CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 19 DECEMBRE 2012

19 déc 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 19 DECEMBRE 2012

Carlos Araujo: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Activités des Composantes de la MONUSCO

Droits de l'Homme :
La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est en train d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme qui auraient eu lieu à Minova et dans les villages des environs entre le 20 et 30 novembre. Deux équipes du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme se sont rendues dans la région ce mois-ci et se sont entretenues avec plus de 200 personnes.

Selon les premiers résultats, la MONUSCO a recensé au moins 126 cas de viols. Les équipes ont également été en mesure de confirmer la mort de deux civils, dont un mineur.

Les Forces armées congolaises ont commencé à enquêter sur ces violations des droits de l'homme. La Mission de l'ONU apporte son soutien à la procédure de justice militaire en menant des enquêtes approfondies sur ces allégations afin que les coupables soient identifiés et tenus responsables. À ce jour, neuf soldats des Forces armées ont été arrêtés, dont deux dans le cadre des viols et sept dans le cadre de pillages.

Des représentants de la MONUSCO ont rencontré hier, mardi 18 décembre, le Vice-Premier Ministre, qui est aussi le Ministre de la défense, afin de prendre connaissance ensemble des résultats de l'enquête. La Mission travaille avec le Gouvernement congolais pour déterminer à quelles unités des Forces armées congolaises ces soldats appartiennent, afin d'examiner toutes les aides fournies à ces unités en vertu de la politique de diligence raisonnable des Nations Unies en matière de droits de l'homme.
Information publique :
Dans le cadre de ses efforts visant à vulgariser le mandat de la MONUSCO, l'Unité Outreach (Sensibilisation communautaire) de la Division de l'Information publique, organise depuis le 17 décembre 2012, des sessions d'information. Ces rencontres, qui iront jusqu'en fin janvier 2013, se tiennent dans les sites universitaires, les communes environnant le centre de Kinshasa, les groupements féminins et les centres pour jeunes.
Le Centre de Recherche des Voies pour l'Epanouissement et le Développement a été la première association à bénéficier de ces séances de la MONUSCO en charge de la communication sociale. Suivront l'Association des Femmes animatrices et techniciennes de développement, le Mouvement international des Etudiants catholiques (MIEC), l'Association des Jeunes Intègres pour l'Avenir (AJIAV), et enfin l'Association des Nations Unies pour la RDC (ANU/RDC).
Environ 300 personnes constituées de responsables et membres d'Associations, de groupes et mouvements d'étudiants, de femmes, de jeunes prendront part à cette activité qui sera essentiellement menée en lingala et en français dans une moindre mesure.
Police MONUSCO :
Le 18 décembre 2012, a eu lieu la clôture de la première session de la formation en Informatique au Commissariat Général de Kinshasa au profit de vingt quatre (24) cadres de la Police Nationale Congolaise. Cette cérémonie a été co-présidée par le Commissaire de la Police MONUSCO et le Commissaire Général de la PNC, suivie de la remise de certificat et la signature de l'accord de partenariat entre la Police MONUSCO et la Police Nationale Congolaise, fixant le cadre de ce projet.
Activités de l'Equipe pays
Développement
CPI :
La Chambre de première instance II de la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté Mathieu Ngudjolo Chui des charges de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité portées à son encontre. La Chambre a ordonné au Greffier de prendre les mesures nécessaires afin de libérer M. Ngudjolo Chui. Le Procureur en ayant fait la demande, il appartiendra désormais à la Chambre de se prononcer sur le maintien en détention de Mathieu Ngudjolo Chui pendant la procédure d'appel.
UNICEF :
Le 4 octobre 2012, la RDC et les Nations Unies ont signé un plan d'action destiné à mettre fin aux graves violations des droits de l'enfant par les FARDC et les forces de sécurité. La première réunion du groupe de travail technique pour la mise en œuvre de ce plan d'action se tiendra demain, jeudi 20 décembre 2012. Le groupe de travail technique est composé de 10 Ministères et est soutenu par les sections « Protection de l'enfant » de la MONUSCO et de l'UNICEF.
Cette réunion intervient dans un contexte marqué par des faits de violence envers les enfants à l'est de la RDC. On estime que plus de 200 000 enfants sont directement affectés par le conflit. Selon le Mécanisme de Suivi et d'Evaluation des rapports (UNSC 1612) co-géré par les sections « Protection de l'enfant » de l'UNICEF et de la MONUSCO, au mois d'août, avant les récents affrontements, 19 enfants avaient été tués ou mutilés à cause du conflit en cours dans cette région. Selon le même Mécanisme, 10 meurtres d'enfants avaient été documentés en 2011, la plupart perpétrés par les FARDC.
ONE UN :
Le processus de l'agenda international de développement post-2015 sera lancé, ce vendredi 21 décembre 2012, à Kinshasa lors d'un atelier qui sera ouvert par le Vice-Premier Ministre, Ministre du Budget, le Ministre du Plan et Suivi de la Mise en œuvre de la Révolution de la Modernité et le Coordonnateur résident du système des Nations Unies en RDC.
Cet atelier réunira les partenaires techniques et financiers du gouvernement congolais parmi lesquels les Nations Unies, les représentants des missions diplomatiques, des institutions publiques, de la Société civile et du monde universitaire. Il a pour objectif de présenter le processus, de lancer la réflexion sur le nouvel agenda international pour le développement post-2015 et d'adopter la feuille de route des consultations qui vont être menées au niveau national et dans les provinces.
La République démocratique du Congo (RDC) est l'un des 50 pays au monde dans lesquels est menée cette réflexion, initiée par le Secrétaire général des Nations Unies, sur les mécanismes à mettre en place pour succéder aux huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) établis en l'an 2000 et, dont la date butoir avait été fixée en 2015.
L'approche préconisée est inclusive afin que la parole soit donnée au plus grand nombre de personnes possible sur des thèmes tels la croissance économique, l'emploi des jeunes, le changement climatique ou encore les conflits armés.
Les médias sont invités à couvrir cet atelier vendredi 21 décembre 2012, à partir de 8h30 à l'hôtel Memling à Kinshasa.
Humanitaire
PAM :
Le PAM a entamé ce mercredi matin des distributions de vivres pour 38 000 personnes rentrées dans leurs villages dans le Rutshuru. Ces distributions ont pour objectif d'assister ces personnes dits «retournées », le temps qu'elles puissent se remettre au travail, réhabiliter leur champs et pouvoir à nouveau assurer leur subsistance.
Le PAM continue également son aide aux déplacés dans le Nord-Kivu et prévoit de distribuer des rations alimentaires à quelques 60 000 personnes dans les deux semaines qui viennent.
Au Sud Kivu, le PAM a pu distribuer durant les deux premières semaines de décembre des vivres à 167 000 déplacés.
Courant décembre, plus de 56 000 personnes recevront également des rations alimentaires dans le Nord Katanga. Depuis janvier 2012, le PAM a distribué des vivres à plus de 250 000 personnes déplacées dans cette région.
UNICEF :
Rougeole : La semaine dernière, plus de 27 000 enfants déplacés au Nord-Kivu ont été vaccinés contre la rougeole. Cette campagne de vaccination conjointe a été réalisée par le Ministère de la Santé, l'UNICEF et deux ONG internationales: Merlin et Médecins Sans Frontières (MSF).
Entre le mois de janvier et la fin du mois de novembre 2012, des épidémies de rougeole ont été signalées dans 10 des 11 provinces. Selon l'OMS, au total près de 55 000 cas et 1 509 morts ont été rapportés. Au Nord-Kivu, 650 cas ont été relevés, soit 6 fois plus qu'en décembre 2011. Les récents affrontements qui ont causé déplacements, pillages de centre de santé et insécurité menacent grandement les progrès réalisés lors des précédentes campagnes de vaccination.
Protection de l'enfant et violences sexuelles : Suite aux récents affrontements, au moins 751 enfants ont été séparés de leurs parents. Bien que les activités de réunification soient rendues difficiles par les mouvements actuels des personnes déplacées, l'UNICEF et son partenaire, l'ONG « PAMI » travaillent activement au retour des enfants auprès de leurs familles. Cet effort constant a permis cette semaine la réunification de 18 enfants. A l'heure actuelle, 84 enfants ont été réunifiés par l'ensemble des acteurs de la protection de l'enfant.
Une moyenne de 5 500 enfants déplacés (2 500 garçons, 3 000 filles) participent chaque jour à des activités récréatives au sein des « Espaces Amis de l'Enfant » sur les sites de déplacés de Lac Vert, Bulengo, Mugunga I et III. Ces activités leur permettent de redonner à leurs vies une certaine "normalité" et leur donnent accès à un soutien psychosocial.
En ce qui concerne les violences sexuelles, les partenaires de l'UNICEF ont fourni des soins et de l'assistance à 278 femmes et 117 filles qui ont été sexuellement agressées durant le mois de novembre au Nord-Kivu. Durant la même période en Ituri, les partenaires de l'UNICEF ont assisté 72 femmes et 103 filles survivantes d'agressions sexuelles.
Situation militaire
La situation sécuritaire a été fortement perturbée la semaine dernière à l'Ouest de la République Démocratique du Congo.
Au Kasaï Oriental, le 11 décembre 2012, un groupe d'hommes armés appelés ''Suicidaires'' a investi le polygone de la Société Minière de Bakwanga (MIBA) à Mbuji-Mayi, attaqué le poste de la Brigade des Mines de la Police Nationale Congolaise (PNC), et tué le Commissaire Adjoint dans le but de subtiliser des diamants.
Le 16 décembre 2012, cent (100) maisons ont été incendiées, huit (08) personnes kidnappées, un (01) bébé tué et cinq (05) individus blessés suite aux conflits fonciers qui ont eu lieu entre les communautés de Bena Tshilombo et de Bena Tshijiba dans le territoire de Miabi, situé à 75 kilomètres à l'Ouest de Mbuji-Mayi. La PNC y a déployé un détachement dans le but de contrer toute nouvelle menace à la sécurité dans la région. Les Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO mènent également des patrouilles intensives dans la zone, en vue d'assurer une surveillance optimale de la situation sur le terrain.
A l'Equateur, le 16 décembre 2012, des manifestants issus du parti politique ''ADH'' soutenant le Gouverneur de la province contre lequel le Vice-président de l'Assemblée Provinciale a initié une motion de défiance, ont érigé des barricades sur la route de l'aéroport à Mbandaka, brûlé des pneus, incendié la résidence d'un membre de l'Opposition politique, provoquée des heurts avec la PNC.
L'environnement sécuritaire a été jugé globalement stable en Province Orientale durant la semaine écoulée.
Toutefois, dans la nuit du 12 au 13 décembre 2012, des éléments armés ont attaqué la localité de Takiani, située à 7 kilomètres au Sud de Faradje, et kidnappé deux (02) enfants de 8 ans. L'un d'entre eux est parvenu à s'échapper, tandis que le second demeure toujours entre les mains de ses ravisseurs. Des patrouilles pour le retrouver sont menées par les Forces de sécurité congolaises. Le bataillon Marocain de la MONUSCO, assisté des représentants de la Section des Affaires Civiles, mène également des patrouilles de longue portée dans la région, dans le but de faciliter sa découverte.
Le 14 décembre 2012, six (06) éléments non identifiés, armés de cinq fusils AK-47 et d'une (01) mitrailleuse, ont attaqué la localité de Siriguy, située à 5 kilomètres de Faradje, et kidnappé trois (03) hommes ainsi que trois (03) enfants, avant de se retirer dans la brousse.
En Ituri, l'environnement sécuritaire a été dominé par les activités des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) dans les localités de Boga et de Bukiringi.
Le 11 décembre 2012, des hommes armés non identifiés ont attaqué le poste de police de Bogolo, situé à 100 kilomètres à l'Est d'Aru, tué trois (03) personnes dont (01) policier, et blessé deux (02) autres.
Après des accrochages avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans la région de Metego et à Boga, les éléments du FRPI se sont redéployés à Bukiringi, où ils continuent de renforcer leurs positions.
La situation sécuritaire quoique tendue à Bukiringi, Metego et Boga, restent cependant sous le contrôle des forces congolaises et de la Force de la MONUSCO, qui a déployé depuis le 12 décembre 2012 à partir de son poste de contrôle de Bukiringi, des patrouilles intensives dans ce secteur, dans le but de le dominer la zone, dissuader les exactions et assurer la protection des populations civiles.
Le 15 décembre 2012, le médecin du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Mahagi a mené une campagne médicale en faveur des habitants de la région, au cours de laquelle soixante dix-sept (77) civils et un (01) soldat des FARDC souffrant de pathologies diverses, ont reçu des traitements à titre gracieux.
L'environnement sécuritaire au Nord-Kivu jugé stable la semaine dernière, demeure plutôt imprévisible.
Il est étroitement surveillé et fréquemment contrôlé par les forces de sécurité congolaise et onusienne, qui utilisent tous les moyens disponibles pour mettre en application l'initiative de paix prônée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Dans le cadre de l'opération unilatérale « Wide awake » (Réveil total), la Force de la MONUSCO a activé le Plan de Sécurité Interne de la ville de Goma, dans le but de dissuader les exactions des groupes armés, et de protéger les populations civiles. Sept (07) unités mobiles d'intervention rapide et huit (08) en attente sont opérationnelles.
La Force de la MONUSCO continue également de déployer des patrouilles intensives dans le cadre de l'opération « Ceasefire scan » (Surveillance du cessez-le-feu), à l'intérieur et autour de Goma, dans le but d'interdire toute résurgence d'activités armées, susceptibles de perturber la sécurité de la ville et de compromettre la protection des populations civiles. Elle a à cet effet déployé le 11 décembre 2012, des unités spéciales d'intervention rapide dans les quartiers Ndosho et Katoyi, dans le but de dominer ces localités, et protéger les populations locales.
Dans la conduite de l'opération « Blue Eagle» (Aigle bleu), le commandant de la Brigade du Nord-Kivu de la Force de la MONUSCO a conduit des patrouilles aériennes de longue portée au-dessus de plusieurs localités de la province, notamment Munigi, Kibati, Kirumba, Tongo, Mulumbi, Beweza, Kitchanga, et Goma, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire et de surveiller les déploiements, les mouvements et les activités des éléments du M23. Les rapports livrés à l'issue de ces différentes missions, signalent que les positions du M23 demeurent inchangées.
La Force de la MONUSCO a dans le cadre de l'opération unilatérale « Formidable » (Formidable), renforcé la défense de l'aéroport de Goma, dans le but de sécuriser les activités aériennes tant civiles que militaires.
A l'issue des enquêtes au sujet de l'attaque du 9 décembre 2012 contre le Docteur Komlan des Nations Unies à Goma, la Section de la sécurité onusienne a rendu le rapport selon lequel les assaillants qui ont ouvert le feu sur le médecin, ont confondu son véhicule avec celui des unités d'intervention rapide.
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