Ituri : 60 tonnes de maïs produites par les ex-combattants à Nyankunde
Les ex-combattants de la milice Force Patriotique et Intégrationniste du Congo (FPIC) et leurs dépendants ont produit 60 tonnes de maïs sur 40 hectares cultivés dans la région de Nyankunde, à 50 kilomètres de Bunia, dans le territoire d’Irumu (Ituri), au nord-est de la République Démocratique du Congo.
Cette production s’inscrit dans le cadre d’un projet de réduction des violences communautaires financé par la MONUSCO à hauteur de 96.932 dollars américains.
Ce projet a encadré 100 bénéficiaires directs dont 50 ex-miliciens qui se sont désolidarisés du groupe armé ainsi que 700 bénéficiaires indirects (membres de la communauté locale).
Baraka Malali, un ex-combattant FPIC a bien accueilli ce projet dont il est devenu l’un des superviseurs, en qualité d’agronome.
« Pour nous, il y avait beaucoup de besoins, car nous étions au chômage. Ce projet a répondu dans une certaine mesure, à nos besoins, notamment en ce qui concerne l’alimentation et la scolarisation des enfants. C'est pourquoi nous devons le pérenniser », a-t-il dit
« On réalise que les jeunes prennent des armes aujourd'hui à cause du chômage. Il leur manque de quoi faire. Je les encourage à revenir à la maison parce que les ressources qu'ils recherchent, ils ne les trouveront pas dans la brousse », a déclaré Mathieu Anzabo Biabo, Chef de Chefferie des Andisoma où le projet a été exécuté.
M. Anzabo salue l'engagement des jeunes qui ont dit non aux violences et ont choisi d’apporter leur contribution à la reconstruction du territoire d'Irumu. Selon lui, ce projet a eu un impact positif dans son entité.
« C'est un grand projet. D'ailleurs ça joue, je dirais, sur tous les plans : sur le plan nutritif, le plan économique, le plan du développement », a-t-il soutenu.
Remise d'une minoterie pour la transformation de maïs
La MONUSCO a remis une minoterie à la communauté locale pour faciliter la transformation du maïs produit par ces jeunes.
Cette minoterie est constituée de deux composantes dont une décortiqueuse et un moulin d’une puissance de 11 à 13 Kilowattheures (KWh), avec une production de 600 à 800 kilogrammes de farine de maïs par heure.
Noella Nyangoma, chargée des questions Genre de cette entité et encadreur des bénéficiaires, parle d'un début de relèvement du territoire d'Irumu, longtemps secoué par les atrocités. « Avec cette minoterie, nous sommes désormais capables d'alimenter même la ville de Bunia en farine de maïs et cela pourra résoudre le problème d'alimentation chez nous également », a-t-elle indiqué.
Pour le Gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johny Luboya qui a réceptionné ce projet, c’est un bel exemple que le groupement Chini Ya Kilima, autrefois reconnu comme étant le bastion de la milice FPIC, soit transformé en un chantier agricole.
« Le maïs que vous voyez là-bas, c’est du maïs qui vient de Chini Ya Kilima, là où, jadis, personne ne pouvait accéder ; là où on disait qu’il y avait de la violence. Voilà aujourd'hui, c'est du maïs qui vient de là. Désormais, on ne vient plus pour parler de la violence, on vient pour parler du développement », a-t-il déclaré.
Ce projet a été exécuté pendant 6 mois par le Réseau des Associations pour le Développement (RAD), partenaire de mise en œuvre.