Les Nations Unies appuient la vulgarisation de la loi sur la répression des infractions des violences sexuelles et basées sur le Genre

Les Nations Unies appuient la vulgarisation de la loi sur la répression des infractions des violences sexuelles et basées sur le Genre
17 juin 2016

Les Nations Unies appuient la vulgarisation de la loi sur la répression des infractions des violences sexuelles et basées sur le Genre

Uvira, le 16 juin 2016 – Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme de la Monusco-Uvira a appuyé l’organisation d’une « Journée Portes ouvertes » le mercredi 15 juin 2016 par la Cellule spéciale de répression des infractions des violences sexuelles du Parquet de Grande Instance d’Uvira. L’activité s’est déroulée dans la Salle Baraza la Parokiya de la Paroisse catholique d’Uvira, en présence d’une centaine de personnes, dont des représentants des medias, de la Société civile, des Officiers de Police Judiciaire (OPJ), agents de l’Etat ou encore Associations de Jeunes. L’objectif de cette journée était de vulgariser la loi réprimant les violences sexuelles et basées sur le Genre en République démocratique du Congo. Un fléau qui perdure, malgré l’arsenal juridique dont la RDC s’est dotée depuis de nombreuses années. Pour rappel en novembre 2009, le Gouvernement congolais a adopté la Stratégie Nationale de lutte contre les violences basées sur le Genre. 

Malgré tous les efforts déployés jusque-là,  les violences sexuelles et basées sur le Genre restent très répandues à travers la République démocratique du Congo. L’impunité dont jouissent parfois certains auteurs de ces infractions passe mal auprès des victimes et même de l’opinion publique. Pour accompagner la volonté du Gouvernement à lutter plus efficacement contre ce fléau, le  Procureur Général de la République a pris une Circulaire datant du 6 juin 2014, relative à l’installation au sein des Parquets de Grande Instance, de Cellules Spéciales pour la Répression des Infractions des Violences Sexuelles et basées sur le Genre. Cette note officielle adressée aux Procureurs Généraux des 10 Cours d’Appel de la RDC stipulait que les pouvoirs publics « prennent des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la vie publique et dans la vie privée… veillent à l’élimination des violences sexuelles ». En clair, cette note instruisait les Procureurs de « centraliser l’action du Parquet dans la recherche et la répression des infractions susvisées… »

Fort de ce constat et soucieux d’appuyer le secteur de la Justice, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a mis en œuvre le projet de déploiement des femmes Magistrats de Kinshasa vers l’Est du pays au sein des Cellules spéciales de répression des infractions de violences sexuelles et basées sur le Genre ainsi nouvellement créées. C’est donc pour rendre visible et renforcer le travail desdites Magistrats que le BCNUDH a décidé d’appuyer financièrement l’organisation de cette première Journée portes ouvertes à Uvira. Outre la vulgarisation proprement dite de la Loi, cette Journée avait aussi pour objectif d’expliquer à travers la présentation et échanges avec le public comment combattre plus efficacement les violences sexuelles et basées sur le Genre.

Au cours de journée d’échanges et de réflexion, les participants ont proposé que la Cellule multiplie ce genre de rencontre en les médiatisant pour une large vulgarisation ; que la Cellule puisse mettre en place des mécanismes de protection des personnes qui dénoncent les cas de violences sexuelles dont elles sont témoins directs/indirects. Il a été aussi recommandé que le Gouvernement congolais et les Nations Unies mettent en place un mécanisme de suivi pour l’indemnisation des victimes des violences sexuelles dont les auteurs sont les  fonctionnaires des Nations Unies, malgré leur extradition dans leurs pays d’origine pour y être jugés.

 

Jean-Tobie OKALA