Journée internationale de la jeune fille en RDC : Briser les complexes pour s’affranchir

Journée internationale de la jeune fille en RDC : Briser les complexes pour s’affranchir

Journée internationale de la jeune fille en RDC : Briser les complexes pour s’affranchir. Photo MONUSCO/UNJHRO

9 oct 2017

Journée internationale de la jeune fille en RDC : Briser les complexes pour s’affranchir

Une après-midi au bord du lac Tanganyika, j’ai rendez-vous avec trois femmes de Kalemie. Notre échange a porté sur leur carrière, leurs réussites et leurs conseils pour les jeunes femmes et les jeunes filles.

La première, Lily Malonda Masiala, est magistrat au bureau du procureur auprès du tribunal de grande instance de Kalemie et membre de cellule spéciale sur la répression de la violence sexuelle.  La deuxième, Maitre Angel Kombe, est avocate de la Commission Diocésaine Justice & Paix et membre de la clinique juridique et la troisième, Coordinatrice du Réseau Femme de Tanganyika (REFETANG), Madame Albertin Assa Kungwa.  

Avec toutes ces trois femmes, le BCNUDH travaille en étroite collaboration. Par exemple, la cellule spéciale sur la répression de la violence sexuelle et le BCNUDH effectue souvent des missions conjointes avec le BCNUDH, pour identifier des cas de violence sexuelle afin de permettre aux victimes d’avoir accès à la justice. La clinique juridique de son coté, soutient la lutte contre l’impunité des auteurs présumés de violence sexuelle grâce à son groupe d’avocats qui accompagne la victime pour porter plainte et la représenter pendant le processus judiciaire. 

Le réseau REFETANG et le BCNUDH organisent des ateliers de sensibilisation des femmes et des rencontres mensuelles au cours desquelles, les femmes défenseurs des droits de l’homme échangent sur les multiples défis et les cas documentés pendant le mois.

Interrogées sur leurs succès, nos trois femmes influentes ont insisté sur trois aspects importants: (i) briser les complexes (ii) auto-détermination et (iii) une vision individuelle de son futur. 

Leur modèle d’inspiration est Madame Ekilia Lyonda, ancienne Commissaire d’Etat et Ministre, ou encore Madame Catherine Nzuzi wa Mbombo, une politicienne accomplie ; mais aussi des personnes plus proches d’elles, comme Madame Colette Kafindu, professeur de français de Kalemie, 

Briser les complexes 
Une importante leçon à apprendre à l’école et à l’université est de ne pas se laisser intimider par les autres et d’avoir le courage de défendre son opinion, d’échapper aux images stéréotypes imposées par la société et la culture et de trouver sa voie dans la communauté. 
« Ne pas avoir peur de briser les murs que la société a construit autour de jeunes filles et d’avoir le courage de chercher ce qui est derrière. » a déclaré Magistrat Malonda.

Auto-détermination
Il faut toujours croire en soi-même et être convaincu de pouvoir réussir. C’est important d’avoir toujours un esprit positif et de ne jamais avoir peur de continuer sur le chemin choisi, peu importe les obstacles. « Il y a toujours des options disponibles pour résoudre un problème. Il ne faut jamais accepter les défis mais toujours essayer de trouver des solutions » a affirmé Maitre Kombe. 

Avoir une vision individuelle de son future
Il convient de ne pas se perdre dans des normes sociales et culturelles qui frappent les jeunes filles et femmes dans des circonstances comme le mariage précoce ou l’abandon de l’école. « Un mécanisme clé pour s’opposer à tous les stéréotypes, c’est la sensibilisation des femmes notamment pour leur montrer qu’elles ont le courage et la possibilité d’avancer comme les hommes » a confirmé la coordinatrice Kungwa.

Par Susanne Goelles, BCNUDH