Le Mouvement «Rien sans les femmes» réclame plus d’implication de la MONUSCO contre les ADF

9 oct 2018

Le Mouvement «Rien sans les femmes» réclame plus d’implication de la MONUSCO contre les ADF

Sy Koumbo S. Gali

Les représentantes des femmes des différentes associations féminines de Beni, réunies dans le mouvement « rien sans les femmes », ont rencontré lundi 8 octobre dans la matinée, le chef de bureau a.i. de la MONUSCO à Beni, Evert-Diederick Kets, dans un des quartiers généraux de la MONUSCO à Boikene, sur la route de l’aéroport.

Ces femmes, qui avaient organisé vendredi dernier une marche pour réclamer plus de sécurité et surtout la paix à Beni, ont remis, à la fin de cette activité, un mémorandum contenant une série de recommandations à la MONUSCO.

Et c’est à propos de ces recommandations qu’elles sont venues discuter avec le chef de bureau qui était entouré des responsables de plusieurs sections, mais aussi de l’officier en charge des activités civilo-militaires au sein de la Brigade d’intervention rapide (FIB) de la MONUSCO.

Au début de la rencontre, les femmes ont tenu une séance de prière pour la paix, pour la population de Beni, mais aussi pour celle de la RDC de façon générale. Après cela, leur porte-parole, Mme Chimene Kyombwe est intervenue pour énumérer les recommandations qui tournent de façon générale autour de l’implication robuste de la FIB dans les combats contre les ADF, dans le but de ramener définitivement la paix dans le territoire de Beni.

Sinon, disent ces femmes, au moins que la MONUSCO s’implique pour un cessez-le-feu afin que les ADF puissent déposer les armes et rentrer chez eux.

Elles ont demandé aussi que l’UNICEF se charge de retrouver les enfants enlevés par les ADF afin que ces derniers puissent aussi retrouver leurs familles.

Les femmes du mouvement « rien sans les femmes » ont fait une recommandation spéciale à la MONUSCO ; celle d’intervenir auprès des autorités gouvernementales pour demander que des tenues spéciales soient octroyées aux FARDC ; l’actuelle étant souvent utilisée par l’ennemi pour semer la confusion lors des attaques.

« Nous voulons tous la paix, et c’est l’objet de notre mission en RDC et a Beni en particulier », a dit le chef de bureau qui a écouté attentivement ses interlocutrices, avant de souligner : « Vous avez le droit de nous demander plus, parce que vous avez le souci de vos familles, de vos enfants qui sont en insécurité… mais croyez-moi, nous appliquons notre mandat de protection des civils autant que faire se peut, même si nous ne pouvons pas tout faire ».

L’0fficier en charge des activités civilo-militaires, a abonde dans le même sens indiquant que la force travaille, « et ça été par exemple le cas le 22 septembre dernier, lorsqu’elle est intervenue pour stopper l’avancée des rebelles dans la ville de Beni, lors de cette attaque». Mais dit-il, cette intervention se fera toujours en appui aux FARDC qui sont les partenaires de la force de la MONUSCO. Le responsable des affaires civiles a expliqué pour sa part dans les détails, la complexité du travail de protection qui n’est pas que militaire.

« C’est la combinaison d’un certain nombre de mécanismes et de la force qui peuvent nous aider à relever le défi de la sécurité», a dit Tano Tano. « Et pour ça, nous avons besoin de votre soutien en matière d’alerte ».

Mme Chimène est restée dans sa logique insistant sur le rôle de la FIB qui doit déployer toutes ses forces pour anéantir les ADF avec ou sans les FARDC « Nous sommes fatigués, nous sommes comme des orphelins abandonnés à leur triste sorte, aidez-nous avec la FIB. C’est vous la communauté internationale, c’est pourquoi nous revenons à chaque fois vers vous ».

Comme réponse Evert Kets dira : « Si nous avons concentré notre force ici, ce n’est pas pour rien…nous continuerons à assumer notre mission, même si ce n’est pas facile »