La situation dans la région du Kasaï jugée « volatile, tendue mais stable » par le Lt-Gle. Elias Rodrigues

28 sep 2018

La situation dans la région du Kasaï jugée « volatile, tendue mais stable » par le Lt-Gle. Elias Rodrigues

Kananga, 27 Sept.-18 : Le commandant de la force de la MONUSCO a effectué deux jours de mission dans la région du Kasaï pour s’imprégner des réalités sécuritaires du terrain. C’est sa première visite dans la région depuis sa nomination en Avril dernier.

Au cours de sa visite de 48h, le Lieutenant général Elias Rodrigues s’est rendu à Kananga, Tshikapa et Kamako. Il a apporté son soutien à sa troupe déployée dans la région et a échangé avec les autorités locales politiques et militaires pour apprendre d’eux sur les principales questions sécuritaires dans la région et ce que la MONUSCO devaient faire mieux afin de les aider à réaliser le processus de paix et aussi pour mettre en œuvre son mandat.

A Kananga la recrudescence des cas de criminalité et de viols se sont accrus ces derniers temps et certains acteurs de la société civile estiment que la MONUSCO devraient faire plus pour accompagner les autorités locales à ressouder ces questions sécuritaires. Mêmes attentes au niveau des zones éloignées des centres villes ou des populations notent des incursions sporadiques mais récurrentes de groupes armés à base communautaire tels les Bana Mura, Ecurie Mbembe dans le Kasaï ainsi que les Kamuina Nsapu dans des villages.

Selon le Lieutenant général Elias Rodrigues qui évalue la situation sécuritaire dans la région du Kasaï, « ce n'est pas la région la plus stable de ce pays actuellement. On peut dire que la situation ici est volatile, tendue mais stable. Et nous pensons que cette stabilité est due aux [efforts] des dirigeants politiques de la région et cela est aussi due au travail accompli par les FARDC et la PNC ainsi que des bons offices de la MONUSCO dans la région. »

Il préconise donc un renforcement de la force de la MONUSCO et un renforcement de la collaboration avec la population : « Nos troupes sont surexploitées. Nous n'avons que 250 soldats ici pour toute la région. C’est pourquoi nous travaillons avec le gouvernement pour obtenir l’autorisation de faire venir un nouveau bataillon ici, de 850 soldats. Un bataillon très bien équipé et assez fort pour aider à protéger les civils de la région et neutraliser les groupes armés en appui aux autorités locales. »

Elias préconise également une plus grande participation de la population à leur sécurité à travers une plus forte collaboration avec la Force, la PNC et les FARDC. « Notre principale stratégie en ce moment est d’améliorer la coopération avec la population en vue d’avoir un système d’alerte précoce très efficace, car nous devons être soutenus par la population pour être informés des menaces qui pourraient venir contre eux. Ainsi, à cet égard, nous pourrions nous déployer de manière préventive et protéger réellement ceux qui sont menacés. » a-t-il dit.

Laurent Sam OUSSOU

Credit Photo : MONUSCO/ Force