Nord-Kivu : remise à niveau et don de la MONUSCO aux quatre cachots militaires de Goma

Nord-Kivu : remise à niveau et don de la MONUSCO aux quatre cachots militaires de Goma. Photo MONUSCO/Ado Abdou

6 juin 2020

Nord-Kivu : remise à niveau et don de la MONUSCO aux quatre cachots militaires de Goma

Marylène Seguy

A Goma, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme (BCNUDH) a remis vendredi 5 juin 2020 à la 34e région militaire un important lot de matériel de prévention contre le Covid-19. Ceci, au bénéfice de quatre cachots militaires de la ville. Ce don, accompagné d’une formation, entre dans le cadre du « projet pilote du Comité de suivi FARDC pour la prévention d’urgence du COVID-19 dans les cachots militaires de Goma ».

Selon la directive opérationnelle du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) pour une réponse à la pandémie de Covid-19, des catégories de personnes, dont la liberté est déjà restreinte, pourraient également être confrontées à des vulnérabilités plus importantes à mesure que se propage le virus.

Dans le cadre de l’appui à ses partenaires, le BCNUDH de la MONUSCO / Goma a apporté vendredi 5 juin son soutien au « projet pilote du Comité de suivi des FARDC pour la prévention d’urgence du Covid-19 dans les cachots militaires de Goma », à travers une séance de remise à niveau en faveur de huit responsables en charge de quatre cachots militaires de Goma sur le droit à la santé des personnes privées de liberté. Cette séance a eu lieu dans la salle de réunion de l’état-major de la 34e région militaire de la cité lacustre.

Les conditions de détention dans les cachots et les prisons occupent une place essentielle dans la question des droits de l’Homme et relève également du mandat actuel de la MONUSCO.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du Comité de suivi des FARDC, des recommandations formulées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, les organisations internationales de protection des droits humains et le gouvernement congolais dans la mise en place de mesures de protection des personnes privées de liberté contre le Covid-19.

Rappelons que le Comité de suivi des FARDC qui est un outil d’atténuation des risques des droits humains imputables aux FARDC a, entre autres missions, d’enquêter et d’inspecter les cachots militaires. Par ailleurs, il met en œuvre des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités des militaires concernant les droits humains et le droit international humanitaire ainsi que le droit à la santé.

A ce jour, la RDC a enregistré plus d’une centaine de cas de détenus testés positifs au Covid-19 dans la seule prison militaire de Ndolo à Kinshasa. La crainte que d’autres lieux de détention enregistrent des cas de contamination est réelle, d’où la nécessité de renforcer la formation, la sensibilisation et la prise de mesures de prévention dans les quatre cachots militaires de Goma. Considérant la trajectoire entre la zone de provenance des membres des groupes armés jusqu’à l’admission au cachot, outre le séjour en détention et les visites externes, les risques de contamination au Covid-19 existent.

A l’issue de la séance de remise à niveau donnée par la section des droits de l’Homme de la MONUSCO Goma, ce don a dans le même temps été effectué. Ce don est, en autres, constitué de kits de lavage des mains, huit pulvérisateurs, huit thermomètres infrarouges pour le contrôle de la température, masques, flacons de gel désinfectant, chlore, savon médical, etc. Du matériel qui devrait être utilisé dans les quatre cachots pendant trois mois au bénéfice des détenus.

Selon Omar Aboud, chef de bureau de la MONUSCO Goma, « la RD Congo, à l’instar de la planète toute entière, est confrontée à la maladie du Covid-19 et elle déploie, avec l’appui de ses partenaires nationaux et internationaux, de nombreux efforts en vue de préserver la santé de sa population. C’est dans cadre que la cérémonie qui nous réunit aujourd’hui trouve sa place et illustre l’engagement ferme de la MONUSCO à contribuer à la protection de la santé de la population carcérale ».

Omar Aboud n’a pas manqué de rappeler que « les conditions de détention dans les cachots et les prisons occupent une place essentielle dans la question des droits de l’Homme et relève également du mandat actuel de la MONUSCO. La mission de monitoring quotidien est assurée par le Bureau conjoint des droits de l’Homme ainsi que par l’unité d’Appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO ».

Pour sa part, le général Innocent Kahizi, commandant adjoint de la 34e région militaire, a instruit les responsables des cachots bénéficiaires, notamment celui de la police militaire, celui du cachot du service de renseignement militaire T2, celui du secteur opérationnel Sokola 2 et celui de l’auditorat militaire, d’en faire bon usage.

Ainsi, pour prévenir le risque éventuel d’une contamination au Covid-19 dans les cachots militaires de Goma, le présent projet pilote pourra être dupliqué à d’autres secteurs des services de sécurité (PNC) de de défense (FARDC), voire dans d’autres territoires et provinces, à l’issue de l’évaluation générale de la mise en œuvre dudit projet à Goma et qui sera effectuée en juillet 2020 à l’occasion de la prochaine réunion du Comité de suivi des FARDC.