dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.

Nathalie Koné Traoré de la MONUSCO a appelé les victimes à briser le silence : « Aux jeunes filles victimes de violences sexuelles, je dis : il faut briser le silence et dénoncer vos bourreaux. Vous avez un rôle à jouer dans le rétablissement de la paix. Développez votre leadership, impliquez-vous ! ».

Réactions positives et engagements forts

Parmi les participantes, l’émotion et la détermination étaient palpables. Faida Masika, une des jeunes filles présentes, a affirmé : « Nous avons beaucoup appris. Désormais, nous allons non seulement lutter contre les violences sexuelles, mais aussi encourager les autres à initier des activités génératrices de revenus pour combattre les anti-valeurs ».

Placée sous le thème « Investir dans le pouvoir de la jeune fille : notre leadership, notre avenir », cette journée fut l’occasion de renforcer la conscience des jeunes filles sur leurs droits, leur potentiel et leur place dans la construction d’un avenir meilleur pour la région.

En cette période critique pour le Nord-Kivu, marquée par les conflits et l’instabilité, cette célébration a non seulement donné la parole aux jeunes filles mais a également ravivé l’espoir d’un avenir plus inclusif et égalitaire. À travers l’éducation, le leadership, la dénonciation des violences et l’autonomisation économique, les filles du Nord-Kivu entendent bien devenir les artisanes de la paix et du changement.

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