La Police de la MONUSCO forme les femmes à la lutte contre les violences sexuelles à Kalemie

La Police de la MONUSCO forme les femmes à la lutte contre les violences sexuelles à Kalemie. Photo MONUSCO/Marcelinne Comlan

26 mar 2019

La Police de la MONUSCO forme les femmes à la lutte contre les violences sexuelles à Kalemie

Marcelline Comlan/Kalemie

Kalemie, le 21 Mars 2019 – C’est le Centre Neema de Kalemie qui a servi de cadre à l’atelier sur la lutte contre les violences sexuelles organisé le 20 mars 2019 par la Police de la MONUSCO – Secteur de Kalemie – pour les organisations féminines de la société civile.

La rencontre avait un double objectif consistant d’une part à renforcer les capacités des organisations des femmes de la société civile et d’autre part à examiner les méthodes et stratégies de lutte contre les violences sexuelles en impliquant les partenaires du secteur de la justice et de la Police Nationale Congolaise (PNC).

Cette activité liée à la célébration de la Journée internationale de la femme 2019 a regroupé 126 participants, en majorité des femmes des organisations de la société civile, étudiantes, députés nouvellement élues, mais aussi quelques hommes moins d’une vingtaine essentiellement des étudiants, des enseignants et activistes des droits de l’homme.

A cette occasion, les discours d’ouverture ont insisté sur l’ampleur du fléau dans la province et la nécessité d’intensifier la lutte contre les violences sexuelles à l’égard des femmes.

Pour la Cheffe a.i. de la Police de la MONUSCO, « la lutte contre les violences sexuelles est une lutte de longue haleine.

"Cet atelier est une contribution que nous voulons significative à condition que les stratégies, les résolutions et recommandations qui en découleront soient prises en considérations par tous au lieu de rester lettre morte », a-t-elle expliqué.

Puis, s'adressamt au femmes elles-mêmes elle a ajouté : « il est important que la lutte contre les violences sexuelles soit au centre de vos actions. La Police Nationale ainsi que la Justice congolaise ici représentées sont, à mon avis, disposées à vous accompagner ». 

Quant à la Cheffe de bureau par intérim de la MONUSCO, elle a émis le vœu que cet atelier soit un levier dans la lutte contre les violences sexuelles.  Pour elle, « cette rencontre est une occasion où les organisations féminines, la Police, la justice coalisent les efforts et les stratégies qui mettront la femme à l’abri de la violence sexuelle longtemps décriée ».

Enfin en procédant à l’ouverture officielle des travaux, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a lancé une sévère mise en garde à tout auteur de violences sexuelles sur les femmes et les jeunes filles » se disant préoccupé par ce fléau dans la province.

En session plénière, les participants ont échangé sur trois thèmes animés par les experts de la Police de la MONUSCO, de la Police Nationale Congolaise et du Parquet général. Les communications ont porté en l’occurrence sur l’installation de l’Unité police de la protection de l’enfant et la prévention des violences sexuelles en RDC; les stratégies de la PNC en matière de lutte contre les violences sexuelles ; la fragilisation de la lutte contre les violences sexuelles et un besoin de travailler en synergie.

Par la suite, les travaux de groupe ont permis de dégager des recommandations pour éradiquer le phénomène qui ne faiblit dans le Tanganyika comme souligné par bon nombre d’acteurs.

Pour ce faire, les participants ont préconisé la poursuite de la sensibilisation auprès de divers groupes sociaux sur toute l’étendue de la province, tout en privilégiant des actions telles que :

  • le travail en synergie;
  • l’application effective des lois et la lutte contre l’impunité dans le domaine, y compris les règlements à l’amiable punissables;
  • l’amélioration des mécanismes de prise en charge holistique des victimes et l’allègement des procédures judiciaires en leur faveur;
  • le renforcement des institutions judiciaires du Tanganyika au plan logistique et en personnel spécialisé dans  les violences sexuelles.

En réponse à ces recommandations, le Procureur général par intérim près la Cour d’Appel présent lors de la rencontre a déclaré,: "Nous sommes disposés à faire, dans la mesure de sesmoyens, tout ce qui concerne la justice, notamment le Parquet ; nous sommes là pour appliquer la loi et surtout faire en sorte ce que dans notre répression qu’il y ait vraiment une baisse sensible des infractions de violences sexuelles ».