Ituri : plus de 3 500 civils trouvent refuge auprès de la MONUSCO à Gina
Plus de 3 500 civils, dont 1 850 femmes et 550 enfants, ont trouvé refuge samedi 27 septembre 2025 auprès de la base militaire de la MONUSCO à Gina, dans le territoire de Djugu (Ituri). Ils fuyaient de violents affrontements entre deux milices rivales.
Selon la MONUSCO, les hostilités ont commencé après l’attaque d’une position des FARDC à Matate, près du village de Nyampala, par des combattants de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), issue de l’ex-seigneur de guerre Thomas Lubanga. Repoussés par l’armée, ces derniers ont ensuite été pris pour cible par des miliciens de la Codeco dans la localité de Tcha, non loin de Gina. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’aux environs de 20 heures.

Craignant de nouvelles violences, des centaines de familles ont abandonné leurs habitations. Une partie s’est dirigée vers la base militaire de la MONUSCO, tandis que d’autres se sont repliées sur le centre de Gina, où Casques bleus et soldats congolais ont renforcé leurs patrouilles pour protéger la population.
Un premier bilan faisait état de deux blessés. Les dernières informations communiquées par la MONUSCO ce dimanche 28 septembre font état de trois morts (deux femmes et un homme) et de trois blessés. Ces derniers seront évacués par hélicoptère vers Bunia afin d’y recevoir des soins appropriés. Par ailleurs, plusieurs maisons ont été incendiées à Liko, considéré comme un fief de la CRP, et du bétail a été emporté.

Dans la soirée, la situation restait tendue. Les Casques bleus ont intensifié leurs patrouilles à Gina Centre et le long de l’axe menant à Tcha pour prévenir toute nouvelle attaque et rassurer les habitants.
Depuis plusieurs jours, la sécurité s’est fortement dégradée dans le territoire de Djugu, marqué par des assassinats, des incendies et des enlèvements imputés aux miliciens de la Codeco et de la CRP. Cette nouvelle flambée de violence intervient pourtant alors qu’un processus de paix est en cours. Six groupes armés, dont la Codeco, ont déjà signé des actes de cessation des hostilités, le dernier en date ayant été conclu à Aru en juin 2025 avec l’appui de la MONUSCO. Un mécanisme de suivi de ces engagements doit être mis en place dans les prochaines semaines.
« La MONUSCO est chargée d’appuyer le gouvernement dans la lutte contre les groupes armés et dans la protection des civils. Nous avons mis en place des systèmes d’alerte précoce, nous travaillons ensemble, nous partageons les informations et nous soutenons les opérations », rappelait récemment Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe de la MONUSCO, à l’issue d’une visite de trois jours en Ituri.
