Ituri : la MONUSCO finance trois projets pour lutter contre l’insécurité à Walendu Bindi

Le chef de la chefferie des Walendu Bindi a solennellement remercié la MONUSCO « pour sa contribution financière, matérielle, technique et sécuritaire pour la réussite de ce projet » dans son entité administrative. Photos MONUSCO / section DDR-RR Bunia

31 mai 2022

Ituri : la MONUSCO finance trois projets pour lutter contre l’insécurité à Walendu Bindi

Jean-Tobie Okala

La MONUSCO a remis le 27 mai 2022 trois projets dits de réduction des violences communautaires (CVR) aux populations de la chefferie des Walendu Bindi, à une centaine de kilomètres de Bunia, dans le territoire d’Irumu, en Ituri. Il s’agit de deux projets de réhabilitation de routes et d’un projet de construction d’un marché à Bukiringi. 

La MONUSCO a premièrement réhabilité le trajet entre Gety-Etat et Ngasu Odje, long de 10 km, pour un coût de 84 960.00 dollars américains. La seconde route réhabilitée va de Badzanga à Kamatsi. Longue de 7.5 km, elle aura coûté 90 297 dollars américains.  

Dans le cadre de ces deux projets, près de 700 personnes, dont 40% de femmes, ont été employées pendant trois mois pour le cantonnage manuel et la pose de buses. En outre, il a fallu construire deux ponts pour remettre en état ces deux routes de desserte agricole.

Pour la MONUSCO, ces projets s’inscrivent dans le cadre de la promotion des activités économiques dans cette zone. Ils visent également à permettre la réintégration sociale des jeunes du milieu dont beaucoup sont sollicités par la milice FRPI (Force de résistance patriotique de l’Ituri).  

Ainsi, face au blocage du processus de désarmement de cette milice, ce projet - conçu initialement pour soutenir ledit processus - avait dû être réorienté au profit des victimes des violences de ce groupe armé, notamment des jeunes et des femmes vulnérables. 

La population a accueilli avec satisfaction ces actions de la MONUSCO qui contribuent, selon elle, au développement de leur contrée. De fait, la circulation est devenue fluide sur ces axes routiers, l’activité économique est relancée, l’aide humanitaire peut être plus facilement acheminée à l’intention de milliers de déplacés dans la zone ; les forces de sécurité et les troupes de la MONUSCO peuvent se mouvoir plus facilement et intervenir à temps en cas d’alerte sécuritaire dans le cadre de la protection des civils.  Le chef de la chefferie des Walendu Bindi, Fidèle Monga Liema, a solennellement remercié la MONUSCO « pour sa contribution financière, matérielle, technique et sécuritaire pour la réussite de ce projet » dans son entité administrative. 

« Les hostilités vécues dans la chefferie des Walendu Bindi ont engendré beaucoup d’effets collatéraux à impact négatif pour le désenclavement de certains endroits stratégiques et le développement harmonieux de cette entité. Ces projets CVR de la MONUSCO ont été des réponses à ces besoins qui du reste demeurent encore nombreux », a-t-il affirmé. 

Et d’ajouter : « Nous sommes aussi rassurés du fait que, malgré le départ de la MONUSCO de notre entité Aveba Mkubwa, en tant que partenaire fiable du gouvernement congolais, la MONUSCO va continuer à nous accompagner et nous soutenir car son rôle protecteur de la population ne prend pas fin et ne peut en aucun cas se limiter à ce qu’elle vient de réaliser ».  

Construction d’un marché moderne 

Ce même vendredi 27 mai 2022, la MONUSCO a remis un marché construit dans la localité de Bukiringi, à 95 km de Buni. Cent vingt (120) jeunes, dont 30 femmes, ont été employés pour les travaux d’érection dudit marcé qui ont duré trois mois.  

D’un coût global de 99 362 dollars américains, ce projet a porté sur la construction de deux toilettes (hommes et femmes), d’un bureau et de quatre pavillons avec des étals pour permettre aux commerçants de protéger leurs marchandises.  

Avant cet appui de la MONUSCO, il n’y avait pas de marché à Bukiringi, pourtant centre commercial. Les pêcheurs de la rivière Similiki, au sud de Boga, qui venaient pour y vendre leurs produits de pêche ainsi que les agriculteurs de Tchabi, étalaient leurs marchandises au bord de la route et par terre.  

Avec ce nouveau marché, en plus de l’activité économique locale qui est redynamisée, c’est aussi la cohésion sociale même entre les différentes communautés locales de Tchabi, des Walendu Bindi et de Boga qui est renforcée. Ce qui était un des objectifs poursuivis par la MONUSCO à travers ce projet.