La scolarisation, une préoccupation pour les populations de Tumbwe-Koki en territoire de Kalemie dans la province du Tanganyika

19 oct 2018

La scolarisation, une préoccupation pour les populations de Tumbwe-Koki en territoire de Kalemie dans la province du Tanganyika

Le 16 octobre 2018, une délégation du système des Nations Unies Kalemie (MONUSCO - IOM) a mené une mission d'évaluation à Koki à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Kalemie, dans la chefferie de Tumbwe, sur l'axe Kalemie-Kawama-Koki. Des membres de la chefferie Tumbwe ont été associés à cette descente de terrain. Cette mission avait pour objectif d’une part d’évaluer la situation sécuritaire, les questions de protection civile et les aspects humanitaires, d’autre part, elle a consisté en une évaluation du niveau de cohabitation entre les communautés dans cette zone touchée par le conflit Twa-Bantou en 2016-2017.

L’équipe a eu des échanges francs avec différents partenaires sur l’axe visité qui ont indiqué que la situation sécuritaire est globalement calme hormis quelques cas de tracasseries liés à la présence des forces de sécurité. La délégation a également pu s’enquérir des conditions de vie des populations constituées principalement de personnes revenues dans leur milieu d’origine. Tumbwe-Koki compte également parmi ses habitants des personnes déplacées évacuées des sites autour de Kalemie en Août 2018. La cohabitation entre les communautés est bonne. Environ 450 ménages vivent aujourd’hui à Tumbwe-Koki. Les besoins de la population de Tumbwe-Koki portent sur les questions liées à la scolarisation des enfants, comme une priorité.

Avec le retour progressif des habitants qui ont fui les violences intercommunautaires, l’école primaire de Tumbwe-Koki a repris ses activités. Cependant, les parents éprouvent des difficultés à envoyer leurs enfants à l’école. Les populations l’ont clairement exprimé lors de l’évaluation conduite dans la localité une équipe de la MONUSCO. La localité Tumbwe Koki dispose d’une école primaire dénommée « Kabogora ».

Le Directeur Yuma Ramazani donne quelques précisions suite au conflit intercommunautaire Twa - Bantou de : « L’année passée, j’ai commencé avec 130 élèves, j’ai terminé avec 80 élèves, suite au conflit parce que tout le monde était à Kalemie ».

Avec le mouvement de retour des populations qui s’observe depuis quelques mois, l’école de Tumbwe Koki reprend vie comme le souligne le Directeur de l’école primaire Kabogora : « Actuellement, j’ai 270 élèves ; cette année, ça va quand même comme on a évacué tous les gens qui étaient dans les camps des déplacés, les parents sont revenus, mais ils gardent encore beaucoup d’enfants à la maison ; avant la crise, ici on recevait au-delà de 300 élèves ».

Les parents n’ont pas d’autre choix que de garder leurs enfants à la maison parce que démunis, affirme pour sa part le chef de groupement intérimaire Polycarpe Kilembi : « Nous n’avons pas l’armée ici, nous n’avons pas la police. Mais notre premier besoin c’est la scolarisation de nos enfants. Oui, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, les parents n’ont pas de moyens, depuis qu’ils sont rentrés, ils n’ont pas d’activités génératrices de revenus ».

L’école exige aux parents de payer deux mille cinq cent Francs Congolais (2500) par mois comme prime des enseignants. Sans oublier les frais scolaires tels que fixés par l’arrêté du Gouverneur de province. Pour le Directeur, même les quarante-cinq-mille Francs Congolais (45.000) que l’école reçoit mensuellement de l’Etat ne suffisent pas à couvrir les besoins de fonctionnement.

Expedit Mwamba-Mubi /Kalemie