Roger Meece sur Kibua: «Nous sommes choqués par cette tragédie de grande échelle»

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26 aoû 2010

Roger Meece sur Kibua: «Nous sommes choqués par cette tragédie de grande échelle»

Goma, 25 août 2010 - Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) et chef de la Mission de Stabilisation en RDC (MONUSCO), est intervenu lors du point de presse quotidien des Nations Unies, au siège de New York. M. Meece s'est exprimé par vidéoconférence depuis Goma, où il se trouvait en mission, sur les « terribles événements » de la région de Kibua, au Nord Kivu, où plus de 150 personnes d'une quinzaine de villages ont été victimes de viols. Il a annoncé qu'il se rendrait sur place le lendemain.

Le Représentant spécial Meece a commencé son propos en condamnant cette nouvelle tragédie en territoire de Walikale, à quelque 100 km au Nord Ouest de Goma, en même temps qu'il a envoyé ses pensées « à tous ceux qui ont vécu sous cette menace durant des années ».

Il a ensuite souhaité apporter des clarifications sur la présence et les activités de la base militaire permanente de la MONUSCO à Kibua, où sont stationnés 80 Casques bleus du contingent indien (Indbatt I) dont « le mandat est d'assurer la protection des civils de la meilleure façon possible » dans un champ de 3000 Km2, qui ne possède qu'une seule route. Quant à l'armée congolaise, les FARDC sont aussi implantés à Mpofi (25 km à l'ouest de Kibua) et à Kashebere (35 km à l'est de Kibua), où un bataillon et un état-major de brigade sont respectivement déployés.

« Aucun élément d'information en notre possession n'a laissé entrevoir que des viols massifs se produiraient »

Dans ce contexte, M. Meece a soulevé à plusieurs reprises « qu'aucun élément d'information en notre possession n'a laissé entrevoir que des viols massifs se produiraient », du 30 juillet au 2 août 2010, dans les 15 villages situés dans un rayon de 21 km, sur . Et ce, malgré les informations reçues en juillet et août derniers par la Mission sur des mouvements des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Maï-Maï dans la région.

Au lendemain même des événements, le 2 août, a indiqué M. Meece, les Casques bleus du contingent indien ont effectué une patrouille sur cet axe, et se sont entretenus avec les populations et les chefs de village. Aucune information ne leur a été fournie sur la tragédie qui venait de s'y dérouler, ni l'ampleur des viols perpétrés.

C'est uniquement dans la journée du 12 août que la brigade du Nord Kivu a été informée des évènements graves survenus par l'ONG International Medical Corps (IMC), qui a soigné certaines victimes.

Aussi, dès le 13 août, l'Equipe de protection conjointe (JPT) du Nord Kivu - composée de plusieurs sections de la MONUSCO et de l'ONG Heal Africa - s'est rendu sur place et a mené enquête jusqu'au 17 août. L'Equipe a confirmé les viols de quelque 154 femmes qui s'étaient présentées dans les structures médicales pour y recevoir soins et assistance psychologique.

A la lumière de ces événements, le Représentant spécial Meece a assuré que la MONUSCO reverrait les moyens d'assurer davantage encore la protection des civils dans cette partie de Walikale, en renforçant notamment la présence des Casques bleus et en intensifiant les patrouilles.