La MONUSCO et l’Unicef fustigent le recrutement des enfants soldats dans les rangs des groupes armés

Des enfants disent NON au recrutement des enfants dans les groupes armés. Photo MONUSCO\Marcelline Comlan

13 fév 2018

La MONUSCO et l’Unicef fustigent le recrutement des enfants soldats dans les rangs des groupes armés

Amadou Ba

Nord-Kivu, le 12 février 2018 – Le jeudi 12 février coïncide avec la commémoration de la journée internationale des enfants soldats. Le constat est accablant. Tous les jours, des dizaines d’enfants continuent à vivre des expériences tragiques dans la brousse sous le joug des groupes armés.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2017, le phénomène du recrutement et l’utilisation d’enfants par les groupes armés en RDC est encore en nette augmentation avec un total de 3,823 cas de violations graves des droits de l’enfant dans le contexte du conflit armé en République Démocratique du Congo (RDC), soit une augmentation de 66% par rapport à l’année précédente.

Le Nord-Kivu se taille la part du lion. En 2017, 179 enfants (177 filles, 2 garçons) ont été victimes des violences sexuelles. Les FARDC et la PNC semblent être les principaux auteurs de violence sexuelle commises à l’encontre des enfants, avec 57 cas vérifiés en 2017. Dans de nombreux cas, les enfants ont été directement pris pour cible, recrutés et utilisés comme fétiches, combattants, espions, porteurs, boucliers humains, esclaves sexuels, etc.

Dans son exposé consacré justement à la problématique de l’utilisation des enfants soldats dans les groupes armés, à l’occasion du festival Amani, le Chef du bureau du Nord Kivu, Daniel Ruiz, a souligné que la MONUSCO, en référence à son mandat de protéger les civils y compris les enfants, continue à apporter un soutien considérable au Gouvernement de la RDC afin de protéger les enfants affectés par les conflits armés. 

En 2017, ajoute Daniel Ruiz, « au total, 2,360 enfants dont 271 filles et 2,089 garçons ont été séparés des groupes et milices armés en RDC.

Au Nord-Kivu, la plupart des enfants ont été séparés principalement des groupes armés Nyatura, Rayia Mutomboki, Mai Mazembe, FDLR FOCA et NDC-Rénové. Parmi ces enfants séparés, 1,031 dont 128 filles et 921 garçons ont été recrutés et séparés durant l’année 2017. Environ 40 autres groupes ont été identifiés comme recruteurs d’enfants durant l’année 2017 ».

C’est dans ce contexte que le Chef du bureau du Nord Kivu a loué les FARDC pour leurs efforts de mettre fin au recrutement d’enfants au sein de l’armée gouvernementale. Comme résultat de ces efforts, a poursuivi Daniel Ruiz, « en octobre 2017, les FARDC ont été enlevées de la liste noire des Nations Unies pour recrutement d’enfants.

En conclusion, le Chef du bureau du Nord Kivu appelle à la vigilance et au renforcement des dispositifs mis en place pour s’assurer que la justice militaire sanctionne sévèrement les militaires et les éléments des groupes qui seraient coupables des violations des droits des enfants.

De son côté, Thierry Dentice, chef de bureau de l’Unicef zone Est, a lancé un appel pressant aux différents groupes armes actifs dans le pays pour qu’ils libèrent les enfants de leurs rangs. Le recrutement et l’utilisation des enfants dans les groupes armés, avertit-il, constituent une violation grave des droits de l’enfant.