Uvira, 28 Septembre 2012 - Une mission conjointe de bons offices a été entreprise le 28 septembre 2012 dans le territoire d'Uvira par le chef du Bureau de la Mission des Nations Unies pour Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Ministre congolais de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Richard Mangez, dans le cadre de la résolution du conflit intercommunautaire entre les chefferies Bafuliru et Barundi dans la plaine de la Ruzizi. Une troisième communauté, celle des Bavira, également présente dans cette plaine, avait quant à elle été épargnée par cette tension née du meurtre du chef de la collectivité des chefferies de la Plaine de la Ruzizi le 25 avril 2012.

Après une rencontre entre les leaders de ces trois communautés, Monsieur Mangez leur a intimé l'ordre de mettre un terme aux violences, et leur a promis par la même occasion que l'enquête sur le meurtre « doit se poursuivre ». Mais il faut « respecter les textes de l'Etat reconnaissant la dénomination de la chefferie de la plaine de la Ruzizi, et renforcer la collaboration entre la police, l'armée et la population locale », a-t-il ajouté.

Séance tenante, les notables et les chefs coutumiers des trois collectivités, ainsi que les députés nationaux élus d'Uvira et les acteurs de la société civile présents, ont signé un acte d'engagement lu par le directeur de cabinet du Ministre Richard Mangez disant en substance : « Nous, notables, réunis à Uvira les 28 et le 29 septembre 2012, convaincus de l'importance de la paix et de la sécurité comme facteurs primordiaux du développement socio économique du territoire et de la province, prenons solennellement l'engagement de respecter l'autonomie des trois entités administratives traditionnelles du territoire d'Uvira que sont les chefferies Bafuliru, Barundi et Bavira de la plaine de la Ruzizi, de lutter contre l'instrumentalisation de la jeunesse dans des actes d'apologie de l'hégémonisme, de dénoncer et condamner tout acte de xénophobie, de violence, de haine tribale ou ethnique d'où qu'il vienne ».

Pour rappel, ce conflit intercommunautaire avait fait plusieurs morts et blessés, et provoqué la fuite de plusieurs habitants de leurs villages. Pour s'assurer que l'engagement pris de façon solennelle par ces trois chefferies est respecté, un comité de suivi composé de trois représentants par communauté a été mis en place.

Au préalable, la MONUSCO, à travers sa section des Affaires civiles, avait organisé les 30 et 31 août 2012, en collaboration avec le Cadre de concertation intercommunautaire d'Uvira et l'ONG Search for common Ground, une rencontre entre les deux communautés en conflit en présence des autorités provinciales et territoriales en vue d'amorcer un dialogue entre elles.

Laurent Sam Oussou/ MONUSCO