La MONUSCO appuie un voyage d’étude des cadres pénitentiaires congolais au Burkina Faso et au Ghana

La MONUSCO appuie un voyage d’étude des cadres pénitentiaires congolais au Burkina Faso et au Ghana. Photo : MONUSCO/Corrections Unit

28 oct 2019

La MONUSCO appuie un voyage d’étude des cadres pénitentiaires congolais au Burkina Faso et au Ghana

Alexandre Essome

Kinshasa, 28 octobre 2019 - Du 18 septembre au 11 octobre 2019, des cadres de l’administration pénitentiaires de la République Démocratique du Congo ont effectué un voyage d’étude au Burkina Faso et au Ghana, avec l’appui de la MONUSCO. 

La restitution a eu pour cadre la salle de l’Hôtel Beatrice de Kinshasa, le jeudi 25 octobre, en présence d’un parterre de personnalités composé d’officiers et sous-officiers de l’administration pénitentiaire, des Représentants de la MONUSCO et des Vice Premier Ministres, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux et de la Défense Nationale.

Des leçons tirées au terme de ce voyage au Burkina Faso et au Ghana par les participants, il s’avère qu’il existe des zones d’amélioration dont le Congo peut tirer profit. Les cadres de la RDC ont, par exemple, appris que les administrations du Ghana et du Burkina Faso sont très avancées dans les domaines de la main d’œuvre qui est jeune, formée et expérimentée.

Faisant la restitution du voyage, Madame Eden Kiri, cadre de l’administration pénitentiaire en RDC, a fait le constat que les activités de production pénitentiaires qui génèrent des revenus permettant l’amélioration des conditions matérielles des détenus et leur réinsertion sociale sont une solution salutaire à la problématique des finances de ces pays.

Elle a surtout mis en exergue « le respect du processus d’adaptation des conditions carcérales aux instruments juridiques internationaux et la collaboration des services pénitentiaires avec les services judiciaires qui permet à tous les détenus d’épuiser leurs moyens de défense et éviter le surpeuplement ou la détention illégale et irrégulière ».

Dans le chapitre de la gestion, les administrations du Burkina Faso et du Ghana ont un système centralisé alors qu’en RDC, le système pénitentiaire est caractérisé par la dualité de son administration. Il existe d’une part, l’administration pénitentiaire civile sous la tutelle du Ministère de la Justice et d’autre part, une administration pénitentiaire militaire sous la tutelle du Ministère de la Défense.

L’autre particularité relevée par les cadres pénitentiaires qui étaient en Afrique de l’Ouest, était le « caractère dépassé » des textes qui gouvernent l’administration pénitentiaire en RDC. Le régime actuel est régi par l’ordonnance No 344 du 17 septembre 1965 et qui se trouve être obsolète, ont constaté les cadres qui ont pris part au voyage.

Marco Kalbusch, Chef du bureau intégré, qui représentait Madame Leila Zerrougui, la Cheffe de la MONUSCO en RDC, a relevé dans mot de circonstance, l’aspect de la surpopulation des prisons en RDC qui, d’après lui, doit trouver une solution. Il s’est félicité du soutien de la MONUSCO qui a parrainé ce voyage et a fait état des autres appuis apportés par la MONUSCO dans d’autres domaines de l’administration pénitentiaire.

Dans son mot d’ouverture, le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Celestin Tunda Ya Kasende, a salué la collaboration avec la MONUSCO, dans le cadre du processus de réforme du système pénitentiaire initiée en 2007, lors des assises pénitentiaires de Kinshasa et réaffirmée aux états généraux de la Justice tenus en 2016.  

Pour le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, la réforme de l`administration pénitentiaire de la RDC s`inscrit dans le cadre général de la réforme du secteur de la sécurité, dans son volet relatif à la réforme de la Justice. Il a enfin reconnu que ce processus, bien qu’enclenché depuis plus de 10 ans, « n’a pas eu d`avancées notables dans le sens de la transformation des structures organisationnelles, de la professionnalisation du personnel et du respect des droits des personnes privées de liberté ».