Les casques bleus bangladais forment 34 jeunes de Bunia aux techniques agricoles

Ces jeunes participants ont acquis des connaissances pratiques sur la culture des tomates, aubergines, poireaux, choux, concombres, pastèques et pommes de terre. Ils ont également été initiés à des notions d’entrepreneuriat.

18 déc 2024

Les casques bleus bangladais forment 34 jeunes de Bunia aux techniques agricoles

Didier Vignon DOSSOU-GBAKON

La semaine dernière, trente-quatre jeunes de Bunia ont suivi une formation en techniques agricoles modernes, organisée pendant cinq jours par le contingent bangladais de la MONUSCO. Cette initiative vise à promouvoir l’entrepreneuriat agricole et à fournir des solutions concrètes face aux défis socio-économiques que connaissent les jeunes de la région, souvent tentés de rejoindre les rangs des groupes armés.

« L’Ituri, depuis plusieurs années, est reconnue comme une province à vocation agricole. La terre est disponible et fertile. Il y a près de 6 millions d’âmes qui habitent la province et qui ont besoin de manger tous les jours. Pourtant, l’agriculture est souvent négligée par une partie de la jeunesse, faute de compétences et de moyens», a expliqué le chef de la division provinciale de la jeunesse, Jean-Bosco Uzele, saluant la pertinence de cette formation.

Du 9 au 13 décembre, les jeunes participants ont acquis des connaissances pratiques sur la culture des tomates, aubergines, poireaux, choux, concombres, pastèques et pommes de terre. Ces produits maraichers, fort prisés sur les marchés locaux, nécessitent peu d’espace arable et offrent des rendements intéressants avec l’utilisation de semences de qualité.

Au-delà des techniques agricoles, les jeunes participants ont également été initiés à des notions d’entrepreneuriat. Cet apprentissage les encourage à transformer l’agriculture en une activité génératrice de revenus et à devenir des acteurs économiques dans leurs communautés.

« En tant que jeune Iturienne, l’agriculture est un facteur de développement important dans notre province. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu participer à cette formation. De plus, en tant que femme, cela m’aidera à être autonome et à développer une activité qui pourra aussi aider d’autres femmes de ma communauté », témoigne Mariana, 35 ans.

Une alternative face au chômage et à l’enrôlement dans les groupes armés

Dans un contexte où le chômage des jeunes est persistant, cette initiative offre une alternative concrète. En effet, sans opportunités économiques, de nombreux jeunes sont tentés de rejoindre les groupes armés actifs dans la province. En leur offrant des compétences et des outils, cette formation contribue à réduire ce risque et à renforcer leur autonomie.

« Ici, il y a peu d’emplois. Je peux maintenant envisager de cultiver des légumes pour nourrir ma famille et vendre ma production. Cela m’éloigne des mauvaises tentations », confie Patrick, un autre participant.

L'initiative fait partie d’une série d’actions entreprises par le contingent bangladais en Ituri, dans le cadre de la protection des civils et du renforcement des capacités des communautés locales. Au fil des années, des centaines de jeunes en Ituri ont été formés dans plusieurs domaines tels que l’informatique, la mécanique, l’anglais et la couture.

À l’issue de la formation, chaque participant a reçu un certificat de participation ainsi que des semences agricoles pour démarrer sa propre exploitation. Le développement économique et la protection des civils étant étroitement liés, la MONUSCO, à travers son contingent bangladais, contribue à redonner espoir à des communautés en quête de solutions durables, en valorisant la création d’activités génératrices de revenus.

« Non seulement ils nous protègent, mais ils nous aident aussi à construire un avenir meilleur », conclut Stéphane, estimant que ce genre d’initiatives doit être multiplié.