Lutte contre l’insécurité à Uvira: les Conseils locaux pour la sécurité de proximité mis en avant

Lutte contre l’insécurité à Uvira: les Conseil locaux pour la sécurité de proximité mis en avant.

5 juin 2020

Lutte contre l’insécurité à Uvira: les Conseils locaux pour la sécurité de proximité mis en avant

Jean-Tobie Okala

La Police et la Section des Affaires civiles de la MONUSCO ont organisé ce vendredi 5 juin 2020, à Uvira, dans le Sud-Kivu, une sensibilisation sur la redynamisation du Conseil Local pour la Sécurité de Proximité, CLSP, pour une vingtaine de participants, dont le Maire de la Ville, des officiers du ministère public, les commandants des commissariats de Police et Chefs de quartiers.

L’objectif est de créer un cadre de concertation entre les acteurs publics de la sécurité, les représentants des communautés et de la Société civile pour mieux lutter contre l’insécurité dans cette Ville du Sud-Kivu.

La Cheffe du sous-secteur de la Police MONUSCO Uvira a insisté sur le besoin d’une police de proximité, non seulement « partie intégrante de la population, mais également une police préventive qui doit vivre non ‘en face’, mais ‘dans’ la population ».

Les participants ont par ailleurs bénéficié de notions sur le cadre local de la police pour la sécurité de proximité, CLSP. Un cadre qui est non seulement à organiser dans la cité d’Uvira, mais aussi à redynamiser à travers tout le territoire du même nom, et dans ses différentes Chefferies, compte tenu de son importance sur le plan socio-économique et sécuritaire des entités.

Le maire d’Uvira, Kiza Muhato, dit constater une baisse de l ;insécurité dans sa ville depuis début 2020, « à la suite des patrouille nocturnes et diurnes effectuées par les FARDC et la PNC, avec l’implication des jeunes aux côtés des autorités civiles locales dans la recherche des solutions » ; mais il reste encore à faire, constate-t-il.

« C’est une amélioration qui n’est pas à cent pour cent, puisqu’il y a encore des groupuscules de bandits qui malmènent les gens avec des machettes et des bâtons la nuit. Mais si nous mettons en place cette politique de CLSP, nous pensons que nous pouvons réduire jusqu’à 80 pour cent le problème d’insécurité dans la Ville d’Uvira », a-t-il expliqué.

Kiza Muhato invite à « passer à l’action, réunir les chefs des quartiers pour qu’ils soient aussi sensibilisés. Parce que ça doit provenir de la base pour remonter vers la Mairie avant de faire un plan de sécurité », a-t-il déclaré.

Nous souhaitons que le CLSP puisse inclure des femmes. Vous savez qu’il y a beaucoup de cas de viol et de violence sexuelle dans les quartiers contre des filles et des femmes, commis parfois par des hommes en uniformes. Lorsque les femmes prennent part à ce Comité, elle peuvent défendre les droits des victimes.

Pour sa part, le Secrétaire exécutif de l’ONG Solidarité des Femmes Activistes pour la Défense des droits humains (SOFAD), Gege Katana Bukuru, fonde beaucoup d’espoir sur cette sensibilisation et dit s’attendre désormais à davantage de collaboration entre la PNC et les populations civiles.

« Nous avons constaté qu’il n’y avait pas de rapprochement entre la Police ici chez nous et la population. Nous souhaitons que le CLSP puisse inclure des femmes. Vous savez qu’il y a beaucoup de cas de viol et de violence sexuelle dans les quartiers contre des filles et des femmes, commis parfois par des hommes en uniformes. Lorsque les femmes prennent part à ce Comité, elle peuvent défendre les droits des victimes », a-t-il affirmé.

Enfin, pandémie de Covid-19 oblige, le Chef de sous-bureau de la MONUSCO Uvira, Abdourahamane Ganda, a remis des kits de prévention contre cette maladie à l'Association locale Popoli Frateli. Le Maire d’Uvira a salué cet autre geste de la MONUSCO qui, a-t-il dit, arrive à point nommé.