La Monusco engagée dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation des enfants dans les groupes armés

10 juil 2017

La Monusco engagée dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation des enfants dans les groupes armés

Au moins 4000 enfants sont encore présents dans les groupes armés dans l’Est de la Rdc et au Kasai. Ces chiffres sont révélés par la Section  Protection de l’enfant de la Monusco. C’était à l’occasion de la manifestation organisée vendredi dernier dans le cadre du mois de l’enfant africain. Aussi, pour remédier à la situation, la MONUSCO mise sur une stratégie en 3 phases.

D’abord, traduire en justice les recruteurs d’enfants pour venir à bout de ce phénomène. Pour le moment, « 7 sont derrière les barreaux….. mais ce n’est pas encore suffisant » explique Mme Dee Brillenburg WURTH, responsable de la Section protection de l’enfant. La Monusco travaille aussi sur le dialogue avec les chefs de guerre afin de les amener à prendre l’engagement de ne jamais utiliser les enfants. « Vous pouvez avoir des revendications politiques, mais utilisez les adultes et non des enfants » martèle Mme Brillenburg. La Section Protection de l’enfant mise également sur la sensibilisation des communautés locales sur les conséquences de l’utilisation des enfants dans les groupes armés. C’est dans ce cadre que la Section appuie ses partenaires locaux qui peuvent atteindre les régions,  même les plus reculées, pour apporter ce message.

Les enfants dans les groupes armés, un phénomène terrifiant….
Durant les 6 dernières années, plus de 9000 enfants ont été sortis des forces et groupes armés. Cependant de nouveaux cas de recrutement d’enfants sont toujours enregistrés  en Rdc, regrette la responsable de la Section Protection de l’enfant.  Elle indique qu’au moins 4000 enfants sont encore dans les groupes armés dans l’Est du pays et au Kasai.
Pour les enfants sortis des groupes armés, c’est une expérience triste et amère, qu’ils relatent souvent. Recrutés sur le chemin de l’école, aux champs, lors des attaques de leurs villages, les enfants  sont des proies faciles, serviables et corvéables à merci. Ils ont souvent été obligés de tuer et de violer pour s’affirmer ; de voler pour se nourrir, d’assurer la garde nocturne des adultes, dans des intempéries, d’occuper les premiers rangs lors des combats,… le calvaire de ces enfants est indescriptible. Beaucoup perdent leurs vies, sinon marqués à jamais. C’est pourquoi ils accueillent comme une bouée de sauvetage les missions de la Section Protection de l’enfant qui vont en brousse pour les libérer.

Le gouvernement, très engagé dans cette lutte
Du côté du gouvernement provincial du Nord Kivu, la conseillère du gouverneur de province en charge des questions sociales souligne que l’engagement est ferme pour mettre un terme au concept enfant soldat dans la province du Nord-Kivu. Madame Beatrice Musabe explique qu’au-delà des sanctions infligées aux recruteurs d’enfants, le gouvernement vient de signer un plan d’action conjoint avec les Nations-unies, pour que désormais aucun n’enfant de la province ne vive cette triste expérience. « La place des enfants n’est pas dans les groupes armés » soutient–elle. 

Rosalie Zawadi