A Uvira, la Journée internationale des Casques bleus célébrée sous le signe de la communion et de la sensibilisation

A Uvira, la Journée internationale des Casques bleus célébrée sous le signe de la communion et de la sensibilisation
27 mai 2016

A Uvira, la Journée internationale des Casques bleus célébrée sous le signe de la communion et de la sensibilisation

Uvira, le 27 mai 2016 – Comme partout ailleurs à travers la RDC, à Uvira, cette Journée qui tombait un dimanche a été célébrée avec deux jours d’avance, le vendredi 27 mai. Au Quartier général de la Monusco, une centaine d’invités s’était réunis dans la Salle de Conférences : étudiants des Instituts supérieurs, Elèves, femmes paysannes, Fardc, Police nationale congolaise, membres des Clubs des Amis de la Monusco auxquels s’étaient joint le personnel de la Monusco, « pour rendre hommage à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont servi ou servent dans des opérations de maintien de la paix, en raison de leur niveau exceptionnel de professionnalisme, de dévouement et de courage et pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix », comme le prescrit la Résolution 57/129 du 11 décembre 2002 de l’Assemblée générale des Nations Unies instaurant cette Journée internationale dédiée aux Casques bleus.

Aussi, une minute de silence en mémoire à tous ceux et celles qui ont donné de leurs vies pour la Paix à Travers le monde et en RDC a-t-elle été observée en début de cérémonie. Puis, souhaitant la bienvenue aux invités, Ould Mohamed El Hacen, Chef du sous-bureau de la Monusco-Uvira, a rappelé la longue marche du Congo vers la paix qui prévaut aujourd’hui, « avec l’appui de tous : Policiers, civils et militaires, femmes, Société civile, sans oublier la Monuc devenue Monusco ». Il a rendu hommage à ces hommes et femmes qui jour après jour, risquent leurs vies pour sauver celles des autres, pour que cette paix retrouvée se consolide. Car, a-t-il conclu, le maintien de la paix est un métier à risques.

Il s’en est suivi la projection d’un film-documentaire qui a donné lieu à un échange nourri (de questions et réponses) entre la Monusco et les participants. Echange au cours duquel certains ont voulu par exemple savoir comment devenir Casque bleu , qu’est-ce que la Monusco a mis en place comme mesures préventives afin d’éviter tout retour en arrière au Congo, au vu de la dégradation du climat social et politique actuel ; d’autres se sont interrogés sur les motivations réelles de ces gardiens de la paix qui acceptent de quitter leurs familles et pays pour risquer leurs vies dans des Missions de maintien de la paix à travers le monde, ou encore comment sont financées les Missions de maintien de la paix…

Avant de boucler cette première partie de la Journée, le Message du Secrétaire général des Nations Unies adressé au monde entier à l’occasion de cette Journée a été lu à l’assistance par un étudiant membre du Club des Amis de la Monusco de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) d’Uvira.      

« Tous Casques bleus ». Clôturant cette première partie de la cérémonie, Ould Mohamed El Hacen a lancé un message fort aux invités et à la population congolaise en général : nous sommes tous Casques bleus, civils, militaires, policiers, enseignants, élèves, étudiants, commerçants… : nous devons cultiver les valeurs de tolérance, de respect de la diversité et de dialogue ; valeurs universelles et sans lesquelles aucune cohabitation ne saurait être pacifique. « La Paix, a-t-il conclu, est notre maison commune, l’affaire de tous » ! Les participants ont été invités à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité, à privilégier la voie du dialogue, la discussion comme moyen de résolution des conflits et de ne jamais recourir à la violence qui n’amène que désolation, guerre, et destruction.

« Des houes et machettes pour lutter contre l’insécurité…». Le second temps fort de cette Journée internationale des Casques bleus à Uvira a été l’appui de la Monusco à deux structures locales qui œuvrent en faveur de la paix, qu’elle soit économique, sociale ou issue des armes. D’abord les Noyaux de Paix de la Cité d’Uvira. Ils sont 13 au total et composés majoritairement de femmes dont le rôle est de dénoncer toute présence suspecte d’armes ou de personnes dans la Cité ; ces femmes, s’emploient aussi à lutter contre le chômage et la pauvreté, terreaux fertiles de l’insécurité qui pousse de nombreux jeunes à rejoindre les différents groupes armés rebelles qui pullulent dans les Territoires de Fizi et d’Uvira. C’est pour saluer et encourager cette initiative que la Monusco a fait un don de plusieurs centaines de houes et de machettes à ces différents Noyaux de Paix d’Uvira. Puis, le Comité de Suivi des Violations des Droits Humains (Fardc-Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) de la Monusco-Uvira) : table et chaises en plastique, des rames de papier, stylos, crayons, lattes, agrafeuses et agrafes, bloc-notes, signataires, registres, dateurs, gommes, calculatrices, enveloppes, etc.

Mis en place sous l’égide du BCNUDH de la Monusco-Uvira en 2015, ce Comité est le seul du genre qui fonctionne en RDC. Il a permis d’améliorer la collaboration entre le commandement militaire des FARDC, la MONUSCO et la Justice militaire. Il a surtout permis d’avancer sur plusieurs dossiers judicaires concernant des violations graves telles que la torture, les exécutions arbitraires ou les viols. Grace à ce Comité, les présumés auteurs des violations commises par les FARDC sont mis à la disposition de la Justice ; ce qui permet ainsi à l’Etat de lutter contre l’impunité d’une part, et d’autre part de redorer le blason des Forces armées de la RDC qui se veulent une armée républicaine et professionnelle, respectueuse des lois de la République.

Jean-Tobie Okala

​Photos : MONUSCO/Jean-Tobie OKALA