Quelques actions de la MONUSCO dans le Sud Kivu pendant la prise de Goma

6 déc 2012

Quelques actions de la MONUSCO dans le Sud Kivu pendant la prise de Goma

Bukavu, 28 novembre 2012 - La situation sécuritaire et humanitaire à l'Est de la République démocratique du Congo, l'occupation de Goma au Nord-Kivu par les rebelles du M23 et leur avancée vers le Sud-Kivu ont inquiété plus d'un Congolais. Le Bureau de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) au Sud-Kivu parle des dispositions prises en conjonction avec les Forces armées de la R.D. Congo (FARDC) pour la protection des populations civiles au Sud-Kivu.

La MONUSCO remplit-elle son mandat de protection des civils? Que fait-elle concrètement sur le terrain? C'est l'essentiel des questions auxquelles la presse locale cherchait une réponse lors d'une rencontre avec le Bureau de la MONUSCO le 28 novembre 2012 à Bukavu. Ces interrogations sont également celles de nombreux Congolais, surtout en cette période de crise à l'Est de la RDC non seulement au Nord-Kivu dont le chef-lieu a été occupé par la rébellion du M23 du 20 novembre au 1er décembre 2012, mais aussi pour la région environnante, dont le Sud-Kivu. Les principaux participants à ce rendez-vous avec la presse étaient Christine Kapalata, chef de la section des Affaires politiques du Bureau de la MONUSCO au Sud-Kivu et le Général Khalid Javed, nouveau commandant de la Brigade de la MONUSCO du Sud-Kivu

La protection des civils, le soutien à la réforme du secteur de sécurité et l'appui au processus électoral à tous les niveaux ont été cités comme les trois bases du mandat actuel de la MONUSCO. Rappelant la Résolution 2053 du Conseil de Sécurité des Nations Unies au cours de ce café de presse devenu un rendez-vous mensuel, Madame Christine Kapalata a indiqué que toutes ces actions sont uniquement en appui aux efforts du gouvernement congolais à qui incombe au premier chef la responsabilité de chacune d'elles. « La MONUSCO est restée très engagée pour combattre l'offensive du M23 en collaboration avec les FARDC pour la défense de la ville de Goma », a-t-elle déclaré, soulignant toutefois que la Mission onusienne soutient mais ne remplace pas les FARDC. « La MONUSCO est une force de maintien de la paix établie par le Conseil de Sécurité et non une 'armée de guerre'», a rappelé Mme. Kapalata, citant une déclaration faite le mardi 27 novembre 2012 par Roger Meece, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RDC et chef de la MONUSCO.

Les affrontements entre les soldats des FARDC et les rebelles du M23 au Nord-Kivu ont entraîné de nombreux déplacements de populations vers le Rwanda et le Sud-Kivu voisins. La situation humanitaire s'est vite dégradée tant à Goma que dans les zones environnantes auxquelles les humanitaires avaient du mal à accéder. Face à cette situation, la MONUSCO a entrepris différentes actions de protection de civils, y compris le suivi des violations des Droits de l'Homme pour minimiser l'impact de l'occupation de Goma, l'extraction des autorités locales de Goma, et le soutien aux efforts diplomatiques pour la résolution de la crise.

Selon les explications du Général Khalid Javed, pour contrer l'avancée du M23 vers le Sud de Goma, la MONUSCO a entrepris plusieurs actions préventives au nombre desquelles des patrouilles piétonnes, motorisées, aériennes et lacustres ; la révision du plan de défense de l'aéroport de Kavumu du Sud Kivu ; et le déploiement d'unités de combats statiques dans des zones critiques, entre autres. Pour le Général Javed, ce soutien aux FARDC paraît indispensable dans la sécurisation de l'Est de la RDC.

Alain Likota/ MONUSCO