Genre et violence

Définition 

La violence basée sur le genre ou sexospécifique est la violence dirigée spécifiquement contre un homme ou une femme du fait de son sexe ou qui affecte les femmes ou les hommes de façon disproportionnée. Les rapports hommes/femmes étant la plupart du temps régis par une relation de pouvoir inégale où les hommes ont un rôle social dominant, ce sont les femmes qui sont le plus souvent les victimes de ce type de violence. De façon générale, ce phénomène s’explique par une inégalité patente entre hommes et femmes, souvent matérialisée par un rapport de force omniprésent laissant place à des démonstrations de violence à l’encontre des femmes. C’est pourquoi, la Convention pour l’Elimination de toutes formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF) la définit comme « tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des préjudices ou des souffrances physiques ou psychologiques et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée. 

Reconnaitre et éradiquer le phénomène 

La violence basée sur le genre est l’une des violations des droits de l’homme les plus étendues. Elle peut adopter différentes formes, physique, sexuelle, psychologique ou encore économique et elle ne reconnait ni frontière d’âge, de race, de culture, de richesse ou d’emplacement géographique. 

Cette violence disproportionnée contre les femmes a lieu à la maison, dans les rues, dans les écoles, au travail et dans les camps de réfugiés lors des conflits et des crises. Elle se manifeste de différentes manières allant des fléaux les plus répandus des violences domestiques et sexuelles aux pratiques destructives d’abus de femmes enceintes, tueries fondées sur des supposées valeurs morales et d’autre formes de féminicide. 

Des instruments légaux régionaux et internationaux ont clarifié les obligations des Etats de prévenir, éliminer et condamner la violence contre les femmes et les filles. La Convention sur l’Elimination de Toutes les Formes de Violences faites aux Femmes (CEDAW) exige a ses pays signataires de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence. Néanmoins, la continuité et gravité des crimes commis envers les femmes et les filles démontre qu’il s’agit bien là d’une pandémie globale de proportions alarmantes et un défi majeur qui devra être surmonté avec l’aide de tous les compromis politiques et ressources nécessaires. 

En RDC et dans le monde 

Sur le plan international, plus de six femmes sur dix sont victimes d’une forme de violence physique et/ou sexuelle dans leur vie. Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé révèle que sur les cas de 24 mil femmes dans 10 pays, des cas d’abus physiques et/ou sexuels d’un partenaire ont été recensés dans une moyenne qui vacille entre 30 et 60%. La violence contre les femmes et les filles est ainsi l’une des causes principales de décès et d’incapacité pour la tranche féminine des 16-44 ans (source : Etude multipays de l’OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmes, 2005). 

Malgré quelques progrès enregistrés dans certains pays dans le combat pour éradiquer la violence contre les femmes et les filles, l’étude approfondie de 2006 du Secrétaire Général des Nations Unies sur ce sujet constate de façon inquiétante que dans trop de pays le viol est toujours une réalité. Aussi, 102 pays ne possèdent pas encore de repères juridiques pour punir la violence domestique et 52 nations ne condamnent pas le viol marital. 

En RDC, la MONUSCO travaille activement avec ses partenaires locaux, nationaux et internationaux pour mieux prévenir et protéger la population contre les violences sexuelles et basées sur le genre. La mission s’atèle également à prêter main forte au rétablissement des victimes de telles violences et à lutter pour que les crimes ne demeurent pas impunis. Une autre tâche tout aussi ardue et au centre des préoccupations de la mission et du Bureau Genre demeure celle de jeter les bases d’une redistribution égalitaire du pouvoir favorable à la paix et à la stabilité du pays, à travers la représentation accrue des femmes dans tous les secteurs et à tous les niveaux, une législation favorable à l’équité des hommes et des femmes et le remplacement de pratiques traditionnelles violentes et discriminatoires.