Le BCNUDH-Uvira a appuyé le renforcement des capacités des acteurs locaux de Fizi et d'Uvira

10 sep 2015

Le BCNUDH-Uvira a appuyé le renforcement des capacités des acteurs locaux de Fizi et d'Uvira

Uvira, le 10 septembre 2015 – Du mardi 8 au mercredi 9 septembre 2015, l'ONG locale Arche d'Alliance, en collaboration avec le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) de la Monusco-Sud-Kivu, a organisé un atelier de renforcement des capacités de dix Organisations membres du Réseau d'Associations de Défense des Droits de l'Homme d'Uvira et de Fizi (RADHUFI).

Deux jours durant, il a été question des mécanismes de protection des défenseurs des droits de l'homme au Sud-Kivu, plus précisément dans les Territoires d'Uvira et Fizi.

Mardi lors de l'ouverture de cet atelier, l'Administrateur du Territoire d'Uvira, Samuel Lungange Lenga, a invité les membres du Réseau à « travailler avec professionnalisme et surtout en étroite collaboration avec les autorités locales ». Souvent, a-t-il reconnu, les activistes des droits de l'homme dénoncent des situations qui interpellent les autorités ; mais faute d'une bonne collaboration avec celles-ci, les solutions à ces problèmes tardent à venir. Une invitation plutôt bien accueillie par ces défenseurs des droits humains qui, en retour, ont demandé à l'Autorité de cesser de les considérer comme des « opposants », chaque fois qu'ils dénoncent telle ou telle situation d'abus de droits humains.

Quant au programme de la formation proprement dite, la première journée a porté sur la connaissance et la maitrise des notions liées aux mécanismes juridiques de protection des défenseurs des droits de l'homme ; il a également été question des protocoles de sécurité pour les défenseurs des droits de l'homme (avec pour étude de cas le Sud-Kivu) ainsi que de l'expérience de l'Unité de Protection du BCNUDH-Sud/Kivu (initiatrice du séminaire) dans la protection des défenseurs des droits de l'homme au Sud-Kivu.

Le mercredi 9 septembre, les participants ont été édifiés sur la méthodologie pour le traitement des cas de protection des victimes et témoins de violences sexuelles. Au préalable, un inventaire des mesures de protection des victimes et témoins des violences sexuelles leur avait été présenté.

Claude Habamungu Mihigo, point focal du Réseau d'Associations de Défense des Droits de l'Homme d'Uvira et de Fizi-RADHUFI, a au nom des participants, remercié les organisateurs de cet atelier. Il a surtout relevé les difficultés rencontrées par les défenseurs des droits humains dans l'exercice de leur métier : « le problème, a-t-il déclaré, c'est que la plupart des gens, y compris l'autorité publique, confondent les défenseurs des droits de l'homme avec les opposants au même titre que les politiciens. Le défenseur des droits de l'homme fait le plaidoyer, l'assistance judiciaire et sensibilise pour que les droits de l'homme soient respectés. On est en train de mettre en place un cadre d'échange entre autorité locale et défenseurs des droits de l'homme. Ce qui permettra qu'il y ait un dialogue avec les autorités afin qu'elles aient une vue claire sur les défenseurs des droits de l'homme plutôt que penser que ce sont des opposants qui dérangent ».

A noter que ce jeudi 10 septembre, le BCNUDH a organisé une formation similaire, mais cette fois à l'intention de la Société civile sur la protection des victimes et témoins des victimes de violence sexuelles.

Jean-Tobie Okala