Mutarule a abrité une réunion spéciale du Comité Territorial de Sécurité d'Uvira

20 aoû 2015

Mutarule a abrité une réunion spéciale du Comité Territorial de Sécurité d'Uvira

Signal fort que cette délocalisation du Comité Territorial de Sécurité d'Uvira au Sud-Kivu ; réunion qui a été élargie aux retournés et à la Monusco. La Mission des Nations Unies en RDC qui en a profité pour offrir à la population du matériel agricole et des équipements sportifs : histoire de montrer qu'aussi bien les autorités que les Nations Unies, tout le monde reste mobilisé pour la pacification de la Plaine de la Ruzizi et la restauration de l'autorité de l'Etat.

Mutarule/Uvira, le 19 août 2015 – Les membres du Comité Territorial de Sécurité d'Uvira en Province du Sud-Kivu se sont transportés ce mercredi 19 août 2015 à Mutarule à une quarantaine de kilomètres d'Uvira. C'était à bord de plusieurs véhicules mis à leur disposition par la Monusco, par ailleurs invitée à prendre part à la réunion. Parmi les points à l'ordre du jour de ce Comité spécial de sécurité qui s'est tenu sous un manguier et devant une foule nombreuse de retournés : l'analyse des besoins sécuritaires de la population et l'évaluation de la situation humanitaire des retournés dont il a été signalé au passage qu'à ce jour, 2235 d'entre eux, soit 457 ménages, avaient déjà regagné Mutarule-Katekama.

De l'avis de tous, la sécurité est plutôt bien assurée à Mutarule où les Fardc et la Police congolaise (Pnc) ont non seulement de nouveaux commandements, mais également renforcé leurs effectifs. Coté Monusco, une base militaire opérationnelle est désormais installée au sein même du Village. Des mesures qui selon les retournés, les ont incités à rentrer chez eux. Toutefois, ces derniers ont souhaité l'érection d'une ceinture de sécurité côté ouest du Village, comme il en existe sur le versant est de la localité, où la Pnc, les Fardc et la Monusco sont présentes. Le Commandant des Fardc a promis un redéploiement dans les prochaines heures de ses hommes, pour justement combler le vide sécuritaire dénoncé par les habitants. D'autres retournés ont également suggéré un « Mutarule sans armes », à l'exception des forces de défense et de sécurité.

Pour ce qui est des besoins humanitaires de ces populations qui avaient fui leur village en aout 2013 et juin 2014 pour cause de massacres inter-ethniques, les intervenants ont insisté sur l'approvisionnement en eau de la localité, pour leur éviter de parcourir de longues distances à la recherche d'un point d'eau ! La réhabilitation des maisons détruites fait également partie de leurs doléances. Actuellement, ont-ils affirmé, 4 à 5 familles vivent sous un même toit, tandis que d'autres retournés dorment à la belle étoile ! Autres réhabilitations souhaitées, ce sont celles du centre de Santé, de l'école du Village et du marché local. La Monusco en a profité pour annoncer qu'elle s'apprêtait à financer plusieurs Projets à Impact Rapide (QIPs) à Mutarule, dont certains vont justement porter sur la réhabilitation ou construction desdites infrastructures sociales.

Clôturant la réunion, l'Administrateur de Territoire d'Uvira, Samuel Lunganga Lenga, a invité les retournés à maintenir propre le village et leurs habitations. Il faut d'ailleurs signaler que cette réunion spéciale du Comité Territorial de Sécurité avait commencé par une séance de « Salongo ». Casques bleus de la Monusco, policiers civils des Nations Unies, Administrateur de Territoire d'Uvira, FARDC, PNC et autres retournés se sont ainsi mis ensemble pour une séance de travaux d'assainissement, pour désherber les alentours des maisons. La Monusco a offert à cet effet 40 machettes et coupe-coupe, 10 bèches. En plus de ballons et de T-shirts aux jeunes des différentes communautés.

Jean-Tobie Okala

Photos: MONUSCO/Jean-Tobie OKALA