La MONUSCO plaide pour l’implication d’ex-combattants démobilisés dans les projets exécutés par ses partenaires

La MONUSCO plaide pour l’implication d’ex-combattants démobilisés dans les projets exécutés par ses partenaires
2 juin 2017

La MONUSCO plaide pour l’implication d’ex-combattants démobilisés dans les projets exécutés par ses partenaires

Uvira, le 2 juin 2017- Le chef de la Section Désarmement, Démobilisation et Réinsertion DDR de la Monusco-Sud Kivu a insisté sur cette approche ce jeudi 1er juin lors d’une mission de supervision à Uvira. GANDA Abdourahamane conduisait une équipe d’experts onusiens venue de New-York pour palper du doigt les réalités de la vie des démobilisés et se rendre compte de l’évolution de deux grands projets financés par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo, Monusco en Territoire d’Uvira. Au total, ces deux projets vont coûter plus de 180 000 dollars américains. Le premier encadre environ 100 démobilisés avec leurs familles d’accueil dans la localité de Kahala-Kagando; il porte sur le drainage des marais et la culture de riz et maïs. Ici, les démobilisés sont organisés en petits regroupements autour de ce projet qui a pour but d’améliorer leur sécurité alimentaire et leur réinsertion dans la société. Le second projet porte lui, sur la réhabilitation du Stade de l’Unité d’Uvira et rentre dans le cadre de la « réduction de violence communautaire ».

Ici, 38 % de la main-d’œuvre sont constitués d’ex-combattants. Les travaux consistent à construire un bloc commercial qui comportera six boutiques avec deux vestiaires. Le mur de la clôture qui entoure le stade sera également relevé pour maximiser les recettes de l’Entente sportive d’Uvira. L’aire de jeu sera agrandie et aménagée avant la plantation d’une pelouse. Enfin, des installations sanitaires vont être construites à côté du stade.

Apolline Eliysée Bahati, mère de trois enfants et ex-combattante du groupe Maï Maï Nakabaka fait partie des bénéficiaires de ce projet. « Je transporte les briques et de l’eau pour aider les maçons qui travaillent ici », affirme-t-elle, avant de poursuivre : « je gagne 3 dollars par jour et cet argent aide à la survie de mes enfants ». A côté d’elle, Zakatindi Bieka Claude, un ex-capitaine de l’armée congolaise ne se fatigue pas à lancer des appels aux combattants qui restent encore dans la brousse : « Cessez les troubles et rejoignez-nous pour construire le pays. Nous autres là avions décidé de déposer les armes. Aujourd’hui, nous avons construit nos maisons, nous faisons étudier les enfants et nous vivons bien avec les autres civils ».

Même tonalité du côté de la Monusco. Tout en reconnaissant quelques incompréhensions dans l’exécution des projets eu égard à la problématique des démobilisés mais aussi à la méthode de travail « de nos partenaires », Ganda Abdourahamane a lancé un message clair : « il faut que le projet favorise l’interaction des ex-combattants avec la communauté. Mais aussi, il faut que le projet absorbe au maximum les ex-combattants. L’autre message, il faut que le projet soit utilisé pour donner un message positif aux ex-combattants qui sont restés dans la brousse pour qu’ils puissent sortir, qu’ils voient que les autres sont en train d’être intégrés à travers les projets en cours ».

Photos et Article : Fiston NGOMA