La MONUSCO renforce les capacités des journalistes et acteurs des droits de l’homme en vue de la promotion de la paix

La MONUSCO renforce les capacités des journalistes et acteurs des droits de l’homme en vue de la promotion de la paix. Photo MONUSCO/John Bompengo

27 sep 2018

La MONUSCO renforce les capacités des journalistes et acteurs des droits de l’homme en vue de la promotion de la paix

Joseph Albert TSHIMANGA

Kinshasa, le 26 septembre 2018 – La MONUSCO, en partenariat avec l’Association des journalistes congolais pour la paix (AJCP) et l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), a organisé le 25 septembre 2018 un atelier de renforcement des capacités à l’intention d’une centaine des journalistes et des acteurs des droits de l’homme, dont 49 femmes,  en vue d’une meilleure connaissance et couverture des questions liées à la paix et à la stabilité.

Le renforcement des capacités professionnelles des hommes et femmes des médias fait partie des priorités de la Mission, compte tenu de leur rôle crucial dans la construction et la promotion de la paix.

Pour cette initiative qui s’est inscrite dans le cadre de la Journée internationale de la paix, célébrée le 21 septembre par les Nations Unies, et dans le contexte pré-électoral de la RDC, six sous-thèmes ont ainsi constitué la trame des travaux dudit atelier. Il s’agissait de l’Historique de la paix et ses effets pragmatiques ; du droit à la paix : 70 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme ;  de l’Importance de l’implication des femmes dans le processus électoral (défis et perspectives) ; des avancées du processus électoral en RDC et de la gestion de l’information en période électorale ; de la régulation des médias en RDC et de l’apport des médias comme acteurs de paix ; ainsi que des rôles et devoirs des journalistes dans le contexte des droits de l’homme.

Dans son discours de circonstance, qui a été lu par le modérateur, Alexandre Essome, Chef de l’Unité de la Communication sociale de la Division de l’Information publique de la MONUSCO, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, David Greesly, a eu des mots justes pour contextualiser la culture de la paix. Pour M. Greesly, paraphrasant le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, « le texte fondateur de la Déclaration Universelle des droits de l’homme nous rappelle qu’il n’y pas de paix véritable que si chacun peut s’épanouir et prospérer à l’abri de la faim, de la pauvreté et de l’oppression. » D’après lui, la tenue de ce séminaire axé sur les fondamentaux de la paix, au lendemain de la commémoration de la Journée internationale de la paix, était l’occasion de rappeler le rôle que la MONUSCO et les Nations Unies jouent pour raffermir la paix en République démocratique du Congo.

Sur le rôle des médias et les acteurs des droits de l’homme

Ouvrant la série des exposés, Abbé Dieudonné Makiala, membre de la société civile, a édifié les professionnels des médias et les acteurs des droits de l’homme sur les premières sources de la paix qui remontent dans le jardin d’Eden lors de la création, avant de dresser la liste des écueils qui entravent actuellement le développement harmonieux de la paix, qui sont notamment : les conflits et les guerres. « Si les pouvoirs publics ne créent pas actuellement les meilleures conditions de vie des peuples, la paix est troublée » a-t-il estimé.  L’orateur a mis un accent particulier sur les décisions et expressions gestuelles de tous les jours qui peuvent favoriser ou empêcher la paix, et s’est prononcé pour un retour au modèle de paix de la création de l’humanité.

A la suite de l’abbé Makiala, madame Nicole Ntumba  Bwatshia, professeur de droit à l’Université de Kinshasa, a quant à elle, axé son intervention sur le droit à la paix, 70 ans après la déclaration universelle des droits de l’homme, qui ne semble pas bien avoir atteint son objectif initial.

 « Aujourd’hui, avec les différentes situations de violence et d’abus dans le monde, le droit humain à la paix peut-il réellement avoir droit de cité ? » s’est interrogée Mme Bwatshia

A l’en croire, « le bilan, après observation pousse à croire que cette notion « droit humain à la paix » n’est qu’un idéal et une aspiration. (…) Le bilan du respect des droits de l’Homme dans une atmosphère de paix, exigera une combativité positive voire permanente dans les relations humaines. En réalité, l’homme doit demeurer maitre de ses impulsions. »

Pour l’oratrice, installer la paix ne signifie pas seulement déposer les armes. La paix véritable passe en effet par la défense des droits de la personne pour toutes et tous.

Maitre Marie-Madeleine Kalala, présidente de la plateforme des femmes « Cause commune » a entretenu les journalistes et les acteurs des droits de l’homme sur les différents indicateurs et défis de l’implication des femmes dans le processus électoral. « Le processus électoral en RDC n’est nullement une affaire d’homme. Les femmes doivent se battre pour s’y impliquer en tant que candidates, surtout ; s’imposer par ailleurs dans toutes les fonctions publiques » a -t-elle instruit. Aux participants, elle a recommandé entre autres les campagnes et plaidoyers d’éducation civique « devant être privilégiée pour les femmes », la réflexion sur les différents instruments en vigueur et leur vulgarisation, notamment la loi électorale.

Selon la CENI, pour sa part, les journalistes ont le devoir de bien gérer l’information en période électorale. Désiré Molekela Ebene, Directeur sensibilisation, éducation civique et électorale de la CENI, a insisté sur le professionnalisme des hommes et femmes de médias, qui requiert la mise en avant de la véracité, l’exactitude et le respect des faits.

Il en va de même des mécanismes de régulation des médias. L’apport des médias comme acteurs de la paix, a été invoqué par le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Tito Ndombi a annoncé que le CSAC avait pris des directives sur les élections, afin de recadrer les journalistes ».  Il a appelé les journalistes à faire montre de leur professionnalisme, de respecter les canaux de la profession, afin d’éviter les conflits et les dérapages.

Parlant des mécanismes de protection, Ousmane Samake, cadre du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a insisté sur des précautions que des journalistes promoteurs des droits de l’homme doivent prendre. Notamment faire preuve d’attention aux faits rapportés ; éviter des appels à la haine.

La MONUSCO et ses partenaires semblent donc avoir atteint leur objectif, s’il faut s’en tenir aux propos du président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Joseph-Boucard Kasonga Tshilunde, qui à la clôture des travaux, a indiqué que cette rencontre aurait revêtu un but crucial. Celui d’outiller les hommes et les femmes des médias ainsi que les acteurs des droits de l’homme, en leur donnant des fondamentaux et des rudiments devant leur permettre de mieux aborder, traiter et analyser avec beaucoup d’objectivité et professionnalisme, les différents projets de société liés à la culture de la paix et à la promotion des droits de l’homme.