Uvira, le 1 er septembre 2016 – Vingt-cinq professionnels des médias de la Cité d’Uvira au Sud-Kivu étaient réunis ce mercredi 31 août 2016 au Quartier général de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (Monusco), à l’invitation de la Section de l’Information publique de la Monusco-Uvira. C’était pour le traditionnel « Café de presse » que la Mission onusienne organise chaque mois pour non seulement expliquer son mandat, mais surtout ses principales réalisations dans les deux Territoires de Fizi et d’Uvira. Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cette activité mensuelle, la 16e du genre en l’espace de deux ans.

Ainsi, au plan sécuritaire, on en retiendra que la Monusco reste fortement préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire dans ces deux Territoires, principalement dans les Moyens Plateaux ou sur l’axe Uvira-Baraka où des bandits armés ont pris pour habitude de tendre des embuscades aux voyageurs qui empruntent cette route, les dépouillent de tous leurs biens et n’hésitent pas à s’attaquer à leur intégrité physique. La situation autour voire au sein même du camp des réfugiés burundais de Lusenda en Territoire de Fizi demeure un autre sujet de préoccupation pour la Monusco. Sans oublier Uvira où l’insécurité – qui avait pourtant sensiblement diminué ces derniers mois - est en forte hausse.

Face à ces menaces et conformément à son mandat de protection des civils, la Monusco a redit sa disponibilité à accompagner les efforts des autorités et des Forces de Défense et de Sécurité dans leur lutte contre l’insécurité. C’est dans ce cadre par exemple qu’une Base militaire temporaire a été établie à Lubondja en Territoire de Fizi, du 5 au 20 août dernier, dans le but d’appuyer les FARDC dans leur traque des groupes armés. Au grand soulagement et des populations et autorités locales.

Une autre réponse apportée par la Monusco à cette insécurité est l’appui à la mise sur pied d’une Police de proximité à Uvira, à travers une initiative de la Police civile des Nations Unies qui s’appelle la S.O.L.I.UV, Stratégie Opérationnelle de Lutte contre l’Insécurité à Uvira. D’une durée initiale de 6 mois, S.O.L.I.UV entend contrer l’insécurité dans cette Cité qui à 19 heures, ressemble à une ville morte. Uvira continue de servir de base-arrière aux groupes armés. Sa situation géographique du fait de son environnement montagneux, de son accès difficile et de sa proximité avec 3 Etats constitue une zone privilégiée pour ces hors la-loi qui en profitent pour se lancer dans des activités criminelles et échapper facilement aux offensives militaires. S.O.L.I.UV vient donc s’ajouter aux nombreux efforts conjoints des Forces de Défense congolaises et de la Monusco pour mieux sécuriser les populations, apporter une réponse immédiate à toutes les menaces et raffermir les relations entre les différentes composantes de la sécurité. C’est d’ailleurs ce qui justifie la composition mixte de cette Unité (PNC-ANR-DGM-FARDC), avec l’appui technique de la Police Monusco. La Police congolaise du District Urbain d’Uvira, principal bénéficiaire, a mis à la disposition de cette Unité 100 éléments d’intervention. De son côté, la Monusco dispose de 5 éléments dont 1 Coordinateur, 1 adjoint et 3 experts en Renseignements Généraux, Police Judiciaire et Maintien et Rétablissement de l’Ordre Public (MROP). L’équipement et la logistique sont pris en charge par la Monusco. Son coût hebdomadaire est d’un peu plus de 25,000 dollars américains, dont 16,000 pour les rations alimentaires (la première dotation a été livrée le 26 aout 2016) et 9,000 pour le carburant. La Monusco a d’ores et déjà installé 3 containers à travers la Cité d’Uvira.

Autre point abordé au cours de cette rencontre avec la presse d’Uvira, c’est cette aide de la communauté internationale sur plaidoyer de la Monusco : 7 millions de dollars américains ont ainsi été approuvés et débloqués par des bailleurs de fonds multilatéraux (Coopérations britannique, norvégienne, néerlandaise…) dans le cadre de la Stabilisation de la Plaine de la Ruzizi où pullulent les groupes armés, du fait (entre autres) du chômage de masse qui pousse certains jeunes à céder à leurs sirènes. Une délégation mixte Monusco-coopération britannique (qui a le lead dans ce Projet) est d’ailleurs attendue à Uvira ce jeudi 1er septembre. Elle rencontrera des autorités et partenaires locaux.

Jean-Tobie OKALA
Photos: MONUSCO/Fiston NGOMA