La preuve médico-légale au centre d’un atelier à Kananga

La preuve médico-légale au centre d’un atelier à Kananga. Photo MONUSCO/Joel BOFENGO

25 juin 2019

La preuve médico-légale au centre d’un atelier à Kananga

Joel BOFENGO

Kananga, le 25Juin 2019 - L’équipe d’assistance technique et le bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme ont organisé du 19 au 20 juin, un atelier sur la contribution de la science Medico légale aux investigations criminelles dans la région du Kasaï.

19 participants dont 3 femmes, notamment, des magistrats, des inspecteurs et officiers de police judiciaire venus de Mbuji-Mayi, Kinshasa, Tshikapa et Kananga ont pris part du 19 au 20 Juin à cet atelier qui vise à renforcer les capacités des fonctionnaires du Parquet et de la police judiciaire, mais surtout pour leur permettre de connaitre comment recueillir des éléments de preuves dans les cas d’exactions et de crimes graves.

Cet atelier est organisé dans un contexte particulier. En effet, la région du Kasaï a connu de terribles violences en 2016 et 2017 suite à la grave crise née du phénomène Kamuina Nsapu qui a occasionnée d’importantes violations des droits de l’homme.

Marin Kabuya, le gouverneur du Kasaï-Central qui a ouvert cet atelier a fait savoir que la province a besoin d’animateurs de la justice compétents pour une justice efficace.

Pour lui en effet, « la question relative à la contribution de la science médico-légale aux investigations criminelles présente un avantage certain et demeure très bénéfique pour notre province qui a connu des affres de conflit armés d’une cruauté incompréhensible. D’où tout l’intérêt que nous accordons à ces présentes assises. La province du Kasaï-Central a été le théâtre d’un conflit meurtrier. Plusieurs crimes d’une barbarie jamais connue dans l’histoire de notre chère province ont été perpètres.»

Pour sa part, Sophie Stecher, la cheffe du bureau de la MONUSCO a estimé que cet atelier est aussi important pour renforcer la collaboration des différentes entités impliquées dans la poursuite de la justice et de la gouvernance, la lutte contre l’impunité et l’éradication de la criminalité. « Notre engagement perdure plein et renouvelé, dans la ferme conviction que cette lutte conjointe contribuera à bâtir un contexte institutionnel et légal solide et transparent pour les populations de la région des Kasaï» a-t-elle déclaré.

Le Colonel Freddy Mukendi, président à la Haute cour militaire, qui a également pris part à cet atelier, a fait savoir que la preuve médico-légale est d’une grande importance dans l’administration de la justice. Elle permet notamment au juge d’asseoir sa conviction.

« Il est très important d’outiller suffisamment les enquêteurs, les magistrats, sur la matière de la preuve. Et dans cette matière, la preuve médico-légale est une preuve qui a une grande importance parce que sa valeur est prise en considération par le juge pour asseoir sa conviction et arriver finalement à la condamnation des coupables. Ce qui contribue à la lutte contre l’impunité», a-t-il expliqué.

Selon lui, « il est très important que les acteurs judiciaires soient suffisamment outillés pour pouvoir jouer leur rôle en matière de preuve. Et ainsi, permettre aux juges de pouvoir condamner les coupables et, en fin de compte, lutter contre l’impunité surtout dans le cadre des crimes graves et des crimes de violences sexuelles particulièrement dont a souffert longtemps l’espace Kasaï.»