Goma, 7 août 2010 - La Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies en RDC, Leila Zerrougui a clôturé vendredi 6 août son séjour de 72 heures dans la province du Nord-Kivu. Arrivée mercredi dernier dans la capitale provinciale. Leila Zerrougui a eu des séances de travail avec les responsables civils et militaires de la MONUSCO, les autorités provinciales ainsi qu'avec la société civile locale à Goma.

Avec les responsables de la MONUSCO à Goma, les discussions ont tourné notamment autour des questions de fonctionnement du mandat de la MONUSCO au cœur duquel la stablisation et la protection des civils dans la province du Nord Kivu. Jeudi, accompagnée d'une forte délégation dont le vice gouverneur de la province du Nord-Kivu, Leila Zerrougui a visité le centre de négoce des minerais à Rubaya, 60 km au Nord- Ouest de Goma en territoire de Masisi. Ce projet, initié par la MONUSCO en partenariat avec le gouvernement provincial, a pour objectif de contrôler et d'assurer la traçabilité des minerais dans le Masisi.

A Rubaya, la Représentante spéciale adjointe s'est longuement entretenue avec le Vice gouverneur et sa délégation. Elle a particulièrement insisté sur l'importance de ce projet pour les populations locales. Pour Leila Zerrougui, ce sont les populations qui creusent dans les mines, et souvent dans des conditions difficiles ; c'est pourquoi ce projet doit leur être bénéfique. Elle a notamment insisté auprès des autorités pour que toutes les conditions soient réunies pour la réussite de ce projet. Ces conditions pour elle sont la sécurité, la transparence, l'absence d'administration parallèle et son cortège de taxes illégales, et surtout l'assurance que les minerais ne proviennent pas des groupes armés, ni d'une chaine de trafic illégal. Elle a souligné que la communauté internationale et notamment la MONUSCO auront un droit de regard sur le projet, mais sa réussite dépendra de l'implication des autorités congolaises et des populations, a- t-elle precisé. Le vice-gouverneur, très attentif aux propos de la Représentante spéciale a demandé aux populations une meilleure collaboration pour la réussite du projet.

Pour leur part, les populations ont fustigé la présence dans la zone de Rubaya, notamment à Kibati ( Quelques 7 Km de Rubaya) de la Police Non Integrée, souvent source de tracasseries diverses pour elles.

La Représentante spéciale adjointe s'est ensuite rendue à Kisangani en province orientale où les responsables civils et militaires de la MONUSCO lui ont fait un état des lieux complet de la province : situation sécuritaire générale, fonctionnement de la justice et des prisons, problématique de la protection des civils dont des milliers sont encore victimes de graves violations des droits de l'homme. Les problèmes relatifs à l'organisation des élections prochaines ont été également évoqués. La MONUSCO Kisangani a insisté particulièrement sur l'insécurité qui règne dans le Bas Uélé due à l'afflux des déplacés venus du territoire de Ango, fuyant la présence et les exactions des éléments LRA. Ils ont aussi insisté sur la nécessité du maintien de la base militaire temporaire opérationnelle (TOB) de Dinguila (à 200km de Buta dans le territoire de Bambessa) et sur la réouverture du bureau des observateurs militaires de la MONUSCO à Buta dans le Bas Uélé, saccagé en juin 2009. En effet, suite à la fermeture de ce bureau, il n'y a plus de vols des avions des Nations vers Buta et depuis lors, les missions de la MONUSCO et des organismes humanitaires sont irrégulières dans ce secteur où de graves violations des droits de l'homme sont commises.

Leila Zerrougui a pris bonne note de la situation et afin de renforcer la lutte contre l'impunité dans la province. Elle a annoncé la mise en place prochaine par la MONUSCO d'un comité supérieur de gestion de la protection des civils chargé du monitoring des violations commises par les militaires de tout bord, qu'ils soient FARDC ou membres de milices.