La MONUSCO sensibilise à Kananga sur les abus et exploitations sexuels

La MONUSCO sensibilise à Kananga sur les abus et exploitations sexuels. Photo MONUSCO/Laurent Sam OUSSOU

7 mar 2019

La MONUSCO sensibilise à Kananga sur les abus et exploitations sexuels

Laurent Sam OUSSOU

 

Kananga, le 6 mars 2019 - L’équipe conduite et discipline de la MONUSCO a organisé dans la ville de Kananga du 05 au 06 des activités de sensibilisation sur la question des abus et exploitations sexuels commis par le personnel des Nations unies.

 

Ces activités visent à sensibiliser la population ainsi que le personnel de l’ONU sur cette question sensible des abus et exploitations sexuels qui ternie l’image de l’ONU. En effet, à cause de l’occurrence des abus et exploitations sexuels, des membres de la communauté où sert l’ONU finissent par se demander :

« pourquoi ceux-là qui sont censés nous venir en aide, abusent-t-ils de notre vulnérabilité ? »

 

Si plusieurs cas d’abus et d’exploitation sexuels ont éclaboussé la MONUSCO, il convient d’aborder le fait que les garde-fous sont difficiles contre les fausses allégations, qui peuvent également survenir dans un contexte où tout avantage aussi mineur qu’il soit qui pourrait être retiré du dépôt d'une plainte (assistance médicale, réception d’un « kit de dignité »), peut être un motif de fausses accusations dirigées contre des casques bleus.

 

Soit que l’allégation d’abus ou exploitation sexuels soit simplement fausse, soit qu’un tel fait soit réel, dans un contexte de conflit armé et de délitement de l’Etat dans lequel la commission de tels actes est accrue, mais faussement dirigé contre un casque bleu.

 

 

En effet, la survenance de fausses allégations peut en partie s’expliquer par le fait qu’une victime d’abus ou d’exploitation sexuels qui aurait été commis par un concitoyen Congolais bénéficiera rarement de la même attention et assistance (relevant de la compétence des autorités locales), que si c’est un casque bleu qui est mis en accusation et que la MONUSCO est saisie de l’affaire.

 

Une victime pourra donc désigner à tort, un casque bleu comme étant son agresseur. Aussi, un militaire accusé à tort pourra avoir tout le mal à se défendre et à faire respecter ses droits dès lors que toute allégation crédible à l'encontre d'un militaire implique son éloignement immédiat de son poste, et sa réhabilitation pourra prendre du temps ; celui d'une longue procédure.

 

C’est pour prévenir son personnel à Kananga de toutes ces procédures assez complexes que l’Unité de conduite et de disciple a débuté le 05 Mars 2019, sa sensibilisation dans la salle de conférence de la MONUSCO avec une dizaine de membres du personnel qui n’ont pas encore reçu cette formation obligatoire.

 

La population de la ville de Kananga pour sa part a eu droit à une sensibilisation en plein air avec la participation d’autorités locales, des représentants des agences de l’ONU et de la cheffe du bureau de la MONUSCO, Sophie Stecher.

 

A l’occasion, Sophie Stecher a exhorté tous les staffs de l’ONU à Kananga ainsi que la population locale à « s’abstenir des exploitations et abus sexuels qui ternissent l’image d’une société. »

 

La population locale, environ 300 personnes, a pu bénéficier à travers le théâtre et des chants, de messages et des informations sur à la fois les actes qui constituent une faute de conduite de la part d’un personnel de l’ONU et les moyens de signaler des comportements qui auraient été commis relevant d’une sanction.

Laurent Sam OUSSOU