Bukavu, le 12 juillet 2017 - C’est un appel à explorer toutes les options, mais surtout le dialogue - et non les armes - qu’a lancé le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC depuis le Sud-Kivu. Maman Sidikou l’a dit lors du point de presse organisé aujourd’hui à Bukavu pour clôturer sa visite de deux jours dans la province.

Face à une vingtaine de journalistes, le Chef de la MONUSCO a exprimé sa compassion avec les quelques 80.000 déplacés qui ont été affectés par les combats occasionnés par les Mai Mai Yakutumba, depuis le 30 juin. Maman Sidikou a aussi présenté ses condoléances aux familles des militaires FARDC tombés aux combats pour récupérer les zones qui avaient été prises par ce groupe armé. Il a par ailleurs félicité les Casques bleus de la Mission pour leur intervention exemplaire aux cotés des FARDC.

Le numéro un de la MONUSCO a fait savoir que la Mission demeurait cependant très préoccupée par les abus contre les populations civiles, et rappelé son attachement au respect des droits de l’homme par tous: « Le sort, les intérêts des populations passent avant toute autre chose », a déclaré Maman Sidikou. Pour lui, « il ne pourrait y avoir de paix durable par les armes ». Aussi, a-t-il encouragé le dialogue entre tous les acteurs de la sous-région, y compris celui entre autorités et groupes armés. Toutefois, il a prévenu que « si les groupes armés attaquaient, nous répondrons en attaquant ».

Selon Maman Sidikou, des mesures pratiques sont envisagées dans le territoire de Fizi:

- Dans un premier temps, et pour renforcer la protection des populations, la force de la MONUSCO déploiera des unités statiques de combat, à Lulimba et à Misisi notamment, en appui aux FARDC. De même, la Mission facilitera le déploiement de la PNC dans ces mêmes localités.

- Ensuite, la Mission accentuera la concertation avec ses partenaires gouvernementaux et non-gouvernementaux pour étudier les meilleurs moyens de soutenir la formation et l’insertion des jeunes afin d’éviter leur recrutement par les groupes armés. 

Au-delà de la situation de Fizi, le Représentant spécial a affirmé que l’on ne pourra garantir une paix et un développement durables de la province du Sud-Kivu « sans une forte volonté politique des autorités ». Il a ainsi encouragé les politiques du Sud-Kivu, à l’instar du reste du pays, « à s’engager activement dans la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, afin que le pays puisse aller vers des élections transparentes, justes et paisibles ». 

Enfin, le numéro un de la MONUSCO a souhaité que le retour au calme observé aujourd’hui dans Fizi soit consolidé, et permette le retour rapide des populations déplacées.   

Alain Likota/MONUSCO