Uvira : Fin de l’atelier organisé par la Monusco sur la gestion pacifique et prévention des conflits liés à la transhumance.

Uvira : Fin de l’atelier organisé par la Monusco sur la gestion pacifique et prévention des conflits liés à la transhumance.
12 avr 2017

Uvira : Fin de l’atelier organisé par la Monusco sur la gestion pacifique et prévention des conflits liés à la transhumance.

Toutes les parties se sont engagées à une transhumance apaisée dès cette année, au prix de sensibilisations et de respect des Résolutions issues dudit atelier. Reste à savoir si ces bonnes intentions seront suivies d’effets.

Uvira, 12 avril 2017 – Ouvert lundi 10 avril dernier à l’Hôtel Villa Ilac d’Uvira, l’atelier organisé par la Section des Affaires civiles de la Monusco s’est clôturé ce mercredi en fin d’après-midi, sur un constat de « succès  sur toute la ligne », selon un des participants. « Pour la première fois », ajoute ce Chef de Groupement ou Mwami de Basimunyaka-Sud (Territoire de Fizi), « toutes les parties prenantes à la transhumance se sont retrouvées ensemble pour aborder les problèmes liés à ce phénomène. Nous nous sommes engagés à cohabiter pacifiquement entre différentes Communautés et à nous impliquer davantage pour que nos populations en fassent autant ». Pour ce faire, le maitre-mot de ces trois jours d’atelier aura été la sensibilisation. « Si on arrive à vulgariser les recommandations issues de ces assises et que les éleveurs arrivent à respecter les endroits réservés à la transhumance », note un autre participant, « alors, il n’y aura plus d’incidents liés à la transhumance ».

De recommandations, il y en a eu plusieurs ; parmi les plus importantes, on retiendra donc d’abord la nécessité de sensibiliser les populations et communautés locales sur la gestion pacifique et prévention des conflits liés à la transhumance. Pour ce faire, quatre axes ont été retenus pour la vulgarisation desdites recommandations pour les Territoires d’Uvira et de Fizi. Ainsi, dès la semaine prochaine, des sensibilisations vont avoir lieu sur les axes Minembwe, Lubonja, Fizi et Ibokoboko. Au cours de ces séances de restitution/sensibilisations, il sera entre autres question d’expliquer aux éleveurs, agriculteurs et autres populations la nécessité de mieux planifier la transhumance, en séparant par exemple les zones réservées à la transhumance des zones agricoles, en déterminant la valeur du fameux Itulu ou redevance coutumière…, ou encore d’amender l’Accord de 2010 pour l’adapter aux réalités locales. Car comme l’explique Masonga Chirhalwirwa de la Section des Affaires civiles de la Monusco-Uvira, « la réalité de Fizi n’est pas forcément celle de Minembwe ou de Lubonja… ».

Une autre recommandation de cet atelier est de mieux organiser les zones de passages de bétail ainsi que le nombre de cheptel pour ne pas surcharger les zones de réception. Bref, tout le monde s’est engagé à jouer sa partition dans ce jeu pour une transhumance apaisée dès 2017 et éviter ainsi des « morts inutiles », pour reprendre l’expression du Ministre provincial de l’Intérieur qui a clôturé l’atelier cet après-midi. Eciba Mboko Luto qui s’est dit satisfait de ces trois jours de travaux et « convaincu que vous serez nos messagers de paix », s’adressant aux participants. Le Ministre provincial a enfin tenu à remercier la Monusco pour son appui technique et financier sans lequel le présent atelier n’aurait jamais eu lieu, mais plus globalement, pour son appui à la consolidation de la paix en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier. Quant au Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, Ould Mohamed Elhacen, il a dit pouvoir compter sur les uns et les autres pour être les acteurs de la mise en œuvre des résolutions arrêtées au cours de cet atelier. « Sinon, a-t-il conclu, vous seriez venus vous asseoir ici pendant trois jours pour rien ».

Texte & Photos: Jean-Tobie Okala