Chefferie de Bwito dans le Rutshuru : Sur le chemin de la paix grâce à l’accompagnement de la MONUSCO

Des déplacés dans le territoire de Rutshuru. Photo MONUSCO/Archives

23 aoû 2018

Chefferie de Bwito dans le Rutshuru : Sur le chemin de la paix grâce à l’accompagnement de la MONUSCO

Sy Koumbo

Cette énième tentative pour restaurer la paix et l’autorité de l’état dans la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru sera-t-elle la bonne ? En tout cas, un contrat social a été signe par les différentes communautés ; hutu, nande, hunde, pour sceller leur accord par rapport aux conclusions de la table ronde communautaire sur la paix et la cohabitation pacifique dans cette chefferie qui a pris fin le 17 aout dernier à Rutshuru-Centre, 75 km au nord de Goma. C’était après trois jours d’échanges et de discussions à cœur ouvert.

La Monusco qui a financé ces assises dans le cadre de son programme de stabilisation, se félicite de cet engagement des communautés locales à faire ramener la paix dans cette chefferie déchirée par plusieurs années de conflits armes à connotation ethnique qui ont fait plusieurs morts.

Il faut dire que dans ce contrat social, les signataires ont clairement exprimé leurs préoccupations. Ils ont d’abord demande le retour du Mwami de Bwito à KIKUKU, son siège. Mais ce retour, disent-ils, doit être accompagne par le retour de l’administration : Police, Armée, Justice etc.

Le Mwami, faut-il le préciser vit depuis plusieurs années maintenant à Goma, faute de sécurité par rapport à sa personne. De deux, les communautés signataires souhaitent le retour des déplacés internes dont plusieurs vagues ont quitté la chefferie à cause de ces conflits à répétition avec son lot de malheur, notamment tueries, incendies des maisons etc...

Il a été demandé aussi l’organisation d’un forum impliquant les 4 familles régnantes de Bwito et surtout la non-ingérence d’autres communautés dans la gestion du pouvoir coutumier a Bwito. Il a été demandé également que les groupes armes soient sensibilisés afin qu’ils déposent les armes ; et à défaut qu’ils soient traqués par les FARDC et la MONUSCO. Enfin, un comité de suivi de l’application de ce contrat social a été mis sur pied, pour faire le suivi de l’exécution de son contenu.

Rappelons que cela fait plus de quatre années maintenant que Hutu, Nande et Hunde, ont du mal à vivre ensemble dans cette chefferie du territoire de Rutshuru. Les conflits entre ces différentes communautés sont souvent exacerbés par des milices ethniques (Nyatura pour les uns et Mai Mai pour les autres) qui soutiennent tel ou tel autre camp. Malgré plusieurs forums de réconciliation organises par la Monusco et des campagnes de sensibilisation initiées par des ONG locales pour amener les uns et les autres au vivre ensemble, les conflits ont à chaque fois refait surface avec son lot de morts. Tous les participants espèrent donc que cette dernière table-ronde sera la bonne.

Notons que ces assises ont reçu l’accompagnement technique des ONG Alert, Pole Institute, et Aide et Action pour la Paix, AAP qui sont les partenaires de ce programme.