Les détenus de la prison centrale de Bunia saluent les efforts des Nations unies

Les détenus de la prison centrale de Bunia saluent les efforts des Nations unies

Les détenus de la prison centrale de Bunia saluent les efforts des Nations unies. Photo MONUSCO/Guy Karema

2 nov 2017

Les détenus de la prison centrale de Bunia saluent les efforts des Nations unies

Samedi matin, cour intérieure de la prison centrale de Bunia, à l’ombre d’un arbre, des chaises ont été aménagées pour abriter une cérémonie. Le Ministre provincial de l’intérieur et des droits humains, M. Unega Egge, et le Procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance de l’Ituri, M. Hopson Bafoa, sont attendus pour le lancement officiel des  travaux de la cellule nouvellement créée par le parquet de Bunia et dénommée « cellule détention préventive ».

Cette cellule a pour mission et raison d’être de lutter contre les détentions irrégulières, pour ne pas dire abusives. Sur l’un des bancs alignés, Madame Tabu, la cinquantaine, un bébé dans les bras, attend impatiemment l’arrivée de ces autorités pour souffler l’air de la liberté, rentrer à la maison après quelques jours de détention. « Le bureau de la MONUSCO-Bunia et les agences du Système des Nations unies dans la province de l’Ituri sont en train d’exécuter des programmes afin d’améliorer les conditions de vie dans cette prison », dit-elle.

M. Kitambala, la trentaine, lui aussi, figure sur la liste des 19  heureux-élus qui vont être libérés. « Je remercie la MONUSCO pour son plaidoyer en vue de la libération des personnes détenues ici sans dossiers et pour des faits bénins », dit-il. « Sans le travail de la MONUSCO, cette cellule,  qu’on va inaugurer, tout à l’heure, n’aurait pas vu le jour», poursuit-il.

« Ce n’est pas que cette cellule pour analyser les détentions préventives » rétorque, un autre prisonnier, assis sur le même banc. « J’ai beaucoup apprécié le don de la MONUSCO reçu la semaine dernière, ici à la prison. Par le truchement de sa section Justice et Appui à l’Administration pénitentiaire, la MONUSCO a doté cette prison d’un matériel anti-incendie en vue de sa sécurisation. Durant toute la période de ma détention, ici, j’ai toujours eu des craintes qu’en cas d’incendie, on ne périsse tous. Vous voyez, cet établissement pénitentiaire loge plus de 1100 pensionnaires, le double de sa capacité. En cas d’incendie, sans ces équipements que la MONUSCO a donné : des extincteurs, des détecteurs de fumée et des couvertures destinées à éteindre le feu, la situation serait dramatique. Et puis, ce qui est aussi bien, c’est que la remise de ces équipements a été précédée par  un recyclage, organisé par la MONUSCO, des agents et détenus sur les notions préliminaires de lutte anti-incendie », explique-t-il.

Le constat est clair. En dépit des efforts fournis, les personnes détenues attendent beaucoup plus des Nations unies. Kiyembe, la quarantaine, dit avoir bénéficié d’une formation professionnelle dans divers métiers pour sa réinsertion socio-économique. « On nous a appris, les uns, à fabriquer des meubles ; les autres à confectionner des habits. Cette formation était assurée par l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) sur financement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). C’est une bonne initiative. Mais, cela aurait été utile si à la sortie de la prison, comme aujourd’hui, les Nations unies nous donnaient un paquet retour constitué, ne fût-ce que, de l’outillage nécessaire pour mettre en application ce que nous avons appris ici. Sinon, maintenant, cette formation peut ne pas nous être bénéfique. Ce n’est pas évident que nous allons trouver du travail », dit-il avec amertume.

Les autorités congolaises et de la MONUSCO arrivent sur place. Et la cérémonie commence.

Dans son allocution, le Ministre provincial de l’intérieur et des droits humains, M. Unega Egge,  remercie les différents partenaires dont les Nations unies pour leurs efforts dans l’amélioration des conditions de vie dans cet établissement carcéral.
   
Guy Karema